Après avoir grandi à Naples, Enzo d'Alo s'installe à Turin où, objecteur de conscience, il rejoint en 1979 La Lanterna Magica. Au sein de cette structure, qui développe des expérimentations audiovisuelles, il travaille auprès d'enfants à qui il apprend les techniques de l'animation. En 1983, la Lanterna Magica devient une société de production cinématographique, dont d'Alo est un des fondateurs.
Enzo d'Alo réalise dans les années 90 des dizaines de productions pour la jeunesse, comme la série Les Aventures de Pimpa, adaptée d'une bande dessinée très célèbre en Italie. Ce mélomane (il joue du saxophone et de la flûte traversière) réalise également un clip de Paolo Conte à qui il demandera de composer la musique de son premier long métrage, La Flèche bleue, sorti en 1997. Dans ce film, des jouets se révoltent contre un homme qui ne veut les distribuer qu'aux gens riches. Derrière un univers tendre et poétique perce déjà l'engagement politique discret du cinéaste.
C'est avec son deuxième opus, La Mouette et le chat, adapté d'une nouvelle de Luis Sepulveda, qu'Enzo d'Alo récolte un succès international et s'impose comme l'une des valeurs sûres du cinéma d'animation européen. En Italie, plus d'1,5 million de jeunes (et moins jeunes) spectateurs sont conquis par cette histoire d'oiseau recueilli et élevé par une bande de matous. Dans son film suivant, Momo, à la conquête du temps, inédit en France, les individus n'ont plus le droit d'avoir de temps libre, car ils sont exploités par des "hommes gris" obsédés par le rendement.
Avec Opopomoz en 2003, Enzo d'Alo signe un conte de Noël inspiré de son enfance napolitaine. Cet artisan du cinéma d'animation est honoré par le Festival du Film Italien de Villerupt qui lui remet en 2002 le Prix de la Ville. Dix ans plus tard, il revisite le célèbre conte de Pinocchio, dans lequel le fameux pantin animé, dont le nez s'allonge lorsqu'il ment, rêve de devenir un vrai petit garçon.