Originaire de Marseille, Raphaël Nadjari étudie les arts plastiques à Strasbourg avant de travailler pour la télévision : il conçoit des génériques pour des émissions telles que La Marche du siècle, et signe en 1997 le scénario du P'tit bleu, un téléfilm de la collection d'Arte Petits gangsters. Même s'il ne parle pas un mot d'anglais, ce fan de cinéma américain indépendant décide ensuite de partir aux Etats-Unis, où il tourne le court-métrage Snow Bird en 1998.
Installé à New York, Raphaël Nadjari y met en scène en 1999 son premier long métrage The Shade, adaptationde Douce, nouvelle de Dostoïevski déjà portée à l'écran par Bresson. Un sentiment d'urgence se dégage de cette oeuvre exigeante, réalisée avec peu de moyens, et présentée à Cannes dans le cadre de la section Un Certain Regard. Un an plus tard, il tourne en super 8 I am Josh Polonski's brother, hommage à Abraham Polonsky et à la série B des années 40, dans lequel on retrouve les thèmes chers au cinéaste (la judéité, la famille, le désir refoulé), son goût pour l'improvisation, ainsi que son acteur-fétiche Richard Edson, figure-culte de l'underground new-yorkais.
Raphaël Nadjari poursuit dans cette veine avec Apartment # 5 C, nouvelle variation autour du film noir, présentée à la Quinzaine des réalisateurs en 2002. Portée par la lumineuse comédienne israélienne Tinkerbell, cette oeuvre semble clore une trilogie américaine, puisque Raphaël Nadjari part tourner son film suivant à Tel-Aviv. Avanim, remarqué au Festival de Berlin en 2004, décrit le quotidien d'une femme éprise de liberté et de modernité, dans un pays marqué par le poids des traditions. Toujours en Israël, mais à Jérusalem, il réalise son cinquième long métrage, qui lui ouvre les portes de la compétition cannoise, Tehilim, le portrait d'une famille désemparée après la mystérieuse disparition du père.
Raphael Nadjari en interview sur AlloCiné : Mai 2007