Née en 1977 en Nouvelle-Zélande, Mélanie Lynskey se retrouve rapidement attirée par le cinéma, côté spectateur dans un premier temps, souhaitant devenir critique de films. Mais c'est un casting précoce qui décide de sa carrière. Alors qu'elle n'a que 16 ans, elle obtient l'un des rôles principaux du film Créatures célestes, réalisé par Peter Jackson, et donne la réplique à une tout aussi jeune Kate Winslet. Le film est un succès critique, et sa performance très remarquée lance définitivement sa carrière.
Après un petit rôle dans Fantômes contre fantômes, toujours de Peter Jackson, elle s'envole tenter sa chance aux États-Unis où elle joue dans A tout jamais, adaptation du conte de Cendrillon avec Drew Barrymore, ou encore dans le musical Coyote Girls, pour lequel elle doit prendre un accent du New Jersey. Cette expatriation ne l'empêche pas de revenir dans son pays natal pour tourner le thriller Snakeskin, qui lui offre un nouveau succès critique, et de nouvelles distinctions. Privilégiant la discrétion, elle s'attarde sur de modestes projets (Say Uncle, Le Carrefour du parc), ou des rôles de second plan, comme dans Fashion victime aux côtés de Reese Witherspoon, et Le Mystificateur avec Hayden Christensen en 2003. Elle devient la même année la voisine délurée de Charlie Sheen dans la série Mon oncle Charlie, rôle qui va la remettre sur le devant de la scène.
De nouveau exposée, elle rejoint des projets d'envergure, tels que Mémoires de nos pères en 2006, premier film du diptyque sur la Seconde Guerre Mondiale réalisé par Clint Eastwood. Après un nouveau passage par la case "indé" (Show of Hands, A Quiet Little Marriage), elle connaît avec 2009 une année faste, en jouant pour Sam Mendes (Away We Go), et en incarnant la moitié de Matt Damon dans The Informant !, puis d'Edward Norton dans Escroc(s) en herbe. Pour finir, elle tient le rôle de la petite sœur de George Clooney dans le très récompensé In the Air de Jason Reitman. L'actrice oscille ainsi entre les très petites productions et des films plus fortunés, et donne la réplique à Paul Giamatti dans Les Winners, avant de retrouver Steve Carell et Keira Knightley pour l'original Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare, en 2012. Fonctionnant décidément plus au coup de cœur qu'au plan de carrière calculé, Mélanie Lynskey poursuit son petit bonhomme de chemin en tant que solide second rôle, et soutien prestigieux de films modestes.
Auteur : Thibaud Gomes-Leal