Etudiant à l'université de Cornell où il obtient son diplôme d'ingénieur en mécanique industrielle, Howard Hawks devient officier de l'armée de l'air pendant la Première Guerre Mondiale. Il accomplit sa mission d'autant mieux qu'il est passionné d'aviation et de sport automobile (il construit même ses propres bolides !). Mais, si une de ses voitures gagne le grand prix d'Indianapolis, Hawks choisit très vite d'embrasser une carrière cinématographique. En 1919, Howard Hawksdébute sa carrière comme accessoriste à la Famous Players Lasky. Scénariste dès 1922, il est aussi monteur, assistant et responsable du services des scénarios à la Paramount.
Après un début de carrière dans le cinéma muet, il se révèle véritablement dans le parlant avec La Patrouille de l'aube (1930), où il démontre sa connaissance de la guerre aérienne, puis, Le Code criminel (1931), sa première incursion dans le film noir. Scarface (1932) est un tournant dans sa carrière de réalisateur. Inspiré de la vie d'Al Capone, le film, jugé trop sulfureux par la censure, est amputé de plusieurs scènes et se voit imposer un titre au moralisme lourd ("Honte de la nation"). Notons qu'Howard Hughes, autre fou d'aviation en est le producteur associé à Hawks.
Très créatif, Howard Hawks se fait le fer de lance de la screwball comedy (Comme dans Train de luxe, 1934), comédie sophistiquée menée tambour battant et portée par des comédiens au débit ahurissant. Tout au long des années 30, Hawks fait preuve d'un grand éclectisme (le film d'aventures Brumes, la comédie L'Impossible Monsieur Bébé, avec Katharine Hepburn et Cary Grant, l'un des acteurs fétiches du cinéaste), ce qui ne signifie pas égarement. Reconnaissable entre tous, son univers exalte la virilité et ne laisse d'autre alternative à la femme que de se montrer plus féroce que l'homme. En 1939, Hawks retrouve Cary Grant pour Seuls les anges ont des ailes, un film d'action grave sur fond d'aviation postale, avant de lui confier, l'année suivante, le rôle principal de la comédie La Dame du vendredi.
En 1941, Hawks réalise le film de guerre Sergent York, avec Gary Cooper (oscar du Meilleur acteur pour son rôle), par loyauté envers le producteur Jesse Lasky jr, leur premier employeur, alors surendetté. Il collabore une troisième et dernière fois avec Gary Cooper pour le film Boule de feu (1942). Puis, même plus impliqué dans le processus de production, Howard Hawks reste un auteur prolifique et tout aussi original avec des films comme Les Chemins de la gloire (1943), relatif à l'attaque japonaise contre Pearl Harbor et vu comme un film de propagande, Le Grand Sommeil (1946), un film noir dans lequel Humphrey Bogart est au centre d'une histoire de chantage, La Rivière rouge, Allez coucher ailleurs (1949) une comédie hilarante avec Cary Grant et Ann Sheridan, la production de La Chose d'un autre monde (1951), film fantastique qu'il contrôla de près mais n'a pas réalisé, Chérie je me sens rajeunir (1952), La Captive aux yeux clairs (id.) avec Kirk Douglas ou Les Hommes préfèrent les blondes (1953).
Viennent ensuite La Terre des pharaons (1955), son peplum, et Rio Bravo (1959). Considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre du cinéaste, ce western marque sa deuxième de ses quatre collaborations avec John Wayne, après La Rivière rouge. Par deux fois, Hawks reprendra le canevas scénaristique de Rio Bravo, dans ses deux dernières oeuvres, El Dorado (1966) et Rio Lobo (1970), encore une fois avec John Wayne en vedette.