Laurent Bouhnik débute sa carrière artistique comme illustrateur de bandes dessinées, tout en rédigeant en parallèle petits essais, pièces de théâtre et poèmes à vocation politique. Sa participation à des ateliers théâtraux lui donne de vagues notions de la direction d'acteurs, qui s'avèrent être son seul bagage lorsqu'il se lance dans le cinéma quelques années plus tard. Il tourne alors quelques courts métrages : Rouge Feu (1987), puis L'Alligator (1990) et Troubles ou la journée d'une femme ordinaire (1994), qui lui valent de nombreux prix et le financement d'organismes importants.
En 1996, Laurent Bouhnik passe au long métrage avec Sélect Hôtel, dans lequel il filme une prostituée interprétée par Julie Gayet. Deux ans plus tard, il s'aventure dans le monde carcéral en signant Zonzon, qui donne notamment son premier véritable rôle de cinéma à Jamel Debbouze. Pouvant désormais compter de grands noms au générique de ses films, il change ensuite totalement d'univers avec 1999 Madeleine, dans lequel une célibataire est à la recherche de l'âme soeur, puis réalise 24 heures de la vie d'une femme, inspiré du roman de Stefan Zweig, avec Agnès Jaoui dans le rôle-titre. Très éclectique, il change à nouveau de registre en 2007 en faisant tourner Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte et Valérie Lemercier dans L'Invité, une comédie adaptée de la pièce homonyme de David Pharao. Cette variété d'univers est cohérente avec la vision que le cinéaste a de son métier : le cinéma doit déranger, montrer le réel non tel qu'il est, mais tel qu'il est perçu. Dans ce sens, il va encore plus loin en 2011 avec Q, un film aux scènes d'amour non-simulées qui vise à montrer la sincérité de l'acte sexuel dans une société où pornographie et érotisme forcené lui ont fait perdre toute valeur sentimentale.