Né le 14 juin 1977 à Melbourne, cet Australien fait ses grands débuts sur la télévision de son pays natal, le temps du film Baby Bath Massacre. S'ensuivent quelques années creuses où, en parallèle de ses études d'art dramatique et d'apparitions dans quelques séries, Sullivan Stapleton a aussi bien nettoyé des cages dans une animalerie qu'exercé en tant que mannequin, jusqu'en 1998. Car c'est à ce moment-là que les choses sérieuses commencent pour lui, lorsqu'il décroche un rôle dans la série Les Voisins.
Le petit écran sera pour lui une véritable source d’opportunités, réussissant ainsi à apparaître dans trois saisons d'affilée (et autant de rôles différents) de Blue Heelers, avant de s'illustrer dans Nos vies secrètes à partir de 2003. Cette même année, Sullivan Stapleton tente une légère incursion à Hollywood grâce à Nuits de terreur, film d'horreur australo-américain de Jonathan Liebesman dans lequel il ne tient qu'un petit rôle, celui d'un flic. Aussi courte soit-elle, cette prestation sur grand écran en appelle pourtant d'autres. Celles-ci mettront certes un peu de temps à arriver (quatre ans pour être précis), mais il enchaîne, coup-sur-coup, le bourrin Les Condamnés puis le drame December Boys, face à Daniel Radcliffe.
Peut-on voir dans cette année 2007 le vrai départ de Sullivan Stapleton ? Sans doute oui, car il décroche, dans la foulée, l'un des rôles principaux de la saison 2 de Satisfaction (le Maison close australien, pour schématiser), mais surtout celui qui va vraiment le faire connaître dans le monde entier. Car si beaucoup ne retiennent que Guy Pearce, Joel Edgerton, Jacki Weaver, James Frecheville ou Ben Mendelsohn du casting d'Animal Kingdom (2009), il ne faut pas oublier Sullivan Stapleton et la folie qui habite son personnage de Craig Cody, sans cesse au bord de l'implosion.
Présenté (et récompensé) dans divers festivals du monde entier, le film de David Michôd offre une poignée de révélations au milieu du cinéma, qui ne se prive pas de mettre le grappin dessus. Et tandis que Ben Mendelsohn s'illustre dans The Dark Knight Rises, The Place Beyond the Pines ou Perfect Mothers (avec aussi James Frecheville), et que Jacki Weaver décroche une deuxième nomination à l'Oscar avec Happiness Therapy, Sullivan Stapleton reste d'abord sur le petit écran, où il intègre le casting de Strike Back dans un rôle de premier plan à partir de la saison 2, et ce jusqu’à l’arrêt de la série.
Une série qui le pousse d'ailleurs à refuser les avances de la Warner, lorsque les producteurs lui proposent d'être le héros de 300 : La naissance d'un empire. Ces derniers se tournent alors vers l'un de ses partenaires d'Animal Kingdom, Joel Edgerton... qui passe lui aussi la main. Il faut alors croire que le rôle principal, celui du général athénien Thémistocle, héros de la bataille de Marathon, ne pouvait que revenir à Sullivan Stapleton, que le studio retourne voir avant d'officialiser son engagement en février 2012. En dépit d’un retour critique mitigé, le long-métrage historique sorti en 2014 demeure un succès financier.
En parallèle, l’acteur est à l’affiche de Cut Snake, un thriller australien détonant proposé en avant-première dans le cadre du Festival international du film de Toronto. Ce dernier, apprécié aussi bien par la presse spécialisée que le grand public, lui octroie une paire de nominations dans son pays d’origine. Fort de sa visibilité croissante, Sullivan décroche l’année suivante le premier rôle masculin dans le hit américain Blindspot. Partageant l’écran avec Jaimie Alexander (aperçue dans les films Thor), il prête ses traits à Kurt Weller, agent spécial du FBI bougon et méthodique. Celui-ci se retrouve impliqué dans ce qui semble être une conspiration à grande échelle lorsqu’une jeune femme est découverte nue dans un sac au beau milieu de Times Square, son corps couvert de tatouages ayant chacun une signification précieuse.
Maximilien Pierrette