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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 28 avril 2023
Quand William Wyler entame le tournage d’« Un amour désespéré », adaptation d’un roman de Theodore Dreiser pour la Paramount, le studio vient tout juste de voir « Une place au soleil » de George Stevens remporter un solide succès au box-office. Faire appel au réalisateur deux fois oscarisé pour ce projet semble comme une évidence, lui qui excelle dans ce genre certes très balisé mais demandant du doigté pour rester dans la tonalité juste. Wyler n’est pas très enthousiaste pour confier à Jennifer Jones le rôle de la jeune provinciale débarquée à New York pour enfin vivre sa vie. Mais Jennifer Jones oscarisée elle aussi et très populaire est imposée par son époux le producteur David O. Selznick qui travailla autrefois à la Paramount. Avec Laurence Olivier dans le rôle de l’amoureux transi qui cache son statut d’homme marié à sa dulcinée, l’affaire semblait s’engager sur de bonnes bases. Mais le tournage est venu apporter son lot d’avanies. Tout d’abord Jennifer Jones n’avait pas averti Wyler qu’elle était enceinte, Wyler lui-même venait de perdre son fils de dix mois et enfin Olivier souffrant d’une jambe prit en grippe sa partenaire. Pour couronner le tout, en plein maccarthysme, le film subit quelques retouches afin de lui ôter tout parfum de scandale. Le résultat se solda par un échec critique et une relative perte financière. Malgré tout, le savoir-faire de Wyler opère efficacement qui savait diriger les acteurs et tire ici le meilleur de Jennifer Jones dont on ne sait pas bien pourquoi la critique n’avait pas jugé sa prestation crédible. Quant à Laurence Olivier dont le jeu souffre parfois d’un peu d’emphase, il a été très bien contenu par son réalisateur qui l’a conduit vers une performance très poignante. Miriam Hopkins quant à elle est parfaite en femme de tête retorse. Seul Eddie Albert semble par instant un peu hors sujet. Que demande-ton à un mélodrame sinon d’émouvoir ? Mission parfaitement réussie par un Wyler qui ne gâchait jamais la pellicule.
Adaptation prodigieuse du roman " Sister Carrie" du fameux écrivain Theodore Dreiser, dont Norman Mailer disait que c'était le romancier américain qui s'était " le plus approché de la compréhension totale de la machine sociale", c'est un des sommets de l'oeuvre de Wyler.
On sait que Wyler est le cinéaste de l'âge d'or d'Hollywood le plus titré aux Oscars et que Woody Allen le considère comme son cineaste américain préféré, mais sa réputation auprès de la critique hexagonale ne l'a jamais situé à la même place ( sauf surtout pour Roger Leenhardt).
Avec " un amour désespéré " Wyler reprend avec maestria ses thèmes favoris : l'impossibilité de changer de classe sociale, la femme cruelle, capricieuse, sans cœur ( représentée ici par l'épouse du personnage incarné par Laurence Olivier), la difficulté extrême de trouver et de vivre un amour sincère dénué de toutes considérations matérielles.
Ce film peut-être vu comme le prolongement de la réflexion de " l'héritière" réalisé trois années auparavant dont il est finalement assez proche.
Laurence Olivier est dans un de ses très grands rôles au cinéma et est épaulé par Jennifer Jones l'épouse du célèbre producteur hollywoodien David O Seilznick ( l'actrice a énormément de charme, mais représente, à mes yeux, la seule petite faiblesse du film, sauf dans les scènes finales ou elle est très convaincante).
Un homme maître de rang dans un restaurant huppé, très à l'aise financierement et marié depuis plus de deux décennies avec une épouse acariâtre, invivable, tombe follement amoureux d'une jeune femme démunie. Il décide de refaire sa vie, mais son épouse qui ne l'aime pas, le poursuit de sa vindicte.
Bien que rarement cité parmi les plus grandes réussites de Wyler, " un amour désespéré " est pourtant un des chefs-d'œuvre de son auteur et certainement un très grand film tout court, servi par la finesse de l'analyse psychologique qu'il propose et la qualité de sa réalisation. Superbe.
Un grand film comme on en fait plus , romantique , triste et désespérant . A voir donc par tous . L'amour absolu existe dans toute sa beauté et parfois sa cruauté .
La déchéance tragique d'un homme qui plaçait l'amour au-dessus de tout et qui voit ses espoirs anéantis jusqu'à un point de non-retour. Un mélo assez bouleversant et une formidable histoire d'amour contrarié.
Il y a des films qui gagneraient à être coupé net, c’est le cas ici. Si le mot fin était écrit lorsque le train redémarre avec Carrie et George sur le grand marche pied, il méritait 5 étoiles. Après, il devient beaucoup plus lourd et le talent de Wyler ne peut rien contre les péripéties du roman. C’est du beau cinéma classique avec un couple convaincant même si Laurence Olivier a bien du mal à faire passer dans ses yeux toute la passion qu’il éprouve pour Carrie. Il y a plus à dire sur l’histoire que sur la mise en scène de Wyler toujours tirée à quatre épingles. Pour moi, la passion amoureuse excuse tous les mensonges; or, en dehors de ce fait incontestable les deux personnages sont assez admirables. Ils connaissent de graves problèmes dans leurs milieux respectifs. Les groupes humains pardonnent mal la liberté et l’indépendance, c’en est ici une véritable démonstration et c’est même l’homme qui, au départ le mieux loti, finira le plus tristement. Le coté romantique est donc terriblement mis à mal dans le seconde partie du film, heureusement que George dit qu’il le referait si c’était à refaire sinon ce film serait aussi désespérant que l’amour de son titre. Resterait de toute manières la prestation de Jennifer Jones et là, les mots me manquent pour en dire tout le bien que j’en pense.
Ah ça, pour du mélo, c'est du mélo ! Mais du beau, intelligent, bien joué et réalisé par un William Wyler en très grande forme. Le résultat n'est ainsi jamais agaçant et au contraire constamment crédible, le scénario ayant l'habileté de nous offrir une narration souvent inattendue, que ce soit dans l'évolution des personnages ou dans la façon dont les événements vont parfois se dérouler. De plus, il est très rare de voir un tel film ne pas souffrir un seul instant des caricatures : c'est le cas ici (ou alors vraiment à une toute petite exception près), Wyler n'ayant pas son pareil pour nous offrir de belles émotions sans jamais en faire trop, préférant au contraire s'appuyer sur des situations convaincantes et un destin aussi implacable que cruel... Le résultat est douloureux, parfois déchirant, à l'image d'un dénouement ne nous épargnant pas franchement, mais « Un amour désespéré » est une histoire d'amour comme on en fait plus, où Laurence Olivier et surtout une inoubliable Jennifer Jones trouvent probablement un de leurs plus beaux rôles : on aura rarement vu œuvre sur les conflits intérieurs et la dignité aussi marquante que celle-ci.
Les intentions d'un homme, quel qu'il soit, sont toujours les mêmes, quand il décide d'aider une jeune fille en détresse... C'est du moins ce qu'on se dit au début de ce film : la jeune Carrie aura à faire à deux protecteurs successifs. Le premier, intéressé quoique finalement moins méchant qu'on le croit, et juste un bonhomme rigolard et heureux de vivre, il n'est pas marié. Le second est un homme marié, lui. Il a une position respectable dans la société, une situation confortable dans un restaurant luxueux, une belle maison et des enfants qui l'aiment... Mais non, il n'est pas heureux de son mariage, alors quand il aperçoit la pauvre Carrie, complètement perdue dans son restaurant élégant, il en tombe amoureux malgré lui. C'est le début d'une déchéance, mais d'une déchéance voulue, d'une noble déchéance, pareille à la Camille de La Dame aux camélias, dont on fait souvent allusion. Il va donc s'opérer un tragique retournement de situation : l'élégant, distingué, noble et confiant Laurence Olivier devient un clochard à la merci de sa mauvaise santé, et Jennifer Jones, de pauvrette timide et velléitaire devient une danseuse vedette et admirée. Désespéré, ça on veut bien le croire ! William Wyler n'a jamais fait tomber de héros aussi bas, si ce n'est dans la folie, et ici il s'agit de la condition sociale. D'une forte tonalité balzacienne, Carrie prouve une fois de plus le talent de son auteur, visible dans le moindre plan, dans la moindre émotion.
Une oeuvre injustement oubliée d'un très grand cinéaste aujourd'hui injustement oublié, "Carrie" (qui n'a absolument rien à voir avec la gentille fille aux pouvoirs paranormaux qui zigouille les gens méchants avec elle de Stephen King et de Brian De Palma !!!) est pourtant une superbe histoire d'amour, romantique dans le sens le plus sombre du terme. Comme d'habitude, la mise en scène de Wyler est absolument irréprochable dans tous les détails de la réalisation. Le scénario arrive l'exploit d'être magnifique en même temps que cruel. La beauté sophistiquée de Jennifer Jones colle parfaitement à l'époque pendant laquelle se déroule l'histoire ; le talent de l'actrice fait le reste. Mais ce qui a de plus magistral dans le film, c'est sans conteste Laurence Olivier. Son jeu subtil, retenu et intense en même temps donne sûrement la descente aux enfers la plus émouvante du cinéma avec peut-être celle de James Mason dans "Lolita" (qu'est qu'ils sont énervants ces acteurs anglais à être les meilleurs !!!). En bref, il ne faut surtout pas se laisser rebuter par le profond désespoir qui anime cette oeuvre mais au contraire plonger dedans ; ce très beau film en vaut largement la peine.
Bon mélodrame dans lequel George Hurstwood (Laurence Olivier), riche aristocrate et amoureux de Carrie Meeber (Jennifer Jones), abandonne tout pour vivre sa passion. Mais Hurstwood ne pouvant subvenir au besoin du couple, Carrie décide de le quitter croyant qu'il serait mieux sans elle. Laurence Olivier incarne à merveille, et avec sa classe habituelle, cet homme qui a tout perdu et dont on suit la triste déchéance.