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Yannickcinéphile
2 388 abonnés
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5,0
Publiée le 9 août 2017
Mémorable polar d’ambiance que ce film méconnu, injustement, évidemment. Franchement, pas grand-chose à redire. D’abord sur les acteurs. C’est le top, et le duo Marielle-Bisson fait des étincelles. Leur face à face est étouffant, leurs prestations sont énormes, particulièrement Bisson que je connaissais mal et qui m’a très agréablement surpris dans la peau d’un méchant hors-norme. Les acteurs sont top et les personnages non moins. Remarquablement écrits et dotés de dialogues ciselés, les personnages sont superbes, pouvant autant rappeler les polars noirs à la française que les mafieux des films américains, spécialement pour leur pratique de la violence dissuasive ! En tout cas, de ce côté, que du bon. L’histoire est excellente elle aussi. Polar d’ambiance brillant, avec le rythme un peu lent du genre, c’est aussi une enquête soignée, mais surtout une confrontation psychologique de haute volée. Sombre, désespéré, non dénué d’un humour très noir, le film est hautement divertissant et n’a aucun mal à s’échapper du polar basique qu’on pouvait craindre. J’ai adoré, et cela tient spécialement à l’écriture des dialogues que j’avais salué, mais encore à la finesse des situations, jusqu’au dénouement final. J’ai rarement autant apprécié un polar, surtout inattendu. Formellement c’est tout aussi top. Photographie et décors glacés, mise en scène pleine d’intelligence qui choisit la sobriété et la symétrie des plans et propose quantité de non-dits et de sous-entendus qui en disent long, et surtout, bande son hallucinante. D’une simplicité extrême, qui rappelle que ce film finalement use d’un minimum d’effets, elle colle brillamment à l’ambiance du film et lui apporte tellement de relief ! Très morbide, et d’une sobriété déconcertante d’efficacité. Franchement, Les mois d’avril sont meurtriers est une découverte mémorable. Une de ces surprises qui rend heureux de se plonger dans des films méconnus, car il y a des injustices. Sûrement un des meilleurs rôles de Marielle, le meilleur de Bisson, pour un polar qui n’a que des atouts. 5
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12 398 critiques
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4,0
Publiée le 22 janvier 2009
"Les mois d'avril sont meurtriers" a ètè présentè et primé avec un Prix spècial du Jury au 6ème Festival du film policier de Cognac en 1987!Le film est adaptè d'un roman policier de Robin Cook,remarquè par Bertrand Tavernier,qui a participè au scènario!Jean Pierre Marielle,utilisè à contre-emploi,est impressionnant de flegme et d'autoritè dans son rôle de flic morbide revenu de tout!Face à lui,le regrettè Jean Pierre Bisson campe un personnage cynique et inquiètant à souhait!Un grand thriller français dans la tradition de Simenon ou les mots font plus mal que les balles,le tout bercè par un climat angoissant et des dècors de banlieues rèels et dèshumanisès...
Marielle en flic dérangé qui mene son enquete sur un meurtre atroce....Il trouve en un ancien mercenaire un coupable tout trouvé.....Film policier noir avec de tres bons acteurs et un Marielle qui illumine (comme souvent).
Le film repose pour beaucoup sur une performance impressionnante de Marielle à travers un personnage complexe et saisissant. Le scénario ne s'ouvre d'aune longueur ou quelconque lourdeur nuisant à l'ambiance du film. A voir.
Très belle interprétation des 2 Jean-Pierre, Marielle et Bisson, l'un joue le flic l'autre le voyou, une certaine complicité va naître entre ses 2 individus solitaires et à signaler des dialogues incisives bien écrits mais malheureusement ce polar souffre d'une mise en scène trop calme voir paresseuse. Et moi j'aime que les polars soient nerveux mais Les Mois d'avril sont meurtriers n'en est pas pour autant un mauvais film.
Chef d'oeuvre que j'ai découvert par hasard. La lutte entre le bien et le mal. Un Jean-Pierre Marielle époustouflant en flic traquant le mal avec la pureté d'un chevalier. Et puis, les dialogues sont d'un cynisme stimulant avec des répliques cultes qui pourraient être du Audiard d'après 1968. Une bande-son qui ponctue les images à merveille, jazz. Et la fin est géniale. A voir et à revoir.
Voilà une preuve des plus concrètes, pour ce qui en doutaient encore, que Jean-Pierre Marielle est un grand acteur et qu’il n’était pas juste bon à tenir des rôles de beauf libidineux dans des comédies grivoises. « Les mois d’avril sont meurtriers » est un polar dans lequel Marielle joue le rôle d’un flic qui va traquer jusqu’au bout un assassin sadique. Rapidement, on assiste à un duel entre les deux hommes. Un duel disputé à armes égales dans lequel les mots ont plus d’impact que les balles de flingue. Cependant, malgré des arguments de taille, notamment celui de s’apparenter à un polar noir des années 70, « Les mois d’avril sont meurtriers » souffre d’une mise en scène atone et qui se montre très hésitante sur l’exploitation de l’espace et multiplie les cadrages hasardeux. Et ces erreurs ont une conséquence directe sur le rythme, lequel se retrouvant branché sur courant alternatif. Cependant, le tout est « sauvé » par un casting solide, à l’image de l’interprétation saisissante de Jean-Pierre Marielle, d’une fin qui, mine de rien, est sacrément bien trouvée et de dialogues bien écrits et percutants comme ils se doit. Un film rare.
Un film trop méconnu du grand public qui demeure toutefois comme des plus grands films noirs à la française. Le scénario, porté par des dialogues ciselé dans l'ébène le plus dur, est un modèle du genre. C'est simple... Ce film frise par moment la perfection. En plus, l'interprétation de Jean-Pierre Marielle est tout simplement éblouissante !!
Oui mais non. Il est rare de tomber sur un film vraiment antipathique, qui prend tellement son public pour un congloméat d'imbéciles. Pour moi ce sera celui-là. Faire sonner Marielle comme le Gabin des années 60 (son génie est dans l'arbitraire de l'accord) relève du sacrilège. Qu'il n'y ait pas un plan pour sauver l'autre, que le héros cultive une nécrophile fétichiste (le fameux syndrome Navarro), que le scénario patine (pas ue lui, mais notamment), tout cela plombe le film, qui de sinistre devient glauque. A éviter.
Ayant commencé sa carrière comme assistant pour Yves Boisset et Bertrand Tavernier, Laurent Heynemann a entamé en 1977 une carrière de réalisateur avec « La question » film réquisitoire contre l’emploi de la torture sur les populations civiles pendant la guerre d’Algérie. Laurent Heynemann est en effet un réalisateur engagé à gauche tout comme Yves Boisset et Bertrand Tavernier qui lui ont mit le pied à l’étrier. Tout au long des neuf films réalisés en quarante ans de carrière, il se consacrera aussi au film de genre et notamment au film policier tendance noire teinté d’une pointe de dérision. « Les mois d’avril sont meurtriers » adapté du roman éponyme de Robin Cook, auteur anglais en est le plus bel exemple. Un an plus tôt, Jacques Deray épaulé par Michel Audiard avait lui aussi adapté Cook pour « On ne meurt que deux fois » avec Michel Serrault dans le rôle d’un flic désabusé embarqué dans une affaire glauque. Ambiance encore plus sinistre avec « Les mois d’avril sont meurtriers », Bertrand Tavernier remplaçant avec talent Audiard aux dialogues et Jean-Pierre Marielle tenant le rôle du flic en lieu et place de Serrault. Mal reçu à sortie, le film aujourd’hui quasiment invisible est devenu au fil du temps culte pour quelques cinéphiles amoureux du film policer à la française des décennies 1970 et 1980. Il est à noter que Martin Scorsese tient le travail de Laurent Heynemann en très haute estime, jugeant « Les mois d’avril… » plus sombre que « Taxi Driver », c’est tout dire. Fred est un flic blanchi sous le harnais exerçant dans une banlieue parisienne sans âme que Heynemann nous présente la plupart du temps quasi déserte. La voix-off de Marielle qui accompagnera le spectateur pendant toute la déambulation obsessionnelle de l’inspecteur enquêtant sur l’assassinat sordide d’un indicateur découvert coupé en morceaux dans un hangar désaffecté, laisse transparaître dès la première image que c’est un homme parvenu au bout de lui-même qui nous parle. Seules désormais les affaires sordides peuvent encore l’intéresser. Tout de noir vêtu tel un samouraï, Fred n’a en vérité jamais fait le deuil de sa petite fille morte tragiquement, poussée sous les roues d’un bus par sa mère désormais internée en asile psychiatrique. Fred ressassant en boucle son passé fait de culpabilité, de rancœurs, de doutes et de désillusions, soliloque comme pour vérifier qu’il est encore en vie. Il ne faut pas attendre de lui qu’il mène ses enquêtes dans les règles de l’art et de la déontologie ni qu’il ne manifeste la moindre empathie pour celui qu’il soupçonne. Punir ceux qui à ses yeux le méritent lui tient lieu de ballon d’oxygène pour vivre encore un peu jusqu’à la prochaine étape. En face de lui un tueur psychopathe à la solde d’un ministre corrompu interprété par Jean-Pierre Bisson, acteur de second rôle qui comme un Niels Arestrup dont il aurait pu épouser la trajectoire s’il n’était pas parti trop tôt, donne systématiquement une tonalité particulière à ses interprétations. Ici il dévoile au diapason de la petite cuisine concoctée par un Jean-Pierre Marielle de haut vol la face machiavélique de Gravier, l’unique suspect de Fred. Pour servir d’écrin à cette symphonie funèbre intrigante, les dialogues acerbes et distanciés de Bertrand Tavernier qui connaît parfaitement Jean-Pierre Marielle , la musique syncopée de Philippe Sarde et la photographie atone de Jean-Francis Gondre. On ne peut qu’espérer une sortie éventuelle en DVD qui serait assurément la bienvenue.
Il faut bien un couple d'acteurs aussi charismatique pour pallier une réalisation si terne! Et des dialogues acérés, délectables, dans une ambiance caverneuse pour habiller une intrigue fort simple in fine. Un polar comme on n'en fait plus...
Un polar sombre et décalé, totalement méconnu (à tord) qui donne envie de s'intéresser de plus près à la filmographie de son réalisateur, Laurent Heynemann.
Par moments, l'intrigue du film semble véhiculer l'idée d'une conversation avec le Diable. Flic désabusé et traumatisé par la mort de sa fille, Fred entretient avec le suspect d'un crime sordide une relation étrange, tour à tour ironique, brutale et complice. Le rapport entre les deux personnages introduit un intéressant numéro d'acteurs entre les deux Jean-Pierre, Bisson et Marielle, où le premier fait figure de mal absolu, où le second, malgré ses méthodes, prétend s'ériger en justicier. Le rapport de force entre les deux s'inscrit dans une mise en scène stylisée et dépouillée qui n'est pas sans attrait. Intérieurs glacés et couloirs déserts éclairés au néon, le décor du film donne des accents de cinéma fantastique, anti-naturalistes, au dialogue entre l'inspecteur Fred et Gravier. Cependant, le film n'est pas véritablement surprenant. J'aurais aimé que Laurent Heynemann aille plus loin dans l'exercice de style. De la même façon, le personnage interprété (brillamment) par Marielle n'est pas forcément singulier dans le registre du flic solitaire et cynique. Il lui manque peut-être une attitude plus inquiétante. L'apparence et le caractère trop "raisonnables" du film en sont probablement les limites.
Un excellent fillm noir dans le lignée des polars des années 70. Jean-Pierre Marielle est prodigieux en flic taciturne et obstiné, obsédé par la mort de sa fille. François Berléand à ses débuts (méconnaisable), le regretté Jean-Pierre Bisson (décédé en 1995) et la trop rare Brigitte Rouän complètent ce casting sans faille. Après plusieurs films dans les années 80/90, Laurent Heynemann est aujourd'hui très discret : son dernier film La question date de 2001 et il a réalisé cette année un des épisodes de la série Chez Maupassant diffusée sur France 2. Difficile de revoir ses films, seulement quelques diffusions de temps en temps comme pour celui-ci sur les chaînes du câble. Dommage...
Je ne l'ai vu qu'à la TV, mais j'ai hâte d'avoir le DVD. Petite perle comme seule savait en faire les réalisateurs peu connus français dans ces années là. Un peu d'anarchisme post soixante huitard, un peu de vieille France en démolition confrontée au progrès, car ce fut une grande transformation que ces années là. Un peu de polard existentiel accompagné de musique contemporaine et de jazz. Mais la recette et ses ingrédients s'arrêtent là, ce film, c'est le cuisinier et sa voix off, Jean Pierre Marielle qui le fait exister. Le cynisme mélangé de vraie espoir dans l'humanité. Et ces deux phrases de la fin, sur la patience qu'il faut pour voir mourir les imbéciles plutôt que d'avoir à les affronter autant que la remarque de la fille enterrée, ce genre de chose qu'on ne voyait que dans les polards existentiels de l'après 70. Et c'était bon que la société de consommation n'ait pas encore déplacé le débat sur la politique ou sur la religion. On pensait à soi en ce temps là, à la condition humaine.