Trente années ont passé depuis que Marcel a quitté l’Espagne pour échapper au service militaire. Il a depuis pris demeure au coeur de la forêt du Costa-Rica. Un homme nu, vivant parmi les singes hurleurs, dans l’ombre d’une créature mythique. Comme la barrière de corail d’Alamar ou la campagne japonaise de Inori, les précédents films du cinéaste, la forêt de Icaros est un paradis perdu, menacé par le cours du monde, où vit en sursis une communauté humaine respectueuse de l’écologie. La mise en scène documentaire de Pedro González-Rubio est invariablement belle, à l’image des sites et des visages filmés (force spectaculaire de la nature non domestiquée) avec une tentation contemplative qui épouse le rythme de la vie de Marcel.