Bonnie Aarons se passionne très tôt pour la comédie, elle étudie les arts du spectacle à New York, non sans essuyer les moqueries de ses camarades sur son physique. Bien décidée à devenir comédienne, elle s'exile alors en Europe et tourne dans plusieurs courts métrages. Elle fait ses premiers pas au cinéma en 1994 dans des rôles de figuration pas toujours glorieux (une prostituée dans Exit to Eden de Garry Marshall, une femme prophète dans Escroc malgré lui...).

En 2001, David Lynch lui offre un petit rôle dans Mulholland Drive. Lors d'une séquence, deux hommes se rendent à l'arrière du diner où ils déjeunent et sont confrontés à la vision terrifiante d'une créature, qui s'avère n'être qu'une sans-abri. L'actrice, méconnaissable sous son maquillage, n'est que quelques secondes à l'écran mais va marquer durablement les esprits des cinéphiles.

Cela ne suffit malheureusement pas à lancer sa carrière, la comédienne continuant à enchaîner les apparitions, comme dans Princesse malgré elle — dans le costume de la Baronne Joy von Troken qu'elle reprend pour la suite du film qui a révélé Anne Hathaway, Un mariage de princesse —, Jusqu'en Enfer de Sam Raimi, Fighter et Happiness Therapy de David O. Russell, ou encore Valentine's day pour lequel elle retrouve Garry Marshall. En 2015, sa silhouette élancée et son visage anguleux séduisent Rihanna, qu'elle côtoie dans son clip ANTIdiary (Room 3).

C'est l'année suivante que la carrière de Bonnie Aarons connaît un tournant grâce à James Wan qui la remarque et l'introduit dans le "Conjuring-verse". L'actrice apparaît pour la première fois en nonne démoniaque dans Conjuring 2 : Le Cas Enfield, puis a droit en 2018 à son propre spin-off, sobrement intitulé La Nonne, qui devient le long-métrage le plus lucratif de la saga avec 365 millions de dollars de recettes dans le monde. Cinq ans plus tard, elle réenfile la robe de la religieuse pour la suite, La Nonne : La Malédiction de Sainte-Lucie. 

Malgré ce succès, l'actrice porte plainte en août 2023 contre Warner Bros. pour ne pas avoir respecté les clauses du contrat concernant le partage des revenus financiers liés aux produits dérivés de La Nonne.

Auteure : Laëtitia Forhan