Fils unique d'immigrants russes. Né dans un quartier de cols bleus polonais à Chicago. Le premier jour de la vie de Jeff Portnoy aurait très bien pu être le dernier. Né avec un estomac et un colon surdimensionnés, Jeff n'avait que quelques heures de vie qu'il devait déjà se faire opérer d'urgence pour qu'on lui retire un mètre d'intestin, et plus de 30 cm² de paroi de l'estomac. L'opération chirurgicale, effectuée dans un hôpital public, fut un véritable désastre et Jeff passa les sept premiers mois de sa vie en couveuse avec administration de fortes doses de calmants. Cette rude épreuve laissa l'enfant obèse, certains disent même que dès l'âge de sept ans, il était déjà accro aux narcotiques.
Jeff était, aux dires de tous, un garçon tranquille et ses origines russes, assez ironiquement, en firent la cible de blagues cruelles de la part de ses camarades de classe polonais. Ce que l'on peut considérer comme la première apparition de Jeff dans un film, c'est lorsqu'il devint le visage (et le corps) de Carter's Underwear, "le plus blanc et le plus serré". Ses camarades de classe découvrirent rapidement les photos de Jeff dans un épais catalogue Sears automne/hiver. C'est cette première bourde dans sa carrière que Jeff cite régulièrement comme la source de beaucoup de ses problèmes actuels.
À cause de l'acharnement de ses camarades sur leur souffre-douleur, Jeff ne put terminer l'école élémentaire dans son quartier. Par conséquent, il fut envoyé dans le quartier de Lake Forest à l'école élémentaire Lake Forest Elementary, puis plus tard à Lake Forest Academy, une école préparatoire catholique élitiste. Son esprit mordant et ses imitations farfelues jouèrent en sa faveur auprès de ses camarades, mais des larmes se cachaient clairement derrière ses rires. De manière tragique, quand Jeff était étudiant en deuxième année, il fut retrouvé évanoui et asphyxié dans le vestiaire des filles. La cause de l'asphyxie (un sac de lavement) et le livre porno qui l'accompagnaient (Granny Flaps, magazine bien connu aux USA), et les sacs de blanco en sa possession, firent de nouveau de lui la cible des blagues salées de ses camarades. De plus, assez tragiquement, aucune "clownerie" ne pouvait l'aider à atténuer le mépris que ses camarades ressentaient envers lui.
Dégoûtés et humiliés par l'attitude de Jeff, son père et sa mère brisèrent l'unité familiale, dévastant l'idéal que Jeff voyait en eux quand ils lui écrivirent cette note : "Cher Jeff". La lettre ne faisait qu'une ligne : "C'est ta faute". Elle était signée "Maman et Papa". La courte lettre était accompagnée de cinquante quatre dollars. Jeff partit en vrille, commença à boire, laissa tomber l'université et se renferma sur lui-même, noyant ses problèmes en suivant la scène New Wave naissante. Il passera ses journées à boire et à constituer une collection gigantesque de disques, dépensant alors la moitié de sa fortune avant de finalement partir pour Seattle, État de Washington, en autostop, guidé par son amour pour la musique. C'est là-bas, entouré d'autres ados fugueurs qu'il rencontre la jeune Courtney Love .
Une fois au courant pour la manne des cinquante-quatre dollars, Courtney supplia Jeff d'essayer l'héroïne, puis elle est tomba amoureuse de lui et le demanda en mariage. Malgré ses incartades avec d'autres petits-copains en dehors des fiançailles, Jeff resta un fidèle partisan de son style de vie et même de sa poésie. Il déclarera plus tard à "SPIN magazine" : "Courtney était la meilleure poétesse du coin... Elle avait l'habitude de me lire des trucs et je me disais, mec cette fille est démente ! pas démente dans le style "amusante"... Démente du style cool... comme Manson."
Cependant, ce n'était qu'une question de temps avant que l'argent ne vienne à manquer et lorsque ce fut le cas, Courtney devint une vraie furie, demandant à Jeff de vendre sa précieuse collection de disque à celui qui était alors employé dans un magasin de disques, Kurt Cobain . Courtney laissa tomber Jeff pour Kurt qui était désormais en possession des disques. Courtney supplia Kurt d'essayer l'héroïne, tomba amoureuse de lui et le demanda en mariage. La suite, bien sûr, c'est son histoire.
Cependant, Jeff devait maintenant faire ses preuves. Après un bref travail comme barman au café "Who Gives a F**k Coffee", la passion de Jeff pour les vinyles lui permit d'obtenir un boulot dans une émission de radio matinale aux côtés des présentateurs radio provocateurs Rager and the Jizz (L'Enragé et le Sperme). Néanmoins, ce ne sont pas les goûts musicaux de Jeff qui les interpellèrent, mais plutôt sa grossièreté et son humour très juvénile. Toutefois, pendant son année de stage, Jeff exploitera un talent qu'il ne se connaissait pas.
Peut-être à cause de son colon tronqué ou de son énorme estomac, Jeff se rendit compte à l'antenne qu'il pouvait péter sur commande. Il devint un des chouchous du public et il ne fallut pas plus d'un an pour que ses flatulences éclipsent les présentateurs dans le vent pour qui il travaillait. On proposa à Jeff d'animer sa propre émission avec un contrat avec Clear Channel à la clé. Ses pets, qui sont sa marque de fabrique, le menèrent à la "ville venteuse" de sa jeunesse. Au bout d'un an, ses shows furent diffusés au niveau national et l'année suivante il signait la bande son d'une comédie de fin de soirée d'une demi-heure appelée Cheese and Crackers dont le sujet était un garçon flatulent d'une fraternité de l'Université amateurs de fêtes avec ses copains de chambrée débiles.
C'est là qu'il améliora ses pets. Après une saison, on lui proposa de faire un film pour la chaîne câblée Skinemax Channel : Sex Camp, dans lequel il jouait Double-Douche dans un camp pour ringards situé au bord d'un lac juste en face d'un camp pour ados bien roulées et leur surveillants de camp obsédés du cul. N'ayant plus de projets gazeux en vue, Jeff semblait condamné à monter à force de pets les marches qui mènent à Hollywood et dans les cinémas du pays. Une ribambelle de films suivit : Fart Club (Le Club du pet), Doody for Dinner (Du caca au dîner), et le préféré des confréries Farty Animal (Animal de fête-pète), et la suite Farternity House (Les Pets de la fraternité). De manière inexplicable et malgré des critiques virulentes, pratiquement tous les films dans lesquels il jouait réalisaient les records d'entrées en salle dans les cinémas le week-end. Néanmoins, toute carrière réussie cache sa part d'ombre. Drogues dures, arrestations, prostituées et son goût persistant qu'il tient de son enfance pour tout ce qui peut s'inhaler en vente libre dans les quincailleries continuaient d'entraver une carrière qui n'attendait qu'une chose : se libérer de ses propres démons auto-créés.
Malgré tout cela, il devint mondialement célèbre grâce à la tempête créée par son plus gros film-pet en date. The Fatties (La Famille Péteuse). ce film, qui rapporta plus de deux cent millions de dollars, parle d'une famille de gros (avec Portnoy jouant tous les rôles) et semblait exploiter un filon très américain, mais il permit finalement au public européen de se moquer une fois de plus de la super puissance mondiale. Du jour au lendemain, Jeff Portnoy devint la sensation du moment dans le monde entier et un tirage sacrément lucratif au box office. Les Fatties Fart Two (La Famille Péteuse se répète) est prévu en salle pour l'été 2008.
Actuellement, Jeff est en liberté sous caution suite sa dernière arrestation pour possession d'héroïne, de colle et de crack. Le tournage de Fatties Part three (La Famille péteuse troisième répétition) est suspendu depuis plusieurs mois à cause de la récente maigreur de Jeff. Peut-être se constitue-t-il un capital grâce à sa récente apparence squelettique, il tourne en ce moment un drame sur la guerre du Vietnam Tonnerre sous les Tropiques au Vietnam. Contacté pour savoir s'il allait se frotter au cinéma dramatique, son agent de publicité a déclaré : "Jeff peut être beaucoup plus qu'un gros mec qui pète. Croyez-le ou non, il existe un Jeff sérieux aussi."