Normalien, agrégé de philosophie, auteur d’une thèse intitulée Crise et Histoire, Boris Lojkine décide, à l’issue de son doctorat, de quitter l’université pour se rendre au Vietnam où il réalise deux films documentaires : Ceux qui restent (2001) et Les Âmes errantes (2005). Il s'agit de deux longs métrages qui racontent, côté vietnamien, le deuil impossible des hommes et des femmes dont la vie a été traversée par la guerre.
Avec Hope (2014), sa première fiction, il change de continent pour se plonger dans l’Afrique des migrants. Le film est présenté à la Semaine de la Critique à Cannes et reçoit des dizaines de prix dans les festivals internationaux. En 2019, le biopic dramatique Camille reçoit le prix du public sur la Piazza Grande au festival de Locarno, ainsi que le Valois et le Lumière de la meilleure actrice pour la comédienne Nina Meurisse.
Présenté au festival de Cannes 2024 dans la section Un Certain Regard, L’Histoire de Souleymane est son troisième film. Le métrage, à mi-chemin entre le thriller et le drame social, se centre sur un livreur à vélo sans papiers sillonnant Paris. Pour l'occasion, Boris retrouve Nina Meurisse et fait appel à une multitude d'acteurs non-professionnels sans aucune expérience de jeu, dont l'interprète du rôle-titre Abou Sangare.
Laurent Schenck