En France, la gestion hospitalière de l'après-décès est très peu connue. Et pour cause, cette activité instaure une relation troublante avec les morts alors que ceux-ci sont encore physiquement présents dans le monde des vivants. Une activité si déconcertante qu’elle est totalement passée sous silence et qu’elle se déroule dans une quasi-totale invisibilité. Nous suivons quatre employés dans leur travail, en huis clos dans la chambre mortuaire de l'hôpital Bichat (AP-HP). Christelle, Sophie, Djibril et Alexandre sont employés à la chambre mortuaire de l’Hôpital Bichat, à Paris. Toute la journée, dans ce lieu isolé des autres services, ils prennent soin des patients qui viennent de décéder. Toilettes, maquillage, habillages, mises en bière, constituent le quotidien de ces travailleurs. Leur tâche : rendre présentables les défunts. Effacer la pâleur, les marques d'opération, les traces de souffrance, donner une apparence apaisée aux visages... masquer donc les stigmates de la mort. Sous l'œil exigeant et bienveillant de Yannick, leur chef de service, ils sont les garants du "bien-être" de ceux qui ne sont plus.