Trois jours dans la vie de Nadejda Petroukhina. Elle fut un as de l’aviation pendant la guerre. Elle est maintenant la directrice d’un lycée technique. Brusque et maladroite, corsetée de certitudes et intransigeante, elle semble toujours porter l’uniforme. Elle se considère comme un bon petit soldat, accomplissant sa tâche, aussi ingrate soit- elle, avec sérieux et détermination. Elle ne comprend pas les autres et ne mesure pas vraiment l’hostilité qu’elle suscite dans son entourage tant professionnel que familial. Les élèves la détestent, ses collègues la craignent et sa fille l’évite. Une espèce d’errance dans la ville la confronte à elle-même. Qu’y a-t-il de vivant dans son présent ? Le passé, sûrement, et le souvenir de la fraternité des combats avec le ciel pour horizon. Et l’amitié, plus forte que l’amour ou la mort.
Pour les auteurs du film, Nadejda est duelle : une jeune fille enthousiaste,naïve, pure et intègre mais aussi une femme mûre prisonnière de ses principes. Elle doit résoudre ce conflit intérieur pour se retrouver.
C’est le deuxième film de Larissa Chepitko, réalisatrice fauchée à 41 ans par un accident de voiture. Elle n’a eu le temps de tourner que quatre films. Oui, mais quels films ! Avec L’Ascension (1976), elle remporte l’Ours d’or à Berlin en 1977. Elle disparaît au début du tournage de Matiora que son mari Elem Klimov achève en 1981. On la considérait comme une metteure en scène à poigne masculine. Ce faux compliment l’horripilait, à l’instar de Kira Mouratova refusant la distinction en réalisatrice et réalisateur. "Il y a le cinéma et il y a les ouvrages de dames. Le cinéma est ouvert à tous, femmes et hommes. Comme les ouvrages de dames, d’ailleurs", répétait-elle. Grâce à son physique spectaculaire, Larissa Chepitko s’est amusée à faire de la figuration dans La Nuit de carnaval (1956) et Raspoutine. L'Agonie (1974).
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