Après des études de philosophie, Eric Rochant intègre, à 19 ans, l'Idhec (ancien nom de la FEMIS), prestigieuse école de cinéma sur les bancs de laquelle se noue une complicité avec de futurs cinéastes que sont Pascale Ferran, Eric Barbier ou Arnaud Desplechin. Ce dernier officie d'ailleurs comme chef-opérateur sur certains des courts métrages que tourne Rochant à partir de 1984. Il obtient une certaine visibilité avec Présence féminine en 1987, qui décroche un César.
En 1989, Eric Rochant passe au long métrage avec Un Monde sans pitié, le portrait drôle et touchant d'une jeunesse désenchantée, qui enthousiasme la critique et le public. Toute une génération se reconnaît dans le quotidien de Hippo (Hippolyte Girardot), garçon glandeur et désabusé amoureux de la brillante Nathalie (Mireille Perrier). Prix Louis-Delluc, Prix de la critique à Venise, César de la Meilleure première œuvre, le film est un immense succès et il marque les débuts du comédien Yvan Attal, récompensé par le César du Meilleur espoir.
Eric Rochant fait de nouveau confiance à Attal pour incarner les héros de ses deux films suivants, tout d'abord Aux yeux du monde en 1991, le récit, inspiré d'un fait divers, d'un jeune homme qui, par romantisme, détourne un car scolaire, puis, en 1994, Les Patriotes, une ambitieuse plongée dans le monde des services secrets israéliens, présentée en compétition au Festival de Cannes. Si la projection est un succès, les critiques ne partagent pas l'enthousiasme des spectateurs et le film est un échec à sa sortie.
Le cinéaste s'essaie ensuite à différents genres : le conte onirique avec Anna Oz (1996), la comédie citoyenne avec Vive la République ! (1997), le polar décalé avec Total Western (2000). Mais il peine à retrouver la voie du succès. Après une longue éclipse, il signe en 2006 L'Ecole pour tous, portrait amusé et chaleureux d'un cancre devenu prof malgré lui dans un collège de banlieue, interprété par Arié Elmaleh.
Rochant s'éloigne ensuite des plateaux de cinéma pour un temps et réalise de nombreux épisodes de la deuxième et troisième saison de la série Mafiosa. Ce passage à la télévision lui redonne envie de retourner au cinéma et c'est ce qu'il fait avec Möbius (2013), où Jean Dujardin et Cécile de France tentent de s'aimer sur fond d'histoire d'espionnage, aux côtés de Tim Roth et Emilie Dequenne.