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    EL (Tourments)
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    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 octobre 2024
    Le premier grand Buñuel, à mon sens, ou semble converger déjà toutes les thématiques récurrentes de son cinéma : anticléricalisme, absurdité des passions humaines, peinture acide d’une bourgeoise hypocrite et traitement quasi entomologique et clinique ici, d’un homme d'âge mur rongé par une jalousie maladive affublé de son double habituel de pervers narcissique paranoïaque.
    Le film et sa photographie tout en contraste se rappelle au souvenir d’un expressionisme allemand mais que sa mise en scène très fluide rapproche de manière troublante du Secret derrière la porte autre grand film, du maitre en la matière, Frtiz Lang mais dans sa déclinaison américaine.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juillet 2023
    Sur le thème de la jalousie maladive, Luis Bunuel réalise en 1953 un film d’une modernité et d’une tension extrême. Concis, 90 minutes d’une précision chirurgicale qui font passer Hitchcock de « Sueurs froides » pour un plagiat. Il est impossible que le maitre du suspense n’ait pas vu ce film ; les références sont si nombreuses : la symbolique du train, le même goût pour décortiquer la perversité, la belle femme victime d’un homme torturé, et surtout la scène du clocher. Mais là où Hitch par amour de la mise en scène cédait sur la crédibilité scénaristique ; chez Bunuel, il n’en est rien ; son scénario est tenu de main de maitre de bout en bout. Dans ce film, l’espagnol, alors dans son époque mexicaine, met de côté son surréalisme (ce qui me convient) sans pourtant céder sur son anticléricalisme et flinguer la bourgeoisie au passage. Ce film est diabolique jusqu’à une fin inattendue, ouverte et troublante dans laquelle l’esprit tortueux du mari jaloux transparait jusque dans sa démarche.
    Présenté comme un chef d’œuvre… Peu connu, peu vu ; mais à voir dès que l’occasion se présente… Un grand classique
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juillet 2023
    C’est le portrait et l’histoire, essentiellement par la voix de son épouse, d’un aristocrate orgueilleux, habitué à ce que l’on cède à ses désirs. Lorsque ce désir est sentimental et sexuel, cette caractéristique se transforme en jalousie maladive, y compris en jalousie rétrospective ; c’est ainsi qu’il harcèle sa femme, tant sur ses relations du présent que sur son passé, sous l’emprise d’une pulsion de possession. Les obsessions, les comportements agressifs, et le glissement vers la paranoïa sont parfaitement décrits par le cinéaste. Le ton est très « Buñuelien », avec la dénonciation du pouvoir bien-pensant et hypocrite de la bourgeoisie et de l’église, entre la comédie et (plus) la tragédie, le tout avec une part de mystère (voir le dernier plan, qui contredit les propos qui le précèdent). Un très bon film, avec des scènes très réussies (les hallucinations dans l’église), qui dénonce, bien avant la prise de conscience médiatique et collective, le machisme social, familial et sexuel.
    maxime ...
    maxime ...

    239 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mai 2023
    Jusqu'ici, Luis Buñuel est un cinéaste que j'ai mal compris, une rencontre qui ne sait pas vraiment faite avec Belle de Jour, vu il y'a longtemps mais qui m'avais un peu décontenancé à l'époque. A revoir, je crois. J'ai conservé un souvenir moins revêche de son Journal d'une Femme de Chambre, vu pour ce dernier lors de l'hommage à son actrice, à la date de sa mort. Autant dire que je méconnais le cinéma de ce cinéaste. En revanche, je peux le dire aussi, ce dernier film, EL, découvert en ce soir de Mai me donne envie d'y retourné, et pas qu'un peu !

    Déjà cet titre est je dois dire absolument idoine au vu de son traitement des choses. Pourtant, tout ne débute pas comme il se termine. Loin de là. On entame ce film par une cérémonie, une église, des convives, tout le tintouin. Une suite de baiser, à même les pieds de ses jeunes garçons conduit vers le regard de son protagoniste principal, qui lui préfère louché vers une autre cheville, plus féminine, élégante, qui nourris son désir et sa passion.

    On transite d'un lieu de culte à un autre, une demeure moins ancestrale, mais qui renferme tout autant de mystère, architecturale, fantasque, assez grandiose il faut le dire. Le premier " incident ", appelons-le comme cela de la demeure et du " résultat " qui pousse le maitre des lieux à prendre position pour son domestique - masculin - au détriment de son homologue de sexe féminin laisse déjà dubitatif ... Témoigne à première vue d'une forme d'allégeance, avant de s'en éloigner.

    Le retour à l'église, les retrouvailles avec cette plus jeune femme que lui, qu'il convoite, démontre en quelques minutes, montre en main un récital en la matière. La musique, les regards, le peu de mot œuvre vers un classique de circonstance, une maestria, j'en rajoute. Les épreuves qui s'immiscent entre eux sont flagrantes, le " coup de foudre " théorisé et poétisé à table, lors de ce repas ou là encore la force interviens - au sens large - questionne un peu. Mais la danse l'emporte, l'amour triomphe ! Du moins c'est ce que l'on ce dit.

    La transition instauré par Luis Buñuel est, à cet instant, incroyable. Pour l'époque, c'est une évidence, mais aussi au siècle suivant. La technique de narration entre dans la combine, redynamite l'intrigue et fait volé en éclat toutes certitudes. Il est loin le regard d'amour fou au piano !

    La lune de miel, sans trop attendre tourne vers un schéma de manipulation des plus visible. Les premiers doutes, jalousie intempestive, les premiers signes d'une paranoïa oblige à revoir tout du départ ... Les interrogatoires de cet homme à sa compagne, de ses " confessions " qu'il soustraite avant l'échec et de son insomnie sous excuse et sanglots laisse voir l'horreur de l'entreprise. Il reprend possession de cette dernière, comme de sa terre qu'il convoite par ressentiments.

    On passe l'éloignement de la vieille connaissance, réglé dans la violence d'une serrure, avant un échange de coup de poing plus direct pour tout de suite ciblé ce qui se passe en suite dans cette chambre, ou la " faute " reviens encore une fois sur elle, la responsable de tout ses malheurs. En représailles, il tient la mère de Gloria à l'écarts, pour son bien prétendue. Son humeur revenu, il l'invite, ainsi que d'autres de ses prétendus amis, dans une réception ou la bourgeoisie et le clergé se côtoient et forme l'autorité. C'est encore une fois, après sa petite crise passé qu'il reprend, au détour d'un regard sur ses chevilles qu'il aime tant qu'il entrouvre une nouvelle attention toute particulière à sa conjointe, une brutalité physique ! Par la force de l'image auquel on assiste, puis par les cris de cette nuit, que l'on entend au travers de cette chambre de concierge, aveuglé par l'admiration qui possède pour son bienfaiteur.

    Les manigances pleuvent ensuite. Il retourne tour à tour les obstacles, parviens à l'isolé davantage, jusque dans une colère noir qui lui fait dégainé une arme ! Un pardon qu'il tente d'acquérir, par une nouvelle forme d'excuse, un sursaut de tendresse pour elle, qui en manque tant. La ballade, dans son lieu de culte, lui remet les idées en place devant la fureur d'illuminé qui s'empare de lui.

    Le portrait psychotique de cet homme, riche, cultivé, pour qui le mépris est le déguisement de sa haine entretient un parallèle avec une idée du pouvoir despotique, avec exagération mais d'une intense nuance qui en relève la beauté de sa mise en scène. Le dernier tiers, ou il cherche à utilisé son employé pour ses fins définitifs, comme son chahut dans l'escalier qui s'ensuit avant la ribambelle d'ultime complots font froid dans le dos. Les convictions de réussite qui s'étiole sous les effets de démences qui deviennent de plus en plus présent contraste avec la bonté naïve de son souffre-douleur qui reste, malgré tout. Le manichéisme personnifié tiens dans la démarche de restitué la encore l'idée de dictats, dans faire une ardoise qui insuffle terreur et grandeur. Le ridicule l'entache, mais un truc toutefois persiste ...

    Le pic de la paranoïa intervient dans cette course qui l'amène à son église, endroit qui reviens là encore, come point de repère. Les voix, les visions et surtout les rires qu'il ne supporte pas révèle la peur de ce même ridicule, comme une synthèse de cette vérité qui heurte, là aussi, avec passion ! L'abandon de tout habit qui dissimule pour embrassé son penchant deviens carnassier, brulant, dans une séquence assez dingue, j'irais jusqu'à dire inoubliable !

    Se final au Monastère, ou il purge sa " peine " si je n'ose dire, ou les pieuses lectures lui confère calme et attention font là encore un drôle d'effet. On se perd sous le regard de ce type, complètement habité par ses démons, de son ultime démarche en zigzag, à ses yeux qui renferme une idée du mal, caché mais si visible une fois établit.

    Bravo aux acteurs et actrices, enivrant et exubérant, inoubliable eux aussi. Je terminerai sur une note à moi-même, retrouver les films vus, et poursuivre vers ceux encore inconnus. Y compris, lorsque ce n'est pas agréable ... Comme quoi, on change un peu avec le temps !
    ferdinand75
    ferdinand75

    547 abonnés 3 866 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mai 2023
    J'aime bien Bunuel , mais je trouve que ce film a mal vieillit, et je suis surpris par certaines critiques dithyrambiques. Le scénario est faible qui analyse la jalousie maladive d'un bourgeois mexicain. Bien sur on retrouve le fétichisme du pied et des chaussures, qui sera à l'honneur dans "le journal d'une femme de chambre " ou "belle de jour" . C'est d'ailleurs comme cela que le héros tombera amoureux de sa future femme, par les pieds. On retrouve aussi l'anticléricalisme acide de Bunuel ,quelques propos irrévérencieux sur la bourgeoisie et l'argent facile. La réalisation en noir et blanc est très soignée, mais le film s'étire en longueur sur un scénario trop juste, un film mineur pour moi.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 avril 2023
    Francesco Galvan est un richissime propriétaire terrien. Encore célibataire quoique dans la force de l’âge, il rencontre à l’office du Jeudi Saint la belle Gloria Milalta. Qu’elle soit déjà fiancée à un ami de longue date de Francesco, le jeune ingénieur Raul Conde, n’empêchera pas Francesco de faire la cour à Gloria et de lui demander sa main.
    Quelques mois plus tard, Raul retrouve par hasard Gloria. Elle est dévastée. Elle raconte comment Francesco, dévoré par une jalousie maladive, a ruiné son mariage.

    Luis Bunuel, on le sait, a vécu une quinzaine d’années en exil au Mexique. Il y réalisa quelques uns de ses chefs d’oeuvre : "Los Olvidados", "La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz", "Nazarin"… "El" – sorti en France à l’époque sous le titre "Tourments" – n’est pas le plus connu. Il vient de ressortir en salles dans une version restaurée.

    C’est un film d’un grand classicisme qui n’a ni le génie ni les outrances du reste de la filmographie du surprenant réalisateur espagnol. Il ressemble aux films noirs qui se tournaient à la fin des années 40 à Hollywood. On y retrouve les mêmes personnages si élégants, les mêmes décors luxueux. On y retrouve aussi l’intérêt si vif de Hollywood pour la psychanalyse qui caractérise les films de Lang ou de Hitchcock. Adapté d’un court récit de Mercedes Pinto qui s’était fait expulser de l’Espagne phalangiste pour avoir revendiqué le droit au divorce pour les femmes victimes de maris violents, El constitue une analyse presque clinique d’un cas d’école de paranoïa. D’ailleurs Jacques Lacan l’évoquera dans son séminaire de Sainte-Anne.

    On y voit la malheureuse Gloria devenir la victime des lubies de plus en plus délirantes de l’infernal Francesco. Tout nourrit sa paranoïa, du souvenir de Raul, l’ancien fiancé de Gloria, à la rencontre inopinée, durant leur voyage de noces, d’un ancien ami de Gloria. Pour la punir de fautes imaginaires, il menace de la jeter du haut du clocher d’une église (la scène annonce celle qui clôt "Vertigo" sorti cinq ans plus tard), lui tire dessus avec des balles à blanc. S’imaginant la risée des croyants qui assistent à une messe, Francesco saute à la gorge de l’officiant et manque l’étrangler. Il sera finalement soigné et finira ses jours dans un couvent. Mais l’ultime scène, qui le voit serpenter dangereusement dans le jardin, comme il le faisait jadis en proie à une crise, laisse planer le doute : est-il ou non guéri de sa paranoïa ?
    Pandora
    Pandora

    43 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 février 2023
    Un peu loin de son suralisme...BUNUEL réalise un très beau film qui trite d'un homme tyranique.... C'est simple quand au scénario ou la réalisation....
    Un des meilleur Bunuel....
    Hotinhere
    Hotinhere

    548 abonnés 4 956 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2023
    Chronique d’un mariage infernal qui nous plonge dans la dérive obsessionnelle et paranoïaque d’un mari jaloux, servie par une mise en scène brillante, mais ternie par un récit un peu trop démonstratif.
    Hervé L
    Hervé L

    72 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2022
    Un très beau noir et blanc bien joué un très beau cadrage pour un scénario bien fait qui rappelle les films de Gavaldon
    Daniele
    Daniele

    14 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 novembre 2022
    Très déçu. Beaucoup d'outrance, d'invraisemblance dans les portraits et les situations. Peut-être une influence de l'expressionnisme et des effets d'un didactisme ( ceci dit, tout à fait sain et légitime ).
    Un condensé des symptômes extrêmes de la paranoïa qui peut satisfaire un apprenti psychologue ou psychiatre sans doute.
    Critique Facile
    Critique Facile

    93 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2022
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/11/02/el-critique/

    Selon Luis Buñuel lui-même, EL est le film qu’il préfère dans sa propre filmographie. Une autre référence est particulièrement éloquente lorsque l’on sait que Jacques Lacan utilise le film comme modèle pour présenter la paranoïa à ses étudiants. Au-delà de son intérêt cinématographique certain dans le cadre de sa restauration, soutenue par deux admirateurs en chef, Martin Scorsese et Guillermo Del Toro, il est à souligner l’évidente portée scientifique de EL.

    Tout commencera par un amour passionnel, c’est un peu l’histoire de la vie. Francisco (Arturo De Cordova) revient sur les lieux de la rencontre avec Gloria (Delia Garces), dans l’espoir de la recroiser, un peu comme un assassin sur les lieux de son crime.

    « L’amour survint brusquement lorsque deux personnes comprennent qu’elles sont inséparables » dira notre héros, mais à travers lui sans doute aussi Luis Buñuel. Autour d’un diner fastueux organisé par Francisco, interrogé à son tour sur le sentiment amoureux, un homme d’église glissera malicieusement : « Mon opinion sur l’amour… est que cette dinde est excellente !! ». Les dialogues sont fins et intelligents, la narration aussi haletante et forte que la passion incandescente initiale entre Francisco et Gloria. Sauf que cet amour un peu trop fou, cachait en fait une terrible tyrannie. Alors tout change et EL devient comme un film d’amour horrifique. La jalouse maladie, la pathologique possessivité deviennent sans issue. C’est une profonde aliénation du cœur, telle une pulsion de mort.

    Quand justement Francisco guide Gloria par le bras, on dirait davantage un geôlier et sa détenue qu’un couple d’amoureux tout étourdi par la longue nuit. Le déni est comme un facteur aggravant de sa folie du quotidien pour Francisco. C’est un code d’honneur, donc il ne veut ni ne peut changer.

    EL est un grand film de cinéma, avec un message intemporel et dont la double véracité autant du propos que de la mise en scène, en fait un objet rare et donc sacrément précieux.
    Sosa
    Sosa

    9 abonnés 370 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 novembre 2022
    La spoiler: paranoïa
    est factice, on sait qu'il l'est dès le départ mais ça prend pas, aucun enjeu, on apprend qu'il est spoiler: marié
    d'un coup alors que dès le départ on voit qu'elle n'est pas amoureuse de lui, leurs spoiler: union
    est injustifié donc artificiel.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 novembre 2022
    Il y a des scènes d’église fabuleuses ( avec un clocher aussi ), des simulations de meurtres, des sueurs froides, et un héros bien sous tous rapports, mais compliqués quand il en sort. Francisco qui désire Gloria a tout prix nourrit une jalousie morbide et destructrice. Cet homme fortuné et catholique sans l’ombre d’un doute est sujet à une maladie obsessionnelle, une paranoïa intense, un délire de persécution dévorant. L’église aura bien du mal à admettre cette vérité si peu raisonnable ( le curé du village est un ami d’enfance ) quand l’amicale bourgeoisie feint l’indifférence, voire l’ignorance. Buñuel chevauche à nouveau ses ânes favoris. Avec au passage un pied de nez désopilant sur les hallucinations du pauvre Francisco, en pleine célébration religieuse. C’est triste à voir, mais c’est drôle … Ce film ne l'est pas vraiment, il est grand !
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 avril 2021
    Etude psychiatrique très précise d’un mégalomane débordé par une paranoïa qui s’offre à son paroxysme un grand écart schizophrénique. Construit avec une précision clinique et un déroulé d’horloge suisse, ce film inattendu dans l’œuvre de Luis Buñuel (même s’il a étudié l’entomologie), souffre de deux défauts majeurs. En premier, un acteur principal (Arturo de Cordova) dont le jeu outré a pris un sérieux coup de vieux. Fausse note surprenante chez un réalisateur réputé pour une direction d’acteur des plus correcte, et un flash back curieusement découpé. Sinon quelques grands moments, de la rencontre avec les pieds qui deviendront un symbolique fétiche de la passion, la chambre d’hôtel (la serrure, brrr), la danse, l’aiguille et la corde pour son épouse endormie, les scènes d’église avec un final incroyable et la sensation par instant d’être chez Hitchcock en général et Vertigo en particulier. C’est dire que sans les deux réserves citées plus haut, ce thriller sans hémoglobine ni meurtre, par sa constante densité et un suspens sans faille, frôlerait le chef d’œuvre
    Estonius
    Estonius

    3 335 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 janvier 2020
    Evidemment le sujet n'est pas très attractif, pensez donc, un drame de la jalousie ! Oui mais Buñuel réussit à transformer tout ça en thriller conjugal et on se prend à se passionner pour cette histoire, c'est très bien interprété par Delia Garcès et Arturo de Cordova, la photo est magnifique et certaines scènes sont hallucinantes (le clocher, la scène de folie dans l'église) Et en prime et en filigrane, Buñuel nous fait partager son fétichisme du pied et son anticléricalisme . Un très bon film.     
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