Une ode à la famille, admirable, toute en sobriété mais tout en puissance. Les 3 générations vivent ensemble, le grand père et la grand-mère, avec leur fils médecin et sa femme. Eux même ont une fille, jeune femme de 28 ans, très intelligente , moderne qui travaille à Tokyo dans un bureau à un poste important . Mais elle est célibataire. Son père comprend bien qu’il va falloir la marier, mais si ce cocon familial est très soudé, très uni. Il voudrait lui trouver une beau parti, belle situation, très bon milieu. Mais finalement elle préfère un voisin, veuf et père d’une petite fille (ce qui est mal vu), qu’elle côtoie et avec qui elle a des affinités. . Ce sera le drame. Tous les personnages sont attachants, le petit garçon de sa sœur , un petit polisson , qui répond mal, qui part faire ses besoins en plein repas ,et fait rire tout le monde , absolument tordant(formidable jeune acteur ) . Un groupe de 6 copines, 3 mariées, trois célibataires, qui se taquinent. Beaucoup de remarques sur les avantages et inconvénients du célibat vs couple, toujours d’actualité. Complètement visionnaire, d’une certaine manière. La modernité qui arrive, l’occidentalisation vs la tradition, le nouveau rôle des femmes. Ozu sait vraiment sentir l’évolution de son pays, c’est un témoin lucide , analyste et visionnaire ; toujours dans un style épuré et sublime, beaucoup de plans fixes à hauteur du sol, mais ici on a droit à quelques très beaux travellings rectilignes ou zoom avant , pour faire la transition vers un autre plan fixe. Beaucoup de cadrages « au couteau » dans des intérieurs, utilisant des cadres du mobilier pour recadrer l’image, comme la « marie-louise » pour un tableau, sublime. Un cinéma classe, chic, élégant mais si naturel et si intemporel . La prestation de Setsuko Hara est remarquable , en madone virginale , mais ayant soif de liberté, tous les sentiments peuvent se lire sur son visage, la bonté , la tristesse, la joie , l’amour naissant , remarquable.