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    Plume231
    Plume231

    3 934 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2014
    La famille, le mariage avec une pincée de conflits entre les générations, inutile de vous présenter les thématiques d'Ozu, inutile de vous présenter aussi la style filmique d'Ozu avec ses cadrages au millimètre et au ras du tatami, tout Ozu est là... Et bien sûr le véritable rayon de soleil ambulant qu'est Setsuko Hara apporte toujours une grosse bouffée de fraîcheur à chacune de ses apparitions...
    Si le sujet ne manque pas de gravité, pratiquement tout ici est sous le signe de la légèreté, apparente du moins. Un peu de tension sur la fin quand au choix d'un prétendant mais on parvient à rester zen quand même. Même une fugue des gamins (ils sont effrontés ceux-là !!!) est traitée sur un ton anodin et s'achève même sur un trait d'humour.
    Bref Ozu s'était pleinement trouvé et était entièrement près à réaliser ses plus grands films, dont deux œuvres plus tard son sommet absolu le magnifique, le sublime, le magistral "Voyage à Tokyo", et si "Été précoce" n'est pas au sommet du sommet c'est dû à quelques longueurs dans sa partie centrale mais rien de grave.
    Déjà un petit Ozu on prend, alors un qui sans être un géant à tout d'un grand c'est interdit de se le refuser...
    ferdinand75
    ferdinand75

    565 abonnés 3 898 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 novembre 2023
    Une ode à la famille, admirable, toute en sobriété mais tout en puissance. Les 3 générations vivent ensemble, le grand père et la grand-mère, avec leur fils médecin et sa femme. Eux même ont une fille, jeune femme de 28 ans, très intelligente , moderne qui travaille à Tokyo dans un bureau à un poste important . Mais elle est célibataire. Son père comprend bien qu’il va falloir la marier, mais si ce cocon familial est très soudé, très uni. Il voudrait lui trouver une beau parti, belle situation, très bon milieu. Mais finalement elle préfère un voisin, veuf et père d’une petite fille (ce qui est mal vu), qu’elle côtoie et avec qui elle a des affinités. . Ce sera le drame. Tous les personnages sont attachants, le petit garçon de sa sœur , un petit polisson , qui répond mal, qui part faire ses besoins en plein repas ,et fait rire tout le monde , absolument tordant(formidable jeune acteur ) . Un groupe de 6 copines, 3 mariées, trois célibataires, qui se taquinent. Beaucoup de remarques sur les avantages et inconvénients du célibat vs couple, toujours d’actualité. Complètement visionnaire, d’une certaine manière. La modernité qui arrive, l’occidentalisation vs la tradition, le nouveau rôle des femmes. Ozu sait vraiment sentir l’évolution de son pays, c’est un témoin lucide , analyste et visionnaire ; toujours dans un style épuré et sublime, beaucoup de plans fixes à hauteur du sol, mais ici on a droit à quelques très beaux travellings rectilignes ou zoom avant , pour faire la transition vers un autre plan fixe. Beaucoup de cadrages « au couteau » dans des intérieurs, utilisant des cadres du mobilier pour recadrer l’image, comme la « marie-louise » pour un tableau, sublime. Un cinéma classe, chic, élégant mais si naturel et si intemporel . La prestation de Setsuko Hara est remarquable , en madone virginale , mais ayant soif de liberté, tous les sentiments peuvent se lire sur son visage, la bonté , la tristesse, la joie , l’amour naissant , remarquable.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 189 abonnés 5 197 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mai 2020
    On notera la joie de l’héroïne qui dépasse le cercle sérieux de la famille.
    Elle qui papillonne au fur et à mesure du film et les autres sérieux qui se réunissent en étant tristes à mourir. Leur tête est à l’image de leur vision de l’amour.
    La femme est libre et libérée.
    Il y a aussi cette émancipation qui se fait avec l’absence des enfants dans la seconde partie.
    On quitte les considérations matérielles pour un idéal rêveur.
    Finalement c’est le meilleur moment: celui de l’attente de l’autre et de la passion naissante.
    Tout le monde ne comprend pas ça!!!!
    Hotinhere
    Hotinhere

    571 abonnés 4 997 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 avril 2024
    Le récit d’émancipation sensible mais trop ronflant d’une jeune femme affirmant son indépendance en faisant ses propres choix de vie, déréglant ainsi la mécanique d’une destinée arrangée dans une société japonaise d’après-guerre entre traditions et mutations, interprétée par la lumineuse Setsuko Hara. 2,25
    soulman
    soulman

    92 abonnés 1 227 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2024
    Une oeuvre majeure où l'on retrouve un sujet qui tenait à coeur à l'auteur du "Goût du saké" : le mariage d'une jeune fille sur l'insistance de sa famille ("Printemps tardif"). On retrouve ici la formidable Setsuko Hara, qui fait montre de toute sa sensibilité pour repousser le prétendant qu'on lui a choisi. Le dénouement est très émouvant, malgré la sobriété du cinéma d'Ozu, où l'héroïne est partagée entre la joie d'avoir trouvé elle-même l'homme avec qui elle souhaite vivre et la tristesse du constat de l'éclatement définitif de la structure familiale dans laquelle elle s'était épanouie.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    69 abonnés 781 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2023
    Un plan extérieur au départ - une plage déserte- un autre au final -un champ d'orge mur se balançant au gré du vent, voilà pour les extérieurs.
    Le chantre des intérieurs peut entre les deux dérouler sa fine analyse du Japon d'après-guerre. Ozu c'est un peu comme Ken Loach, on sait de quoi ça va parler, et pourtant, à force de le découvrir, on en apprécie la profondeur et l'universalité et on ne s'en lasse pas. C'est donc parti pour l'enchainement rituel des plans-tatami.
    Cette fois-ci, les trois générations cohabitant dans la même maison rurale, sont agitées par la nécessité de trouver un mari à la fille Noriko- 28 ans déjà!-. Setsuko Hara, une fidèle régulière chez Ozu est pétillante, symbole d'un pays en voie de modernisation, dont le choix va briser la cohabitation transgénérationnelle.
    Elle choisira son parti, en toute liberté, mais ne pourra s'empêcher de pleurer avant son départ du cocon familial vers une province inconnue, dont une de ses amies a raillé gentiment l'accent prononcé!
    Deux jeunes chenapans, raillent les vieilles générations, d'une façon inattendue. La comédie affleure plusieurs sous l'analyse sociale plus profonde.
    Les grands-parents s'autocongratulent de leur vie simple et paisible. Dans ce film, on boit peu, c'est surprenant. Les hommes passent leur temps à passer du costume deux pièces au kimono traditionnel et réciproquement!
    On est bien chez Ozu, on sent l'eau frémir dans la théière, et le fond musical complète des échanges verbaux souvent réduits à l'essentiel.
    cinéma version rénovée - décembre 2023
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 965 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2016
    Avec le temps qui s'ècoule comme une rivière, toute chose change d'apparence puis disparaît! Mais pas les oeuvres du grand maître Ozu! Dans ce film de 1951, le cinèaste raconte l'histoire d'une famille qui se sèpare au fil du temps! L'action se passe à Kamakura, au dèbut de l'ètè, dans un dècor naturel offrant une extrême tranquillitè au quotidien de chacun! Une ville qui nous fait ressentir à la fois le poids de son histoire et la vigueur de sa culture! Un lieu de vie à l'atmosphère reposante, ainsi est dècrite Kamakura dans cet inoubliable « ètè prècoce » . spoiler: L'histoire tourne autour du mariage de Noriko! Autour de Koichi, on a peur que Noriko ne tarde trop à se marier! Comme si elle ètait faite pour rester toute seule! Un jour, on lui propose un mariage arrangè! Alors que l'inquiètude règne, Noriko dècide spontanèment de se marier! Son choix se portera sur Kenkichi, un veuf qui vit avec sa fille!
    Plus que l'histoire elle-même, Ozu dèpeint comme il le dit « les aspects plus profonds de la mètempsycose et de l'èphèmère » . L'èphèmère, de la même manière que le film, raconte l'histoire d'une famille qui èclate où Ozu nous montre à maintes reprises que les choses importantes ou les moments heureux finissent par disparaître! Moments magnifiques : la promenade de Noriko et de son oncle, Mokichi, qui est parti de Nara pour rejoindre Kotoku-in ou ce ballon d'enfant seul dans le ciel! Et puis il y a surtout le sourire de Setsuko Hara! L'image de son personnage èvoque la jeunesse Shukichi et Shige, ainsi que l'avenir des enfants qui deviendront adultes...
    Maqroll
    Maqroll

    164 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 juin 2012
    Un film familial et intimiste d’Ozu, filmé comme toujours à quatre-vingt centimètres du sol en plans fixes (deux ou trois travellings tout de même, notamment lors de la fugue des enfants, mais très lents). Un cinéma entomologiste au service d’une humanité attentive, cette humanité qui grouille dans le Japon d’après-guerre, pays vaincu et humilié qui cherche à se relever dans le travail quotidien de chacun de ses habitants. Dans ce contexte austère, une femme affirme sa différence en même temps que son désir, choquant sa famille qui espérait pour elle un plus riche parti. La description de ladite famille est au centre du propos, Ozu décortiquant les rapports individuels et générationnels avec une minutie de fourmi, sans pathos ni complaisance, en éternel témoin impartial mais avec aussi cette aptitude à pénétrer doucement au cœur de l’âme humaine qui a toujours fait sa grandeur et sa singularité.
    Agnes L.
    Agnes L.

    174 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2023
    Encore un thème sur le mariage d'une femme célibataire de vingt huit ans où l'on voit que si la décision du choix lui appartient, ses parents et son frère n'hésitent pas à donner leur avis sur le futur époux. Avec toujours les mêmes acteurs, y compris les enfants, le réalisateur Ozu crée d'autres histoires autour de la famille. Il aime filmer dans les maisons pour montrer comment les gens vivent et ce dont ils discutent. Là il y a quelques séquences en extérieur, dans Tokyo ou au bord de la mer mais le principal se déroule dans la maison commune où vivent trois générations, deux couples, deux enfants et la tante célibataire, actrice fétiche d'Ozu, toujours souriante.
    Pascal
    Pascal

    164 abonnés 1 700 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mars 2024
    "Été précoce" (1951) est par convention considéré comme le deuxième titre de " la trilogie de Nuriko" ( " printemps tardif" 1949, " voyage à Tokyo" 1953) de Y. Ozu ( cinéaste phare du septième art - Dcd en 1960 et seulement decouvert en France en 1978 ).

    Trilogie dite de Nuriko, car dans ces trois titres on retrouve l'égérie du cinéaste, l'actrice Setsuko Hara ( elle fût sans doute sa compagne à la ville) dans le rôle principal qui porte ce prénom.

    Comme les thématiques développées chez Ozu sont sensiblement voisines d'un titre à l'autre, il est parfois difficile, le temps passant, de se souvenir précisément ce qui appartient à un opus ou à un autre.

    On retrouve dans "Été précoce" le thème de la jeune femme célibataire qui est poussée par sa famille à se marier. Ici, c'est le frère interprété par C.Ryu, médecin serviable pour ses patients mais dur, sec avec sa sœur Noriko qui la presse plus que les autres et veut qu'elle fasse sa vie par souci de se conformer aux règles sociales.

    La liberté individuelle est encore limitée dans la société d'après-guerre ( guerre dont on fait allusion notamment dans un rappel du passé du vieil oncle qui va bientôt arriver. La voisine aussi y fait référence en évoquant son deuxième fils dont on ne sait toujours pas ce qu'il est devenu).

    Noriko consent finalement lorsqu'elle sent chez sa future belle-mère de la bienveillance à son égard. C'est ce qui semble compter pour Noriko dont le sentiment amoureux pour son futur époux n'a rien de passionnel, mais c'est la raison motivée par la confiance en lui ( le lien bienveillant) qui va sans doute la faire changer d'avis.

    Dans le premier volet de la trilogie, " printemps tardif", c'est le père, veuf, qui gentiment, lui prodiguant des conseils, finissait peu à peu, par convaincre sa fille de faire sa vie.

    "Été précoce" comprend plus de personnages que dans le premier volet ( les deux jeunes garçons prennent de la place et le cinéaste dans " bonjour" leur laissera les premiers roles. Les deux enfants de " bonjour" portent d'ailleurs le même nom que ceux de " Été précoce".

    On retrouve aussi le spectacle du théâtre No, comme dans " printemps tardif ", mais ici on ne verra pas le spectacle.

    La scène la plus émouvante de " Été précoce" est sans doute celle de la fin ou Noriko exprime sa vision de son futur d'épouse à sa belle-sœur. C'est très beau et on rappelle une ambiance voisine dans une des scènes finales de " printemps tardif" mais là, elle avait lieu entre le père et la fille au cours du voyage à Nara.

    Enfin les images finales sur le couple des parents de Noriko et de son oncle, font penser à la thématique qui sera développée dans le troisième volet " voyage à Tokyo" : celle de la vieillesse , de la proximité de la mort qui s'approchent, aussi inévitable que le sommeil.
    GéDéon
    GéDéon

    89 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 novembre 2023
    En 1951, dans une société nippone encore marquée par les traditions, le réalisateur japonais Yasujirô Ozu en profite pour décrypter les évolutions de mœurs au sein d’une famille. Trois générations vivent ensemble sous le même toit avec une apparente paisibilité. La seule préoccupation demeure le mariage de la fille de la maison encore célibataire. Le cinéaste place une nouvelle fois la notion du bonheur au centre de son récit. Entre cette femme qui souhaite s’assumer seule et son entourage qui cherche désespérément à lui trouver un mari, tous ne veulent que le meilleur. La mise en scène soignée renforce le caractère quasiment intemporel de ce propos. Bref, un film feutré et touchant.
    Newstrum
    Newstrum

    50 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 janvier 2018
    Peut-être le plus beau film d'Ozu, illuminé par le sourire de Setsuko Hara, son actrice fétiche et un peu plus sans doute. Un film sur le temps qui passe, que mesure les changements intervenant dans une famille, en particulier, comme souvent chez Ozu, le mariage d'une jeune femme, Noriko. Chez Ozu, retarder les mariages, se marier le plus tard possible, c'est retarder la fuite du temps. Magnifique. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    40 abonnés 2 482 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mars 2024
    C'est sur le mode de la comédie de moeurs que Ozu décrit la vie d'une famille japonaise -trois générations- dont le fil rouge, on ne s'en étonnera pas, est le mariage d'une fille, considérée comme une nécessité et comme une obligation sociale. C'est d'ailleurs l'entourage qui décide pour Noriko, laquelle n'est pas intéressée. Le mariage est ici surtout une affaire de séparation à laquelle on se résigne tant bien que mal, la fin d'une époque heureuse, telle que l'auteur semble l'avoir vécue.
    Au moyen de sa réalisation typique tout en plans fixes (encore qu'il transgresse par de brefs et rares mouvements de caméra), Ozu épouse la bonne humeur des personnages, les taquineries des jeunes femmes, les facéties irrespectueuses des enfants.dont la modernité tranche avec le traditionnalisme des ainés. Là aussi, c'est un thème récurrent du cinéaste. Comme cette allusion à la guerre encore proche, à travers l'absence d'un fils porté disparu.

    Je pense qu'il faut regarder "Eté précoce" comme un tout, un sorte de synthèse plutôt joyeuse des thèmes et sujets prisés par Ozu (On a même droit, mais avec modération, à quelques rasades de saké...). C'est pour ça que je tiens le film pour une oeuvre mineure de son auteur, moins habitée ou plus superficielle. J'y ressens, relativement aux personnages, moins de sincérité
    Patjob
    Patjob

    35 abonnés 602 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2024
    Il n’y a pas que le titre, « Eté précoce », qui soit très proche de « Printemps tardif » réalisé par Ozu deux ans auparavant. Dans les deux cas il s’agit de la résistance d’une jeune fille à différentes pressions exercées par son entourage pour qu’elle se marie. Et de la peinture d’un univers familial à la croisée des chemins entre traditions et principes ancestraux, et nouvelles conceptions de la vie. Bien sûr on retrouve le style si particulier du cinéaste, avec ses plans d’intérieurs (ici vraiment soignés) pris caméra très basse et ses ponctuations d‘images de la nature. Pour les amateurs, c’est beau comme un film d’Ozu, mais ce film n’atteint pas à mon sens la profondeur du grand opus précédent pré-cité.
    betty63
    betty63

    24 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2015
    Comme toujours avec les films d'Ozu le thème du mariage est au centre des préoccupations. Même si c'est récurrent ça n'en est pas moins agréable, même si, à chaque fois, les mêmes comportements des uns et des autres se retrouvent. C'est un univers que l'on aime ou pas. Film intimiste, tout de feutre et de retenue bien nipponne, avec un ou deux gamins qui viennent donner une touche d'insolence bien fraîche, l'univers d'Ozu se décline aussi autour du repas où les discussions s'échangent, d'où fusent les rires étouffés. Pour ma part je m'y sens à l'aise. A chaque fois. Arigato gosaimasu Ozu sensei.
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