Les femmes jouent un rôle crucial durant ce que l’on a coutume d’appeler l’« âge d’or » de la culture dans le monde arabe, à partir des années 1920 et jusqu’aux années 1970. Musique, chanson, cinéma, littérature, mais aussi radio et presse, la culture est le ciment qui unit, fait vibrer au même rythme et fait rêver des peuples très divers, de Baghdad à Casablanca. Et ce sont des femmes qui l’incarnent. Parmi elles, quatre grandes figures : Oum Kalthoum, Samia Gamal, Feyrouz et Warda. Chacune de ces grandes artistes a inventé un style, a initié un mouvement, mais toutes ont une dimension éminemment politique. Le nationalisme égyptien puis le nationalisme arabe pour Oum Kalthoum, la libération des femmes pour Samia Gamal, l’unité grâce à l’art d’un pays déchiré par la guerre civile et les conflits régionaux pour Feyrouz et enfin l’indépendance de l’Algérie et les derniers feux de l’« âge d’or » du monde arabe pour Warda.