L’intérêt pour le cinéma vient au jeune garçon très rapidement. Tout semble commencer lorsqu’il rencontre Jackie Wall, une amie de sa mère qui enseigne à la même école. Son fils Angus et lui, se lient d’amitié. La femme leur fait découvrir les salles obscures et leur met à disposition des caméras Super 8. C’est ainsi que l’adolescent commence à faire des films de science-fiction avec son frère, et remporte, à 13 ans, le premier prix d’un concours de cinéma organisé par l’Université de Virginie.
Précoce pour son âge, Vince Gilligan obtient une bourse d’étude à la prestigieuse Interlochen Center for the Arts. Diplômé en 1985, le jeune homme continue sa formation à la Tisch School of the Arts de l’Université de New York, où il écrit une comédie à l’humour noir, Méli-mélo, et en ressort avec un autre titre, en production cinématographique. En 1989, il reçoit un prix du comté de Virginie pour le scénario du film qu’il a écrit 4 ans auparavant. Le producteur, Mark Johnson, un des juges de la compétition, impressionné par le jeune auteur, le présente au créateur de X-Files, Chris Carter. Le hasard des circonstances a voulu que son agent soit la cousine de la femme du créateur. Ce qui facilite leur rencontre. La collaboration s’avère plus que fructueuse, puisque les deux hommes travaillent ensemble entre 1994 et 2001 sur la série, aussi bien au scénario, à la réalisation qu’à la production.
En 1998, Vince Gilligan, âgé de 31 ans, crée sa première série The Lone Gunmen, un spin-off de X-Files, toujours avec l’aide de Chris Carter. Ce groupe de « bandits solitaires » ne dure qu’une saison de 13 épisodes et se termine par un cliffhanger, résolu dans un épisode de la série-mère. L’homme talentueux sait assurer ses arrières, puisqu’en parallèle, il continue au début des années 2000, sur la production sur Harsh Realm. Le scénariste poursuit son petit bonhomme de chemin en participant à l’écriture de la série policière Los Angeles : Division homicide, annulée au terme d’une unique saison. Son ami Frank Spotnitz, producteur délégué sur X-Files, lui propose d’écrire, en 2006, un épisode de Night Stalker. Ce dernier lui fait rencontrer Michael Mann, le producteur de Hancock. L’écriture du long métrage, sur 5 ans, est un véritable calvaire, mais le succès au box-office est exceptionnel. Un peu moins du double du budget, rien que sur le territoire américain.
Son nom reste vraisemblablement dans toutes les mémoires depuis Breaking Bad, qu’il a créé en 2007. Le show, sur 5 saisons, est un véritable phénomène à travers le monde et fait l’objet d’un remake colombien, plan par plan, Metástasis. Son choix pour Bryan Cranston était une évidence, depuis qu’il lui fait passer un casting en 1998 sur un épisode de X-Files. La chaîne AMC lui fait totalement confiance et signe pour un spin-off, intitulé Better Call Saul, qui retrace les débuts du célèbre avocat véreux, interprété toujours par Bob Odenkirk.
Depuis l’homme aux multiples casquettes est presque capable de tout. En parallèle de Better Call Saul, Vince Gilligan crée Battle Creek, mettant en scène un détective asocial au sein d’un commissariat sous-équipé du Michigan, qui doit faire équipe avec une agent du FBI.
Antoine Mournès