Après avoir commencé à étudier à 19 ans la comédie à l’école de théâtre Teatro Blu à Rome, Paola Cortellesi fait ses débuts à la télévision en 1997 en tant que présentatrice et humoriste dans des émissions comme Mai dire Gol, Nessundorma et Non perdiamoci di vista. Elle s’y fait remarquer pour son talent comique et sa capacité à parodier des célébrités.
En parallèle, elle entame une carrière d’actrice et de chanteuse. En 2000, elle tient son premier rôle au cinéma dans la comédie Chiedimi se sono felice, aux côtés du trio comique Aldo, Giovanni & Giacomo, stars de l’humour dans leur pays. Elle multiplie ensuite les apparitions aux côtés de jeunes talents du cinéma italien, comme Claudio Santamaria (Amarsi può darsi), Pierfrancesco Favino (Passato prossimo), Kim Rossi Stuart et Jasmine Trinca (Piano, solo).
Elle est en 2007 la star du téléfilm Maria Montessori - Une vie au service des enfants, pour lequel elle obtient le Prix de la meilleure actrice au Roma Fiction Fest. En 2011, elle remporte le David di Donatello (les César italiens) de la meilleure actrice pour la comédie Personne ne peut me juger. Il n’y a pas qu’au cinéma, que Paola Cortellesi rencontre le succès. Sur les planches, elle brille particulièrement dans la pièce Gli ultimi saranno ultimi de Massimiliano Bruno, qu’elle joue presque 200 fois entre 2005 et 2007 et qui lui vaut une pluie de récompenses.
En 2016, elle co-anime avec la chanteuse Laura Pausini une émission de variété, Laura & Paola, et joue l’année suivante dans Mamma o papà?, remake de la comédie Papa ou maman où elle reprend le rôle de Marina Foïs. À partir de 2014, elle devient aussi scénariste de bon nombre de comédies dans lesquelles elle joue, dont Come Un Gatto In Tangenziale (2017), en tête du box-office italien pendant un an.
Elle passe à la réalisation en 2023 avec Il reste encore demain, dont elle est la scénariste et l’interprète principale. Loin de l’image comique qui l’a rendue célèbre dans son pays, elle filme en noir et blanc le quotidien d’une mère de famille victime d’un époux abusif dans les années 40. À sa sortie sur le territoire transalpin, le film crée la surprise au box-office et devance Oppenheimer et Barbie avec 5 millions de spectateurs. Le long-métrage suscite de vifs débats autour du patriarcat et ses racines, et renoue avec une tradition perdue du cinéma italien populaire et politique.
Émilie Schneider