Cascadeur, ceinture noire de karaté, c’est d’abord au sein d’une équipe spécialisée dans les effets spéciaux que Haruo Nakajima rejoint le studio Tōhō au début des années 1950, recruté par le spécialiste Eiji Tsuburaya. Avant de tourner dans Godzilla, il apparaît dans un autre immense chef d’œuvre du cinéma nippon : Les Sept Samouraï d’Akira Kurosawa. Il retrouvera le maître du chanbara quatre ans plus tard pour un autre joyau de sa filmographie, La Forteresse Cachée dont George Lucas s’inspirera pour la structure scénaristique de La Guerre des étoiles.
C’est en 1954 que Haruo Nakajima enfile pour la première fois la tenue du monstre géant Godzilla pour le tout premier des kaïjus (films de monstres japonais). Le rôle lui collera à la peau puisque la Tōhō fera appel à lui à onze reprises pour reprendre son rôle mythique. On le retrouvera donc, entre autres, dans Le Retour de Godzilla l’année suivante, mais aussi dans Godzilla, King of the Monsters! (1956), King Kong vs. Godzilla (1962) ou encore dans Mothra vs. Godzilla (1964).
En 1972, au moment où la Tōhō se démantibule en plusieurs filiales, Haruo Nakajima rempile une dernière fois avant que son contrat s’achève dans Godzilla vs. Gigan. Ainsi s’achève la carrière cinématographique de l’homme qui détient le record d’incarnations du lézard géant et dont le nom n’est plus dissociable de la franchise. Une franchise qui lui aura offert sa célébrité, ainsi que quelques blessures impressionnantes : brulures, électrocutions et étouffements.