En l’abbaye d’Ardenne, dans la somptueuse salle de lecture de l’Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine, Isabelle Ullern ouvre une à une les boîtes contenant les archives de Sarah Kofman. Avec elle, nous plongeons dans l’œuvre et dans l’intimité de cette philosophe française qui, terrassée par la dépression après avoir publié le récit de son passé d’enfant juive traquée sous l’Occupation, mit fin à ses jours en octobre 1994. Au fil de l’ouverture des boîtes, l’archiviste ventriloque les voix de la philosophe absente : en ranimant le souvenir d’archives, Isabelle Ullern va devenir, le temps du film, le vaisseau de Sarah.