Né en Algérie, Dominique Cabrera s'installe en France en 1962. Après des études de lettres modernes, elle entre à l'IDHEC en 1977. Elle travaille comme monteuse dans les stations régionales de FR3, tout en suivant parallèlement des cours de théâtre. En 1981, elle réalise son premier court-métrage, J'ai droit à la parole, où l'on voit comment les locataires d'une cité de transit en banlieue parisienne s'organisent. Depuis, les nombreux documentaires qu'elle a réalisés l'ont fait connaître pour le regard original qu'elle sait porter sur la vie sociale, comme pour Chronique d'une banlieue ordinaire, Une poste a La Courneuve ou encore Rester la-bas, dans lequel elle aborde l'un de ses thèmes privilégiés, les liens entre la France et l'Algérie, à travers le retour de ceux qui sont restés "là-bas".
Pour Dominique Cabrera, il n'existe pas de frontière entre le documentaire et la fiction; les deux sont une question de concrétisation. Elle réalise en ce sens en 1995 son premier long-métrage, Demain et encore demain, un film autobiographique, journal d'une cinéaste en proie aux doutes et aux angoisses. En 1996, elle dirige Claude Brasseur dans L' Autre côté de la mer, un film à la fois nostalgique et largement autobiographique, sur le déracinement de la communauté des pied-noirs algériens. En 1999, elle tourne Nadia et les hippopotames, mettant en scène Ariane Ascaride et Thierry Frémont. Présenté au Festival de Cannes dans la section "Un Certain Regard", ce film a pour contexte les grèves de l'hiver 1995 en France. Dominique Cabrera sollicite en 2001 Patrick Bruel pour les besoins de son nouveau film, Le Lait de la tendresse humaine. Portée par Marilyne Canto, cette histoire de Baby blues reçoit un accueil critique favorable. Folle embellie est son cinquième long-métrage.