Anthropologue de formation, Jane Campion se destine d'abord à la peinture en même temps qu'elle multiplie les expériences théâtrales. Fille d'une actrice et d'un directeur de théâtre, elle choisit finalement le cinéma et la réalisation, suivant des cours à l'Australian Film Television and Radio School de Sydney. Dès son premier court métrage, Peel (1982), elle remporte le Prix de la spécialité au Festival de Cannes. Ses courts métrages suivants seront tous primés.
Son premier long, Sweetie, écrit et réalisé en 1989, vaut à Jane Campion une nouvelle citation au Festival de Cannes. C'est toutefois avec son second opus, An Angel at my table (Prix Spécial du Jury à Venise en 1990), retraçant la vie tragique de la romancière Janet Frame, que la réalisatrice acquiert une véritable notoriété. Elle poursuit la peinture d'une galerie de personnages féminins en marge avec La Leçon de piano, qui lui permet dêtre en 1992 la première réalisatrice à décrocher la Palme d'Or. Plus de trente prix internationaux - dont le César du Meilleur film étranger - complètent le palmarès de cette œuvre qui révèle la comédienne Holly Hunter.
En 1996, Jane Campion adapte Henry James et présente son Portrait de femme, drame historique sur les conventions victoriennes avec Nicole Kidman en vedette. Eloignée des plateaux durant trois ans, la cinéaste revient en 1999 à son thème de prédilection avec un road-movie philosophique centré sur l'enfance, Holy Smoke, écrit en compagnie de sa soeur Anna.
Après quatre ans d'absence, Jane Campion signe en 2003 In the cut, un thriller érotique porté par Meg Ryan et Mark Ruffalo, avant de réaliser un court métrage documentaire sur l'environnement inclus dans 8 (2006), patchwork des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixés lors du Sommet du Millénaire en 2000. Cinéaste rare, elle n'est de retour qu'en 2009 avec Bright Star, long métrage centré sur le poète britannique du début du 18e siècle John Keats et de nouveau présenté en compétition à Cannes.
Puis, la réalisatrice met pour la première fois les pieds à la télévision avec la mini-série de six épisodes Top of the Lake, un drame policier sombre et ambïgu créé en collaboration avec le scénariste Gérard Lee. Ce dernier est un partenaire que Jane Campion connaît bien puisqu'il a été le scénariste de Sweetie (1989), le premier long-métrage de la réalisatrice, et a co-réalisé avec elle le court-métrage Passionless moments (2000).
En 2014, la seule femme à avoir décroché une Palme d'or à Cannes est de retour sur la Croisette en tant que Présidente du Jury.