C'est d'abord la mise en scène qui accroche et crée le mystère. Brute mais maitrisée, l'image s'inscrit dans le caractère urbain d'un récit qui mêle désir, goût du risque, romance amoureuse et conflits de classes dans le Mexique contemporain.Miguel et Johnny se sont connus enfants. La mère du second est domestique chez les parents du premier. Les liens sont solides mais irrationnels, sujets au doute et à la jalousie, passionnels. Les deux garçons font du skate et vendent leur sang ainsi que celui de ceux qu'ils enrôlent. Lorsqu'il s'agit de faire commerce avec des narcotraficants, la maîtrise de la transaction leur échappe.Les pistes sont brouillées dès le départ avant de s'éclaircir dans une narration sinueuse. L'amour qui lie les personnages est déséquilibré. La dépendance est flagrante mais niée dans un constant rapport de force. Les relations physiques sont intenses mais clandestines. La différence de milieu social, le fait que la mère de l'un soit au service de l'autre pèsent également sur une relation aussi forte que fragile.Pour son troisième long métrage, Julio Hernández Cordón construit un film à la croisée des genres. Moderne dans la forme comme dans le fond, Je te promets peine à démarrer avant de se déployer pleinement dans une sorte de course de fuite et de séparation brutale et douloureuse.Les références au cinéma de Gus Van Sant et Larry Clark sont évidentes, un peu trop présentes, mais la vigueur de la mise en scène et la justesse d'interprétation l'emportent. La fin ouverte vient alors conforter la puissance romanesque d'un film radical et troublant.