Donald Pleasence est reçu très jeune à la Royal Academy of Dramatic Art, mais faute d’argent, il doit renoncer à cette formation. C’est en tant qu’assistant régisseur qu’il commence sa carrière dans le monde du spectacle. Par la suite, il commence à s'afficher dans des pièces de théâtre à Londres jusqu'à ce que la Seconde Guerre mondiale éclate. Fait prisonnier et torturé, il revient de ce conflit l'esprit meurtri. A son retour, il décide de se consacrer de manière intense à la comédie : dans un premier temps sur les planches, puis à la télévision (il est notamment remarqué par le rôle du Prince Jean dans la série "Robin des Bois") et au cinéma.
Il obtient son premier grand rôle en 1963 dans La Grande évasion. Aux côtés de Steve McQueen, il s’apprête à s’enfuir d’un camp de prisonniers. Ayant été lui-même prisonnier en 1939, le long métrage fait écho à son passé dans la Royal Air Force. Sa conquête d'Hollywood commence et l’acteur s’abonne aux rôles de méchants ou de personnages inquiétants. Il incarne un traitre dans Le Voyage fantastique et un trafiquant d’armes dans Le Soldat bleu. Le comédien aime se métamorphoser pour ses rôles, comme dans le James Bond On ne vit que deux fois dans le quel il interprète le méchant balafré, ou en ressemblant presque traits pour traits au général SS Heinrich Himmler dans L'Aigle s'est envolé.
Donald Pleasence monte par la suite sur les planches avec les grands noms du théâtre anglais comme Vivien Leigh et Laurence Olivier, et retrouve d’ailleurs le metteur en scène en 1979 dans Dracula face à Frank Langella. Il montre l’étendue de son talent en variant les genres, que cela soit le drame avec Cul de sac (1966) de Roman Polanski, la science-fiction avec THX 1138 (1971) de George Lucas ou la comédie avec Attention, on va se fâcher ! de Marcello Fondato (1974). L’enchainement frénétique des tournages, motivé par l’argent, l’entraine vers la télévision mais également sur les plateaux de films de série Z, classés par la suite comme des nanars, tels The Mutations en 1974 et L'Homme puma en 1979. L’acteur assume toujours ses choix et ne se prive pas de préciser que certains de ses films sont d’ordre alimentaire.
Dans les années 80, Donald Pleasence s’oriente vers le genre de l’épouvante et de l’horreur. On le retrouve notamment à l’affiche de Phenomena de Dario Argento en 1985 où une jeune femme, qui a la capacité de communiquer avec les insectes, entre en contact avec un tueur psychopathe durant ses crises de somnambulisme. Mais c’est sa rencontre avec John Carpenter qui va être décisive pour la fin de sa carrière. En effet, dans New York 1997, il devient le Président des États Unis qui se retrouve par accident dans un Manhattan totalement chaotique, car devenu une immense île-prison, puis un prêtre enquêtant dans une secte religieuse pour Prince des ténèbres en 1988.
Mais c’est surtout avec ce réalisateur que va commencer la saga des films d’horreur Halloween, initiée en 1978 par Halloween, La Nuit des masques et qui a notamment révélé l’actrice Jamie Lee Curtis. Le comédien prête ses traits au psychiatre Sam Loomis, qui va poursuivre le tueur Michael Myers durant cinq films, jusqu’en 1995 avec Halloween 6. L’acteur ne verra malheureusement pas le montage final de ce sixième opus puisqu’il décède à la suite de complications survenues lors d’une opération du coeur.