En provenance du monde de la publicité, le réalisateur anglais Tony Kaye se lance dans le cinéma tardivement, au milieu des années 90. Il se fait d’abord connaître en mettant en scène des clips musicaux pour les artistes les plus prestigieux de la planète (Red Hot Chili Peppers, Soul Asylum, Johnny Cash, etc.), un travail remarqué qui lui vaut d’être nommé une demi-douzaine de fois aux Grammy Awards, une récompense qu’il remporte en 2006.
Il sort en 1998 son premier film, American History X, un drame sur l’extrémisme et le racisme aux Etats-Unis, qui suit la descente aux enfers de l'acteur Edward Norton, transformé en néonazi. Une performance saluée par une nomination aux Oscars. Il tourne ensuite plusieurs longs métrages indépendants (dont Snowblind, sur la vie d’un trafiquant de drogue), restés inédits en France. Cet observateur de l’Amérique contemporaine s’intéresse le plus souvent à des sujets difficiles : le racisme, la drogue, la violence, etc. A ce titre, il produit et réalise un documentaire sur l’avortement, Lake of Fire, où il donne la parole aux deux "camps".
Il faut attendre 2012 pour le revoir sur les écrans, avec Detachment. Dans ce drame engagé, un professeur remplaçant (Adrien Brody) est muté dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Le film de Tony Kaye se retrouve au programme de nombreux festivals. A la fois très réaliste et brillamment mise en scène, cette œuvre émouvante remporte ainsi deux prix au Festival du Cinéma américain de Deauville (Prix de la révélation Cartier et Prix de la critique internationale).