Comme pour Flavio, l’action resserrée sur un petit nombre de personnages se situe en Lombardie médiévale, cadre temporel du conflit éternel de la tyrannie opposée à l’amour.
Avec une des partitions les plus parfaites de son auteur, cette production de Rodelinda fut le second point fort après Theodora d’un nouveau cycle d’ouvrages de Haendel réinterprétés pour la scène au festival de Glyndebourne. Et le parti pris scénique de Jean-Marie Villégier fut une surprise de taille pour le public familier de son travail sur Atys ou sur les tragédies de Corneille, offrant ici une gestique qui relie l’expressivité baroque exacerbée de la musique à la stylisation expressionniste du cinéma des années 1930.
Le personnage fort et émouvant de Rodelinda est magnifiquement incarné par une Anna Caterina Antonacci à l’incroyable présence scénique, qui fut pour beaucoup de spectateurs découverte dans cette production.