Né de parents ayant quitté la Corée du Sud pour s'installer aux Etats-Unis, Lee Isaac Chung passe son enfance dans une ferme de l'Arkansas. Une fois son cursus secondaire achevé, il s'inscrit à la prestigieuse université de Yale et suit des études scientifiques en vue de devenir médecin. Durant sa dernière année, il découvre la mise en scène et décide d'abandonner ce projet pour se consacrer au cinéma.
Après avoir réalisé trois courts métrages (Los Coyotes, Sex and Coffee et Highway), Lee Isaac Chung passe au format long avec Munyurangabo, qui est également la première fiction en kinyarwanda (la langue officielle du Rwanda). Ce drame centré sur deux amis au lendemain du génocide rwandais est présenté en 2007 dans plusieurs festivals célèbres, dont Cannes (Un certain regard) et Berlin.
Fort de ce succès, Lee Isaac Chung poursuit dans le registre dramatique avec Lucky Life (2010) et Abigail Harm (2012). Dans ce dernier, il dirige les Américains Amanda Plummer et Will Patton. En 2015, le metteur en scène co-réalise avec Samuel Gray Anderson le documentaire I Have Seen My Last Born, qui parle d'un sujet qu'il connaît bien : le Rwanda cherchant, après le génocide, à se reconstruire.
Cinq ans après, Lee Isaac Chung revient avec Minari, où une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas et doit s'habituer à la présence d'une grand-mère coréenne particulière. Le long métrage aux résonances autobiographiques obtient le Prix du jury et du public à Sundance, le Golden Globe du Meilleur film étranger, et est nominé pour six Oscars (dont ceux du Meilleur film et réalisateur).
Un temps attaché à la mise en scène de Your Name, adaptation live du chef-d’œuvre de Makoto Shinkai, le cinéaste change ensuite radicalement de registre lorsqu'il remplace au pied levé Joseph Kosinski aux commandes du blockbuster Twisters, suite-reboot du film catastrophe culte Twister (1997).
Laurent Schenck