Youssef Chahine quitte l'Egypte en 1947 pour étudier le cinéma près de Los Angeles. De retour un an plus tard, l'opérateur Alvise Orfanelli, pionnier du cinéma en Egypte, lui permet de réaliser en 1950 son premier film, Papa Amin. Cinéaste engagé, Youssef Chahine ne cesse de dénoncer la censure et l'intégrisme. Dans L' Aube d'un jour nouveau (1964), il brosse un portrait critique de l'intellectuel dans Le Choix (1970), analyse la société de son pays et critique l'affairisme dans Le Moineau (1973). Très contestataire, le cinéaste fait même un séjour en prison, en 1984, pour diffusion d'un film interdit par la censure.
Ses films sont également l'occasion pour le réalisateur de se pencher sur son passé et de se dévoiler à son public. En 1978, il signe Alexandrie pourquoi ?, un retour sur sa jeunesse en Egypte qui remporte un Ours d'argent et le Grand Prix du jury au Festival de Berlin. Quatre ans plus tard, Youssef Chahine réalise La Mémoire, le premier volet d'une trilogie autobiographique. Alexandrie encore et toujours en 1989 et Le Destin en 1997 viennent compléter cette trilogie. Ce film est un pamphlet contre le fanatisme d'aujourd'hui et remporte un grand succès. Youssef Chahine présente le long-métrage à Cannes la même année et obtient le Prix du cinquantième anniversaire.
En 2001, Youssef Chahine met en scène Silence... on tourne, une comédie musicale et sentimentale. Cinéaste toujours engagé, il réalise un court-métrage pour le film collectif 11'09''01 september 11, réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Avec Alexandrie... New York, Youssef Chahine renoue avec son cinéma autobiographique et revisite son passé en Egypte et ses rapports avec les Etats-Unis. En 2007, il signe ses deux dernières oeuvres : un court métrage, segment du film collectif cannois Chacun son cinéma, et Le Chaos, critique du régime égyptien.