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Un visiteur
3,5
Publiée le 13 mai 2019
Comédie à la sauce l’italienne avec comme principaux ingrédients la critique sociale et la satire. Dans la poêle cette fois-ci : la loi qui interdit le divorce et la sentence de 3 à 7 ans d’emprisonnement dont est passible celui ou celle qui est reconnu coupable de crime d’honneur. On dit que les auteurs auraient hésités au départ à aborder le sujet sur un ton dramatique. Michelangelo Antonioni avait traité de la honte du cocufiage dans un registre tragique en 1957 avec Le cri. Divorce à l’italienne aurait sans doute pu obtenir le même succès en empruntant cette voie en ayant comme tête d’affiche Marcello Mastroianni. Cet acteur a un sens du jeu incomparable qui peut le mener dans toutes les directions avec autant de vérité et de subtilité. En choisissant la voie de l’humour, l’impact de la dénonciation est encore plus grand et l’on donne moins de poigne à la contre-attaque. Pietro Germi l’a compris et cela a influencé le reste de sa carrière de cinéaste en plus d’orienter celle de plusieurs de ses comparses. Un cinéma à l’italienne se mettait en mouvement comme une sorte de nouvelle vague. En plus de soulever l’absurde de cette loi anti-divorce, le réalisateur en profite pour décocher quelques crochets de gauche aux mafieux, aux vieux machos et aux paternels forts en gueule. Le genre masculin en sort avec un œil au beurre noir. À l’image, cela demeure sans artifice. On se contente de filmer la situation qui repose sur les épaules du comédien de La Dolce vita à qui l’on fait un clin d’œil en intégrant une séquence du film avec la plantureuse Anita Ekberg ☺
Le grand Marcello Mastroianni qui n'a plus besoin de grappiller le sommet car il y est déjà. Divorce à l'Italienne est un film italien parmi les plus importants à voir. Ce qui devait être à la base un drame, le film devient une comédie. Il me fait penser à un croisement entre Patrick Dewaere et Charlie Charplin. L'histoire est folle, on s'ennuie pas une seule seconde, cynique à souhait. Rien que ce film suffit de ne jamais oublier Marcello.
Le grand Marcelo Mastroianni dans un numéro grinçant et satirique dont il a le secret,sans exclure un soupçon de mélancolie dans le regard. "Divorce à l'italienne"(1961) de Pietro Germi,a ceci de savoureux,qui prend pour thème l'interdiction ubuesque du divorce en Italie(à moins que l'un des deux ne décède),qui peut amener à des situations abracadabrantesques. Le film est pétillant et enlevé,même si avec notre regard moderne,on est désappointé devant la quantité de faux-raccords et la voix-off encombrante. Le ton général est trop monocorde et mecanIque. Cette première "comédie à l'italienne" se savoure sur les travers du mode de vie sicilien d'époque,avec une église omnipotente et une famille intrusive,sur fond de sauvegarde éperdue des apparences.
L'une des premières grandes comédies italiennes avec un Marcello Mastroianni qui crève l'écran. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque, une Italie dominée plus ou moins conjointement par l'Église et par la mafia, où le divorce se sera autorisé qu'en 1974, et les circonstances atténuantes pour crimes d'honneur abrogées qu'en 1981. C'est très caustique et l'hypocrisie ambiante en prend pour son grade. Très beau noir et blanc, réalisation impeccable. Du grand art !
L’humour noir propre aux comédies italiennes des années soixante trouve ses fondements dans ce film que son réalisateur n’avait pourtant pas prévu de tourner sur un ton sarcastique. Pietro Germi parvint tout de même à mettre au centre de son scénario le cynisme morbide de cette coutume en vigueur en Sicile qui ne permettait l’autorisation du divorce que dans le cadre d’un meurtre passionnel et d’en faire une dénonciation évidente de la violence inhérente à la communauté sicilienne. Cette satire sociale vaudevillesque, en brusquant avec virulence les institutions morales et politico-religieuses alors en place, est devenue une référence de l’esprit politiquement incorrect qui marquera le cinéma transalpin. En plus de ce ton moqueur et anticonformiste, cette œuvre phare du 7ème art a également su imposer l’immense Marcello Mastroianni comme un autre pilier majeur de la comédie italienne.
Comédie à l'italienne par excellence Pietro Germi offre un petit bijou d'ironie et de cynisme le tout dans enveloppé sous la fantaisie la plus douce. Marcello Mastroianni, entouré de femmes plus belles les unes que les autres, s'amuse clairement de ce vaudeville adultérin. Les seconds rôles apportent leur lot de bêtise tandis que le réalisateur en profite pour placer un hommage non feint au film de son compatriote Fellini et "La Dolce Vita". Si il se passe toujours quelque chose le rythme manque parfois de punch, le film étant trop monocorde. Mais le scénario est excellent et on s'amuse autant des uns que des autres. Un très bon film qui manie la satire avec classe sans être jamais amer.
Avec ce film, Petro Germi réalisait l'une des premières grandes comédies italiennes telles qu'on les connaît maintenant. Critique grinçante de la Sicile des années 50, "Divorce à l'italienne" est un joyau de comédie, tantôt noire, tantôt amorale mais toujours drôle. En vue de pouvoir se marier avec sa cousine dont il est amoureux, un aristocrate décide de se débarrasser de sa femme en la poussant dans les bras d'un autre afin de pouvoir la tuer pour défendre son honneur et ainsi obtenir une peine minimale de prison. Porté par un Marcello Mastroianni au sommet de sa forme, aussi ridicule que machiavélique, ce film n'a pas perdu de sa force et sait utiliser la voix-off avec brio.
Ah mais ou est-elle la comédie italienne qui nous a tant régalé durant les années 50 et 60? On a beau avoir quelques sympathiques réussites de temps à autre (on pense notamment au « Déjeuner du 15 août »), il semble que ces quelques oeuvres soient au fond plus un cache-misère bien peu efficace pour nous faire croire que l'époque des Monicelli, Scola ou autre Risi n'est pas totalement résolue. Car on le saurait si une oeuvre aussi corrosive et brillante que ce « Divorce à l'italienne » venait à sortir aujourd'hui. Mettant à mal une société italienne enfermée dans une morale totalement hypocrite qu'au fond personne ne suit et se faisant un malin plaisir à égratigner des personnages aussi médiocres les uns que les autres, Pietro Germi signe là une oeuvre finalement presque d'actualité tant il est aisé d'y retrouver nombre de maux de la société d'aujourd'hui. Mais attention, n'allez surtout pas croire que tout cela tourne à la grosse rigolade ou au brulot facile et sans recul pour autant. C'est d'ailleurs bien là l'une des autres grandes forces de ce « Divorce à l'italienne » au final aussi drôle que subversif : le film ne s'éloigne jamais de son but premier : faire rire, tout en doublant ce rire (très) « jaune » par une vision de cinéaste percutante et sans concessions, aidé qui plus est par un Marcello Mastroianni au sommet de son art et livrant une performance aussi excessive que délectable. Bref, c'est drôle, c'est intelligent et c'est particulièrement réjouissant : en deux mots, c'est un grand film.
"Divorce à l'italienne" est la confirmation définitive que les italiens sont avec les anglais les grands manitous de la satire sociale. Déjà emballé par l'hyper-caustique "Signore e Signori", ce film fait très largement regretter que Pietro Germi soit aujourd'hui un cinéaste beaucoup trop oublié. D'autant plus que là non plus il ne néglige en rien de dézinguer très soigneusement chacune des fondations de la Société italienne en particulier l'institution du mariage qui n'a jamais eu à subir un contrecoup aussi fort au cinéma et ceux jusqu'à la dernière scène. Le scénario est en plus parfaitement mené exploitant une brillante idée de départ, avec juste un seul petit bémol [ATTENTION MEGA-SPOILER] le moment entre la scène où la femme du personnage principal se barre avec son amant et celui de l'assassinat de cette même chère épouse traîne un peu en longueur [ATTENTION FIN DU MEGA-SPOILERI], mais des comédies aussi réussies dans la satire c'est rare donc on ne va surtout pas s'en plaindre. D'autant plus qu'entouré de l'excellente Daniela Rocca avec ses hilarants et agaçants "Fefe" et de la très jeune et fraîche Stefania Sandrelli, Marcello Mastroianni est absolument génial et au sommet de son immense talent dans le rôle principal (le seul type capable de te faire rire rien qu'en traversant nonchalamment un train avec des lunettes de soleil !!!). Une des grandes heures non seulement du cinéma italien mais aussi de la satire sociale.
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4,0
Publiée le 20 janvier 2009
Seule la mort d'un des conjoints peut dissoudre le mariage...Un meurtre pour adultère est puni de trois à sept ans de prison,prècise la loi italienne au dèbut des annèes 60! Le cinèaste Pietro Germi, père de la nouvelle comèdie italienne, a voulu illustrer l'article de loi,littèralement! Amoureux de la jeune et belle Stephania Sandrelli (son premier rôle), le baron Cefalu (campè par un remarquable Marcello Mastroianni) veut quitter son èpouse! Seul moyen de s'en dèbarrasser: la tuer! Projetant un crime passionnel, le personnage central jette alors sa femme dans les bras d'un amant! Humour noir très anglais, anticonformiste dècapant, "le conte" est à la fois amusant et sèrieux avec une satire qui tèmoigne de la plus fine intelligence! On peut regretter que Mastroianni n'ait pas reçu le prix d'interprètation à Cannes, ou le film fut quand même sacrè meilleure comèdie! Une forte divertissante comèdie italienne des annèes 60...
Germi s'attaque au divorce dans l’Italie traditionaliste,il le fait avec une certaine saveur. Et surtout avec une grande ingéniosité dans son scénario. Ça n'est pas aussi drôle et ironique que ces messieurs dames,mais ça reste tout de même d'une grande acidité et d'une grande efficacité.
Une comédie italienne satyrique et grinçante se moquant allègrement des travers de la noblesse sicilienne avec les péripéties d'un baron redoublant d'ingéniosité pour pouvoir « légitimement » buter sa chère et tendre afin d'épouser sa jeune cousine qui lui fait de l'oeil. Car selon le code d'honneur sicilien mieux vaut le crime d'honneur que le divorce ! Le réalisateur Pietro Germi dirige un Marcelo Mastroianni en pleine forme évoluant dans une famille querelleuse et faussement pieuse. Excellente réalisation avec un magnifique noir et blanc, une très bonne maîtrise de la narration en voix off ainsi qu'une direction parfaite des acteurs. L'actrice Daniela Rocca incarne à la merveille l'épouse gonflante et lassante, Mastroianni lui rendant la pareil avec ce rôle de mari faussement attentionné, calculateur et hypocrite. Le running gag de la sœur et du beau-frère pris en flagrant délit de papouilles alors qu'ils ne sont pas mariés est vraiment excellent et reflète parfaitement le côté taquin du film envers les codes moraux. Les nombreuses scènes tournant autour de la volatilité de la notion d'honneur valent également leur pesant d'or. On notera aussi le clin d'oeil à « La dolce vita » de Fellini. Une bien bonne comédie corrosive d'époque.
La comédie italienne dans ce qu’elle a de meilleur, posant un regard acide sur notre pauvre condition humaine tout en conservant cet esprit de dérision qui nous fait penser qu’au final tout ceci n’est pas bien grave et que la vie vaut quand même le coup d’être vécue. Pour emmener sur les plus hautes cimes de telles entreprises il faut des acteurs pouvant exprimer ce savant dosage. Pietro Germi ne pouvait être mieux servi que par un Marcello Mastroianni parfait dont le regard de chien battu ne peut mieux exprimer la détresse de ce baron de pacotille (qui n’est pas noble en Italie ?) emprisonné dans un mariage de circonstance et qui ne cesse de lorgner sur sa cousine (la délicieuse et toute jeune Stefana Sandrelli) dont la sexualité commence à s’afficher sérieusement sur son regard polisson. Vitelloni de la première espèce, le baron Cefalu surnommé Féfé (tout un programme !) se contente de rêver à la mort accidentelle de sa pauvre épouse dont le seul tort est de vouloir son bonheur et de porter une fine moustache nous rappelant que les femmes du sud ont un système pileux proéminent (Germi n’y est pas allé de main morte pour enlaidir la pauvre Daniela Rocca). Le divorce n’a pas encore droit de cité en Italie et le pauvre Féfé doit se contenter de regarder le soir à travers les persiennes de son balcon (où son coquin de père lui succède régulièrement) la jeune Rosalia s’alanguir dans son lit. Heureusement pour lui Féfé entreverra une solution à son problème en tentant de renverser la question en devenant lui-même cocu, ce qui par le fait l’autorisera à tuer sa femme infidèle. A partir de ce moment le film touche au grandiose et il faut voir Féfé déployant toute son énergie à surprendre l’adultère tant attendu (les scènes avec le magnétophone à bandes sont inénarrables). Le film se termine par un clin d’œil qui nous montre que la vie n’est qu’un éternel recommencement.
Un film qui prête davantage à sourire qu'à rire grâce aux divers comiques théâtraux et à la satire constante des comportements humains de l'époque tout en dénonçant l'absurdité de la catégorie judiciaire du crime d'honneur. Mastroianni porte avec brio cette fable grinçante où le procédé narratif de la voix off confère rythme et dynamisme à l'intrigue. A voir tant pour son intérêt sociétal que cinéphilique.