Né à Courbevoie d'une famille de cinq enfants, Didier Bénureau devient enfant de choeur à l'âge de sept ans, puis se passionne adolescent pour la musique, montant en 1975 le groupe acoustique Quasifolko.
Son premier public, c'est celui de la MSC de Villeneuve La Garenne, qui découvre, à la fin des années 70, le potentiel comique de l'acteur, alors déguisé en lapin pour amuser la foule. Tantôt surveillant dans une cantine scolaire, tantôt animateur de centre aéré, il bifurque très rapidement vers la scène et prend des cours de théâtre en 1979 à la MSC de Villeneuve La Garenne. Acteur en herbe, il se produit sur des scènes locales, faisant défiler toute une galerie de personnages hauts en couleur. Puis vient la rencontre décisive avec Muriel Robin, humoriste rencontrée au Petit Théâtre de Bpuvard et avec laquelle il écrit le spectacle "Donne-moi ton linge, j'fais une machine", joué au Théâtre de Dix-Heures.
Véritable tremplin pour le comédien, cette collaboration découle sur le début de sa carrière en solo avec le lancement de son premier spectacle, "Enfin Bénureau", qu'il écrit et joue en 1988. En parallèle, l'acteur décroche de petits rôles au cinéma (Papy fait de la résistance, La Passerelle) mais c'est sous la houlette de Bertrand Blier, rencontré dans une station service, et à qui il a remis la cassette de son spectacle, que l'acteur met les deux pieds au cinéma dans Trop belle pour toi (1989), aux côtés de Gérard Depardieu, Josiane Balasko et Carole Bouquet. Il retrouve le cinéaste deux ans plus tard pour Merci la vie, puis joue des seconds rôles chez Jean-Loup Hubert (La Reine blanche), Diane Kurys (La Baule-les-Pins), et à deux reprises sous la direction de Serge Meynard (Le Blé en herbe, Sexes faibles).
Mais c'est en partie grâce à son rôle de l'interne Bauvin dans Les Visiteurs (1993), entouré des humoristes du Splendid, Christian Clavier et Marie-Anne Chazel, que Didier Bénureau se fraie une place dans le sillon de la comédie française potache et décomplexée. Suivront des apparitions furtives dans des nanars assumés (Les Soeurs Soleil, Paparazzi), mais jamais de tête d'affiche. Au cinéma, il porte souvent la soutane ou le costume de fonctionnaire, cantonné à des rôles de prêtres et de dirigeants en tout genre.
Entre temps, le comédien, grande gueule et trublion doté d'un sens de la formule redoutable - en dénote sa "Chanson pour Moralès" - monte deux one-man show, dont un mis en scène par Dieudonné en 1993, et l'autre joué de 1997 à 1999, puis se glisse derrière la caméra en réalisant deux courts-métrages, "Zanzibar" (1998) et Les Couilles de mon chat (2004). Ses spectacles rencontrent un franc succès, notamment "Bobo", récompensé par le "Prix de l'Humour Noir" en 2007 et le "Prix de la S.A.C.D. du meilleur One-Man-Show" en 2009. Touche-à-tout, il a également été chroniqueur dans l'émission "Le Fou du Roi" de Stéphane Bern, a sorti le disque "Reggae pour Moralès", en référence à son premier spectacle, "Pour Moralès" (2001), et joue brièvement à la télévision (Hero Corp, Accusé Mendès France, Chez Maupassant).
En 2014, il campe le patron du bar de la comédie populaire Brèves de comptoir réalisée par Jean-Michel Ribes. Un rôle qu'il avait déjà interprété dans l'adaptation théâtrale vingt ans auparavant.
Marie Ponchel