La tsampouna ou tsambouna ou encore askomadoùra (notamment en Crête) fait partie de la famille des cornemuses. Si l’on est incapable de situer sa véritable origine géographique, on peut attester sa présence en Grèce depuis les temps les plus reculés de la tradition pastorale. En effet, n’oublions pas que l’instrument est depuis toujours et encore aujourd’hui fabriqué – souvent par le musicien lui- même – à partir d’une peau de chèvre retournée. Si ce type de cornemuse à double chant a traversé les âges, c’est bien grâce à sa ligne mélodique qui évoque la vie simple d’autrefois quand la musique jouait un rôle très important pour rassembler les gens. Néanmoins, la génération de joueurs de tsampouna disparaît lentement et les plus jeunes, contraints de quitter leurs terres – en particulier celles des îles – ou attirés par le modernisme, hésitent à prendre le relais. C’est en refusant d’accepter ce déclin comme une fatalité qu’est née la magnifique initiative de créer un festival consacré exclusivement à cet instrument. Occasion pour faire connaître son importance et montrer les avantages de l’intégration des sons caractéristiques de la tsampouna dans la musique contemporaine. Le Voyage d’Askavlos nous emmène dans un parcours visionnaire à travers la mer Égée, des villages en pierre où ont résonné les premières notes de l'instrument aux jungles de béton des villes. Le spectateur devient le témoin de la renaissance de la tsampouna. Il découvre, en compagnie des protagonistes, une dimension presque perdue – les coutumes et l’âme d’une autre époque, une tradition orale comme socle d’un art de vivre – mais qi malgré tout ne s’est jamais éteint.