J'avais vu en 2008 "Julia" réalisé (avec l'immense Tilda Swinton) aux E-U par le très rare Zonca, et l'avais apprécié - succès d'estime (moins de 100.000 entrées en France). Mais n'avais jamais vu son césarisé (en 1999) "La Vie rêvée des Anges", réalisé 10 ans plus tôt, après quelques "courts" (la récompense lui assurait alors un score de près de 1.500.000 entrées). Lacune réparée, tardivement !
Cette histoire scénarisée à 4 (dont Zonca lui-même) n'a en rien vieilli - elle aurait pu être filmée hier, dans le ton (simple et précis), et la forme. La brune "Isa" (Elodie Bouchez) et la blonde "Marie" (la Belge Natacha Régnier) voyaient leur déjà prometteuse carrière (Elodie Buchez avait même reçu un César du Meilleur Espoir féminin en 1995, pour "Les Roseaux sauvages" de Téchiné) décoller ici, avec le double Prix d'interprétation féminine au Cannes de l'année de sortie du film. Assurément mérité - elles sont époustouflantes (avec, pour moi, un petit degré de plus pour Elodie Bouchez - dont la partie, en extravertie et inébranlable positive, lui assurait, il est vrai, le bonus "empathie", quand Natacha Régnier avait partie plus délicate, en concentré de révolte et d'excès). Cette errance "chorale" est poignante, mais sans pathos, ni facilités dramaturgiques. Derrière ce titre magnifique, se révèle un film d'apprentissage, où les sentiments ont la part belle (amour, mais aussi amitié, et même altruisme - cf. l'histoire de Sandrine).