Son père étant criblé de dettes, la jeune Else se dévoue pour demander un prêt au vieux Dorsday, qui accepte, si Else se met toute nue devant lui. Tempête sous le crâne d’Else, qui va choisir le suicide… Le moyen métrage d’Isabelle Prim (née en 1984) suit la trame du roman Mademoiselle Else écrit par Arthur Schnitzler, en 1924, mais sous une forme éclatée. Les données fournies par le romancier sont réparties entre mille effets parfois étrangers au livre. Dans ce film qui se situe entre Furtado et Godard, difficile de parler de plans, car chacun d’eux est morcelé en d’innombrables sous-plans, glissements latéraux via de multiples surfaces noires, recadrages sur des fenêtres, caches et grilles, essaims dans le champ de petites surfaces avec extraits de films. (…) L’émotion est créée par la proximité d’éléments opposés, surfaces réduites de studio et immensité des extérieurs, porte-jarretelles et avion de tourisme, pruderie d’Else et sodomie incestueuse rêvée, cartoon et splendeur de la nature, partition et bruits cinglants amplifiés et arrondis décalés par rapport à l’image. Ce magma cubiste, ce kaléidoscope, c’est à la fois l’Else “habsgourgienne” de Schnitzler, et, en concurrence, en contradiction, la réflexion d’une vidéaste-actrice délurée et hyper-moderne à partir de Schnitzler. " Luc Moullet - Bref, Le magazine du court métrage - numéro 96