Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Yoloyouraz
34 abonnés
566 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 21 juillet 2008
Le portrait de la lumineuse S.Hara est non seulement superbe mais il atteint une puissance inédite tant Y.Ozu l'intègre avec talent dans une réflexion plus globale recoupant les sphères familiale, amoureuse, temporelle. L'ensemble est d'une douceur fabuleuse.
Un film de 1951 sorti en France en... 1992 ! C’est dire le cas qu’on faisait du cinéma japonais à l’époque. Un scénario simple et sans surprise sur une mise en scène carrée et de grande qualité, très instructif sur les mœurs japonaises. Belle photo noir et blanc.
Ce film a toutes les caractéristiques du cinéma d'Ozu, aussi bien au niveau de la mise en scène que des thèmes abordés et de la tonalité générale... et la qualité également, immense. Ozu ausculte avec une précision infinie (mais avec nettement plus de douceur qu'un Losey, tout de même) les relations entre les personnages. On a bien sur droit a un constat sur le fossé intergénérationnel, mais ici l'accent est mis sur d'autres thèmes. Le personnage principal, Noriko, 28 ans, refuse de se marier. L'irritation que provoque cette vie satisfaisante hors du cadre imposé va peu à peu l'éloigner de ses amies et de sa famille, qui, s'ils se plaignent de leur vie de couple... n'acceptent pas que Noriko ne désire pas la même vie qu'eux, et encore moins qu'elle s'en estime privilégiée. Ainsi, sans le vouloir, Noriko va provoquer l'évolution d'une situation qui la rendait pourtant, elle et les autres, heureux. Le film est très riche, et d'une sensibilité extrème.
« Été précoce », un film de Yasujiro Ozu, est une représentation brillante des thèmes familiaux et du mariage, traitée avec une légèreté apparente et une finesse caractéristique. Les cadrages méticuleux d'Ozu, souvent au ras du tatami, contribuent à l'atmosphère unique du film, tandis que la présence de Setsuko Hara apporte une fraîcheur et une lumière exceptionnelles à chaque scène. Malgré quelques longueurs, le film excelle dans sa représentation des tensions intergénérationnelles et des conflits familiaux, avec une touche d'humour subtil. Les personnages sont profondément attachants, chacun apportant sa propre perspective sur les changements sociaux et la modernité au Japon d'après-guerre. La mise en scène d'Ozu, avec ses plans fixes et ses travellings rectilignes, est à la fois élégante et intemporelle, capturant parfaitement la complexité des émotions humaines et les nuances des relations familiales. Le film est une œuvre classique et intemporelle qui résonne encore aujourd'hui par son analyse lucide et visionnaire de la société japonaise et par la beauté de sa réalisation. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
Été précoce démontre une nouvelle fois le pur génie artistique et humaniste de Ozu en traitant simplement du quotidien d'une femme de 28 ans que sa famille aimerait voir enfin mariée. Dans un cadre esthétique d'un formalisme époustouflant de pudeur et de beauté, le réalisateur filme les états d'âme, les positions morales et les joies éphémères avec une grande douceur, dont le détachement empêche toute mièvrerie. C'est encore une fois une très belle leçon de vie, sur la jeunesse, le temps qui passe et les choix qui nous sont propres. Merci Arte pour la découverte de ce chef-d'œuvre !
C'est un des films d'Ozu que je préfère. On est tenté de répérer les mêmes commentaires que pour les autres : une histoire simple traitée avec finesse et profondeur, une interprétation d'une justesse rare. Et une conclusion subtilement morale, ou plutôt éthique, qui m'a particulièrement touché.
Comment les japonais peuvent-ils rester aussi minces, alors qu'ils sont toujours en train de manger? Réflexion qui m'a envahi l'esprit vers la fin du film. Car dans "Eté Précoce", les personnages, sans atteindre les outrances de "La Grande Bouffe", dialoguent très souvent autour d'un repas, et les parts de gâteau sont toujours aussi généreuses. Sinon, on demeure dans du pur Ozu, et on aime ça. Outre les agapes, on a ici droit à une vie de famille au grand complet. Des grands parents aux petits enfants turbulents, avec en figure de proue, Noriko, qui tarde trop pour se marier, au grand désespoir de ses proches. On retrouve avec joie la troupe d'acteurs fétiches du réalisateur, mais cette fois-ci, c'est une délicieuse Setsuko Hara qui nous régale. Encore une savoureuse chronique d'Ozu, fine et Légère, comme la cuisine japonaise.