Né à Détroit dans le Michigan, Richard Dawson Kiel a commencé sa carrière dans des rôles de géants ou de colosses comme son apparition en cameo dans la salle de gym face à un Jerry Lewis filiforme et mal dans sa peau dans Dr Jerry et Mr Love (1963), et dans quelques films d'aventures préhistorique (Eegah) ou extraterrestre (Les créatures de Kolos). A l'époque, ce sont surtout ses apparitions dans les séries qui le font repérer du grand écran via La quatrième dimension et surtout son rôle de géant aux ordres du nain Miguelito Loveless dans la première saison des Mystères de l'ouest.
Sa carrière décolle vraiment, et le grand public le reconnaît enfin grâce à deux films James Bond, L'espion qui m'aimait (1977) puis Moonraker (1979) tous deux réalisés par Lewis Gilbert. Il y interprétait Requin, l'homme aux mâchoires d'acier face au 007 joué par Roger Moore. Le film aura une renommée mondiale, comme la majorité des films de la franchise, et la planète connaît désormais le visage (et les battoirs qui lui servent de mains). Ce personnage n'est toutefois pas son préféré, et Kiel préfèrait se souvenir de son interprétation du captaine Drazak dans L'ouragan vient de Navarone, tourné entre les deux Bond.
Dans les années 80 et 90, Kiel joue de sa taille avec humour, et apparaît dans des films aussi différents que la comédie Terminagolf avec Adam Sandler (en supporter un peu extrême) ou le western Pale Rider de Clint Eastwood (dans lequel il subit un coup de manche de pioche vicieusement placé). Surtout, il s'implique dans un projet qui lui tient à coeur, le film familial qu'il produit, co-écrit et interprète : The Giant of Thunder Mountain (1991). A la fin de la décennie, il accepte de reprendre son rôle de Requin dans Inspecteur Gadget avec Matthew Broderick.
Récemment, Richard Kiel avait doublé le guerrier Vlad dans Raiponce (2010). Il s'est éteint en septembre 2014 à l'âge de 74 ans, laissant les fans de James Bond orphelins. Car si les agents 007 sont remplaçables, il n'y avait qu'un Requin.
Auteur : Corentin Palanchini