Né à Venise d'une mère allemande et d'un ingénieur italien, le jeune Terence Hill, qui s'appelle encore à l'époque Mario Girotti, est d'abord un sportif de haut niveau. Enfant, il excelle en natation, discipline qu'il pratique au début des années 50 aux côtés d'un certain Carlo Pedersoli, plus connu aujourd'hui sous le nom de... Bud Spencer. Plus tard, ces deux-là se retrouveront à l'écran pour former un légendaire duo. Mais le jeune Terence Hill est d'abord plus attiré par les bassins que par les plateaux, et il faut le hasard -la venue de Dino Risi à une compétition de natation- pour qu'il découvre le cinéma. Agé de 12 ans, il est choisi par le cinéaste italien pour jouer l'un des cinq enfants du film Vacanze col gangster.
La carrière de Terence Hill est lancée et, en parallèle d'études littéraires, il apparaît dans une trentaine de films italiens, tournant notamment pour Vittorio De Sica (Les Amants de Villa Borghese), Mario Bava (Les Mille et une nuits) ou encore Carmine Gallone (Carthage en flammes). Ce sont néanmoins des rôles mineurs, et il faut attendre 1963, avec un second rôle dans Le Guépard de Luchino Visconti, pour que les choses s'accélèrent. Après avoir tourné des films d'aventure en Allemagne, il revient en 1967 dans son Italie natale et tient la vedette de Dieu pardonne, moi pas, qui marque la première de ses dix-sept collaborations avec Bud Spencer. C'est avec ce film que Mario Girotti décide d'américaniser son nom pour adopter celui de Terence Hill, choisi notamment parce qu'il porte les mêmes initiales que celui de sa mère.
Grâce au duo qu'il forme avec Bud Spencer pendant une vingtaine d'années, entre 1967 et 1985, Terence Hill devient une star internationale. Les films d'action et les westerns spaghettis qui les mettent en vedette, la plupart du temps potaches, fonctionnent sur le même principe : lui est le grand fin séducteur aux yeux bleus, et Spencer, le gros placide qui balance des beignes à foison (même si Hill en distribue aussi quelques-unes !). Trinita va tout casser (et ses suites), Attention, on va se fâcher !, Deux super-flics ou encore Cul et chemise, Pair et impair et Quand faut y aller, faut y aller ! : le duo enchaîne les succès et marque, l'air de rien et à sa façon, l'histoire de la comédie grand public.
Si le nom de Terence Hill est lié de manière indissociable à celui de Bud Spencer (et inversement), l'acteur parvient néanmoins à se forger une solide carrière en solo. Le point d'orgue de celle-ci est sans conteste le western spaghetti Mon nom est Personne (1973), dans lequel il incarne une jeune aventurier et où il donne la réplique à Henry Fonda. On le retrouve également aux côtés de Miou-Miou dans Un Génie, deux associés, une cloche ou côtoyant Ernest Borgnine dans Un Drôle de flic.
Particulièrement actif, Terence Hill s'illustre également derrière la caméra, se donnant les rôles-titres de Lucky Luke et de Don Camillo, tout en prenant soin de reformer son duo avec Spencer en 1994 pour les besoins de Petit papa baston. Grande figure de la comédie populaire, l'Italien abandonne peu à peu le grand écran pour se consacrer à la télévision, où il s'illustre dans des séries italiennes, notamment Don Matteo / Un sacré détective, qui le voit incarner un... prêtre détective.
Biographie rédigée par Clément Cuyer