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benoitparis
113 abonnés
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5,0
Publiée le 13 juillet 2010
Le destin navrant d’un homme intègre dans une société fondamentalement corrompue. C’est acide, amère, juste, à peine caricatural : pas de bouffonnerie comme dans beaucoup de comédies italiennes. Il faut un miracle d‘humour fin et discret pour réussir à rendre drôle un fond aussi désespérant. C’est en même temps un beau tableau historique de l’Italie de la fin du fascisme et des soubresauts de l’immédiat après-guerre. On en finirait décidément pas de s’extasier devant la richesse du cinéma italien d’antan.
Un chef d'oeuvre entre le néoréalisme et l'humour de la comédie italienne. Sordi y est éblouissant et Léa Massari d'une justesse folle.... Ah, quelle vie difficile pour celui qui croit en ses idéaux tout en étant lâche sur les bords.... ceci est le portrait d'un homme qui voudrait être plus grand qu'il ne l'est... Fabuleux de médiocrité et de grandeur comme n'importe qui, Risi a capté et disséqué l'essence de la nature humaine.....
Tout simplement un chef d'oeuvre.Superbement filmé, c'est un sommet du cinéma italien et de la "comédie italienne". Film renvoyant à "nous nous sommes tant aimés". Magnifique de par son ampleur (le film se passe sur presque 20 ans). D'une durée simplement parfaite !!!La dernière partie est juste sublime...Des scènes mémorables... A voir en boucle !!!
Dino Risi est un des papes de la comédie italienne . Son style incisif et cruel va éclore véritablement à partir du "Fanfaron" qu'il va mettre en scène un an plus tard avec comme acteur principal Vittorio Gassman qui sera son alter ego à l'écran pourt plus de dix films. "Une vie difficile" est une fresque sur quinze ans de l'évolution de la société italienne juste après la Seconde Guerre Mondiale et la fin du fascisme. L'espoir de reconstruction matérialisé par le néo-réalisme est vite retombé, l'écart de développement économique entre le Sud et le Nord du pays étant loin de se résorber. Cette désillusion se traduira par le cynisme des Monicelli, Scola, Pétri et bien sûr Risi leur chef de file qui n'auront de cesse que de tendre un miroir grossissant à une société italienne trop prompte à se satisfaire des promesses d'une classe politique corrompue et encouragée dans cette voie par une constitution instable. "Une vie difficile" peut être vu comme une œuvre de transition avant le grand saut dans la satire au vitriol de toutes les institutions du pays qui marquera la courte parenthèse de la comédie à l'italienne. Alberto Sordi est la matérialisation de cette mutation, acteur comique certes prodigieux mais qui n'a pas la sauvagerie d'un Gassman, traînant toujours sur sa face lunaire l'estompe d'une prière d'excuse après chacun de ses tours pendables. La fin du film distille encore un optimisme qui ne sera plus de mise un an plus tard avec la fin tragique dans le ravin de la décapotable du "Fanfaron" auquel Dino Risi n'autorise plus le droit de vivre après tant de lâcheté semée à tout vent lors de son périple dans la banlieue romaine avec l'ingénu joué par Jean-Louis Trintignant . Scola en 1974 poursuivra avec "Nous nous somme tant aimés" le bilan amorcé par "Une vie difficile" . Le constat ne sera guère plus reluisant. Inutile de revenir sur le talent des acteurs qui sont comme toujours chez Risi magnifiquement dirigés
C'est le chef-d'oeuvre de Dino Risi et l'un des plus beaux films de la comédie à l'italienne sinon le plus beau. Le film raconte l'Italie de l'après-guerre sur une période de 15 ans à travers un romain hableur incarné par un extraordinaire Alberto Sordi, qui passe de désillusions en désillusions à force de se conformer à ses idéaux. Risi atteint un point d'équilibre qui force l'admiration entre réflexion, comédie et tragique. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Un chef-d'oeuvre du cinéma italien, autant dans sa technique que dans sa façon de raconter l'Histoire. Le film met en avant un résistant de la seconde guerre mondiale qui se fait sauver par un belle italienne d'une mort à l'allure comique. Ils vont passer trois mois ensemble avant qu'il ne s'enfuie. Ses valeurs sont les suivantes: les idées passeront avant les autres, on ne va pas lui dire quoi faire. Mais beaucoup d'obstacle viendront contre lui et devront lui faire réfléchir si il doit changer pour vivre ou se battre pour garder ses idéaux. Famine, pauvreté, humiliation, divorce, pression familiale, bref il en reçoit vraiment plein la gueule mais essaye de toujours mettre en avant son idéologie. Un très bon film sur la liberté de pensée qui peut être là même si c'est compliqué. Et surtout après toutes ces années de régimes fascistes. Les acteurs sont géniaux mais les actrices vraiment belles! On retrouve la beauté italienne qui fait tout son charme. Génial!
Un film superbe, à la fois drole et touchant. Risi nous emmène dans une véritable aventure à la fois dans la société italienne des 30 glorieuses et dans l'âme humaine. Alberto Sordi joue à merveille, sans trop en faire, et Risi arrive à nous faire rire de situations pourtant extrêmement touchantes et graves. Un grand film !
Je viens de revoir "Une vie difficile" après une vingtaine d’années (j’en avais un souvenir vague) et j'ai l'impression de l'avoir découvert dans toute son étendue. C'est tout simplement un chef-d'œuvre, un film profondément émouvant sur 20 ans de la vie d'un couple (c'est à se demander si Ettore Scola ne s'en est pas inspiré pour "Nous nous sommes tant aimés"). Alberto Sordi y est formidable. Son personnage est en même temps digne et ridicule, grandiose et petit ; ambivalent mais toujours moralement irréprochable. Et Lea Massari campe une femme de caractère forte et amoureuse. "Une vie difficile" fait maintenant partie de mon top 50 de films de tous les temps.
Truffe de petites scènes comiques, le film égrène la vie banale d'un homme qui n'arrive pas à gagner de l'argent et qui doit faire face à la difficulté de vivre chichement. C'est aussi le film d'un couple qui voit fuir l'amour à cause de la misère, mais dont l'homme toujours ne renonce justement ni au destin qui le frappe (la prison, l'abandon), ni à la femme qu'il a laissé partir par bravade ou vanité. Sordi aujourd'hui, on le retrouve chez Robert Begnigni. Un acteur très doué et qui fait rire avec rien. Car malgré le résumé que je viens de faire, il faut savoir que le film est plutôt drôle et il finit bien....
Le film démarre à la fin de la 2nde guerre mondiale où Alberto Sordi dirige un journal de Résistance dans la région des lacs italiens ; il tombe amoureux de Lea Massari spoiler: qui tue, d’un coup de fer à repasser, un allemand qui allait le tuer . Ils passent 3 semaines ensemble avant de se quitter, (après une promesse de mariage), lui pour rejoindre la Résistance. La guerre finie, il est journaliste et revient la chercher, juste avant son mariage avec un autre homme. Ils regagnent Rome mais ils mènent une vie très modeste, Alberto Sordi refusant d’entrer dans le systèmespoiler: : il fait de la prison (pour tentative d’insurrection), y mène une grève et refuse, à sa sortie, d’être complaisant avec les grands patrons. Il finira par reconquérir sa femme en jetant à l’eau son patron (dont il avait dénoncé les pratiques malhonnêtes au début de sa carrière et qui préfigure Silvio Berlusconi !) dont il est devenu le larbin . Un excellent film sur le compromis.
Dino Risi mêle ici prodigieusement comédie satirique et tragédie d'une vie raté. Alberto Sordi n'a jamais aussi bien joué que dans ce film où il fait des merveilles. "Une Vie Difficile" atteint des sommets de profondeur dans la description fine du changements des sentiments dans le rôle que joue Léa Massari, particulièrement dans le scène finale. De même, la description du raté qu'est Sordi dans le film est très juste : viril et actif dans la guerre (période d'anarchie), raté et nul dans la vie civil en temps de paix. Il montre aussi une grande vitalité de l'Italie de cette époque, les acteurs jouent très, très naturellement. Il y a quelque chose dans ce film qui touche : ce que Nietzsche a appelé la logique des passions. De manière générale, le cinéma italien de cette époque est génial dans cette description des passions humaines, malgré le capitalisme qui envahit tout. Les commentaires qui critiquent le scénario ou l'invraisemblance de ce dernier manquent à mon avis le but du film et l'essence des réalisations de Dino Risi et de la comedia all'italiana. En effet, Dino Risi n'ennuie jamais le spectateur, introduit généralement un rythme très souple dans ces films et il y a dans chaque scène des petits détails qui vous feront rire : c'est typique du cinéma comique italien !
Une Vie Difficile est probablement un film majeur mais pour autant il n'est peut-être pas un excellent film. Il est majeur de par ses nombreuses qualités. D'une part, c'est un exposé clair sur l'évolution politique de l'Italie, de la chute de Mussolini jusqu'à la fin des années 50, références et documents historiques à l'appui. C'est aussi une violente diatribe sur la mainmise du capital et des démocrates-chrétiens sur la presse et les media en général. De multiples revendications sociales parsèment le film, tel le droit à l'avortement et de manière plus générale l'émancipation de la femme. Cependant, et bien que certaines images soient très belles, la mise en scène, et le scénario souffrent d'un certain manque de rigueur. La direction d'acteur est sans doute insuffisante: Alberto Sordi cabotine, roule des yeux et rend parfois son personnage grotesque quand il voudrait se faire attachant. Une des scènes du film, peut-être le résultat d'une introspection de Dino Risi, est assez symptomatique: un éditeur explique qu'à défaut d'avoir du talent artistique, et pour contourner la censure des tribunaux, alors il faut se lancer dans le cinema. Pour autant, Risi a plus de talent qu'il ne le prétend mais manque sans doute de perfectionnisme dans ce film malgré tout important.
Une vie difficile peut marcher comme une suite de Tutti a casa de Comencini, sorti un an plus tôt et comptant également Sordi au casting. Les deux films n'ont certes aucun lien narratif entre eux mais ils sont un distique parfait sur les conséquences de l'Armistice de Cassibile qui sépara l'Italie à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Cette "suite" est aussi belle à voir, si elle est moins poignante - et encore. Ce qui empêche son envolée, c'est d'être forcé à reconnaître les moments où Risi veut, comme à son habitude, laisser des motifs familiers à l'audience la plus large possible. Mais pour selon que le réalisateur ne se faisait pas une vocation de laisser des perles du septième art à la postérité, c'est une tâche incroyable dont il s'acquitte ici en ajoutant juste un ingrédient à sa recette fétiche : le poids des conséquences.
L'armistice n'est que le point de départ. Sordi partisan, Sordi journaliste, Sordi époux, ils sont un même homme que le retour à la vie "normale" d'après-guerre laisse prématurément entre deux âges, diminué. Sans éducation, il trouvera un bonheur éphémère dans l'humilité mais laissera bientôt le monde le dépasser et le faire vieillir trop vite. Chaque année qu'il traverse résonne du drame silencieux accompagnant l'Italie qui se relève du fascisme et construit une République, mais aussi de son drame propre, à lui le laissé-pour-compte, à lui le rebut social et sentimental dont la magnifique déchéance parsème une époque qui se précipite vers l'avenir.
Sordi partisan, Sordi journaliste, Sordi époux : ils reproduisent tous les mêmes erreurs, cependant cette fois-ci ce n'est pas pour nourrir un comique de répétition, mais bien un tragique de répétition. Car le poids des conséquences n'est pas que dans la dimension historique d'Une vie difficile, mais aussi dans le regret de n'avoir plus sa place après avoir participé, plus que jamais et plus que bien des hommes sans ambition, à l'édification d'une nation.
C'est fait si proprement que j'en oublierais presque qu'il y a un happy end. Aucune discordance néanmoins, pas plus qu'un "retour au naturel" de la part d'un Risi indécrottablement bon enfant : c'est juste l'accord majeur conclusif qui apporte sa touche d'optimisme inattendu dans une création bien assez solide pour supporter une surprise. Alors, Une vie difficile est-il vraiment moins poignant que Tutti a casa ? Peut-être Risi a-t-il simplement laissé infuser ce que Comencini asséna.