D'origine algérienne, Abdel Raouf Dafri grandit à Wattignies, une ville de la banlieue de Lille. Il commence par travailler comme animateur radio et journaliste pour divers médias, mais le jeune homme nourrit des rêves de cinéma. Dans la première moitié des années 1990, il écrit un épisode du Commissaire Moulin et réalise un court métrage, Habeas Corpus, présenté dans plusieurs festivals.
Sa carrière prend un tournant important en 2007 lorsqu'il crée la série La Commune, qui traite de sa thématique de prédilection : la délinquance. Mais faute d'audience, le programme n'est pas renouvelé par Canal+. Il poursuit en collaborant avec Jean-François Richet sur le scénario du dyptique Mesrine porté par un Vincent Cassel au sommet de son art. Les deux films connaissent un succès solide.
En 2009, Abdel Raouf Dafri renouvelle le film de gangsters avec Un prophète de Jacques Audiard, une plongée virtuose dans le système carcéral qui révèle Tahar Rahim. Fort de ce succès (le film reçoit neuf César !), il enchaîne avec les saisons 2, 3 et 4 de la série policière Braquo, créée par Olivier Marchal, puis Gibraltar, un thriller sur lequel sa collaboration avec le réalisateur Julien Leclercq ne se passe pas bien.
Preuve de son grand talent, le scénariste est fait chevalier des Arts et des Lettres en 2012, par le ministre de la culture du moment, Frédéric Mitterrand.
En 2019, Abdel Raouf Dafri met en scène son premier long métrage, Qu'un sang impur..., qui se déroule pendant la guerre d'Algérie. C'est en raison de la nationalité de ses parents, immigrés algériens débarqués à Marseille en 1963, qu'Abdel Raouf Dafri a souhaité faire un film centré sur ce sujet : "Je suis entré dans le monde du cinéma avec pour principal objectif de parler un jour de la guerre d’Algérie."
Laurent Schenck