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    Turkish delices
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    L'homme sans nom
    L'homme sans nom

    155 abonnés 972 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 novembre 2023
    Un cinéaste est né. Avec Turkish Délices, Verhoeven se fait connaître pour son style si singulier. C'est aussi le début de la formidable association Paul Verhoeven-Ruger Hauer. C'est aussi un personnage féminin très bien développé et superbement incarné par Monique Van de Ven. L'histoire est assez basique mais on y retrouve toute la pâte irrévérencieuse du cinéaste (et son manque d'émotion malheureusement).
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 1 996 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2022
    Désireux d'opposer l'esprit bohème aux conventions bourgeoises le récit suit surtout les fantasmes sexuels et la frustration amoureuse d'un détestable personnage, égoïste, inconséquent, vulgaire, campé excellemment par Rutger Hauer. Son histoire sentimentale entre tendresse et perversion, dans une chronologie non linéaire, peaufine sa psychologie mais ne passionne guère malgré son empreinte visuelle, la provocation vaine étant peu intéressante. Un parti pris assumé qui séduira ou lassera.
    Eselce
    Eselce

    1 387 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 janvier 2017
    L'amour passionné et sans pudeur d'un couple déjanté. J'ai eu un peu de mal à faire le lien avec la toute première scène et le final. Le film est très bizarre, surtout dans le comportement culotté et imprévisible du couple. A la fin, lui semble plus mâture alors qu'en premier lieu, c'est un fêtard qui ne pense qu'au sexe et à l'art... Il peint, sculte, dessine. Elle est encore plus atteinte. Film original, cru et à la limite du scatologique par moment. Le réalisateur de Robocop aime bien explorer l'intimité de ses personnages tantôt délirants, tantôt répugnants. Personnellement, je ne le reverrai pas.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juin 2016
    Turkish delices est un chef d'oeuvre uniquement dans sa version originale, sous-titrée ou pas.. C'est la version trash de Love story, et c'est infiniment mieux. La version doublée française est une catastrophe... les voix françaises parlent faux et totalement sans émotion ce qui pour un film sur la passion est un comble, et puis elles ont vieilli... Dommage, parce que le public francophone passe à côté d'une histoire bouleversante, et sans doute un des meilleur rôles de Rutger Hauer.
    konika0
    konika0

    27 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Verhoeven, c'est une valeur sûre à deux exceptions près (les navrants Showgirls et Tricked). A vrai dire, je ne connaissais de lui que sa fabuleuse période américaine (Robocop, Total Recall, Basic Instinct, Starship Troopers) et un film hollandais plus récent, le monumental Black Book. Avec Turkish Delices, on remonte le temps pour aller chercher les fondements du ciné de Verhoeven sur sa terre natale au début des 70's. Une très belle histoire d'amour passionnel matinée d'un dressage de portrait social assez caustique. Alors certes, je préfère ses explorations grandiloquentes américaines mais dialogues, interprétation et thématiques sont justes et diablement avant-gardistes. Et malgré l'ambiance radicalement différente de celle des films sus-cités on retrouve tout l'univers de Paul Verhoeven et notamment cette trivialité du corps. Vomi, sang, excréments, larmes, crachats, c'est pas le menu d'un resto pour touristes à Carnac mais des mets de choix entre les mains de celui qui saura les manier. Chez Verhoeven, la beauté surgit dans le crade et la tromperie et la posture morale est confrontée aux exigences du corps. L'humain y est à la fois beau et dégoûtant. Et c'est exactement pour ça que j'aime le cinéma de Paul Verhoeven.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    112 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 janvier 2016
    Choquant!? J'avoue ne pas avoir été choqué pour le moins du monde...Il y a bien quelques scènes de sexe mais absolument rien de malsain ne s'en dégage. C'est plutôt une très jolie romance que nous conte l'excellent Paul Verhoeven abordant de nombreux thèmes sur fond de musique à l'harmonica qui ferait presque penser à un film avec Pierre Richard. D'un côté Erik l'artiste bohème contestataire, de l'autre Olga la petite bourgeoise pas très claire dans sa tête, nous suivons leurs péripéties dans un scénario d'une grande finesse où Verhoeven se montre de plus en plus touchant dans sa mise en scène. Une belle histoire autour de la libération sexuelle qui n'est pas sans rappeler "Les valseuses" de Blier...
    .Jurassic
    .Jurassic

    112 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 février 2015
    « Turkish Délices », c’est le deuxième film du réalisateur hollandais Paul Verhoeven, alors âgé de 35 ans, et débutant tout juste dans le milieu du cinéma après un premier film « Business is business » que je n’ai pas encore réussi à me procurer, mais plutôt mal reçu par la critique de son pays. On peut donc considérer que le début des affaires pour le Hollandais Violent commença réellement avec ce « Turkish Délices », projet audacieux relatant la vie de couple hors-normes d’Érik, sculpteur contestataire, et Olga, jeune femme extravertie de bonne famille. Tout ce qui caractérise le cinéma de Paul Verhoeven, américain comme hollandais, se trouve déjà dans ce film, à savoir une critique acerbe de notre société, de ses normes, de ses conventions, les rapports de domination entre l’homme et la femme…, et bien sûr un brin de subversion.

    Et cette subversion, comme souvent chez lui, elle s’exprime tout d’abord par le sexe. Mais, comme toujours chez lui, jamais l’on ne tombe dans la gratuité, dans le faux, tout est parfaitement dosé, en phase avec la philosophie des personnages. Et pourtant, le film choque et veut choquer. Éric est un libertin, symbole d’une Hollande en plein bouleversement des mœurs, qui n’en a que faire des règles imposées par la société, couche avec la première femme venue, s’adonne à toutes sortes de pratiques sexuelles... Mais avant tout, c’est un artiste. Toute cette vulgarité, cette sauvagerie se verra compensée par de purs moments de tendresse, de beauté. Au cours du film, il pourra passer une nuit, ébahi, à contempler Olga dormir comme un nourrisson le pouce dans la bouche, s’amuser à sculpter le sable autour de son corps, chercher à préserver sa naïveté et son innocence en toutes circonstances… Finalement, contre toutes attentes, c’est avant tout une magnifique histoire d’amour que nous conte Verhoeven, et la seule de sa carrière avant son grand retour en 2006 avec « Black Book ». Une histoire d’amour vraie et sincère entre deux êtres que tout semble opposer, que les normes sociales chercheront tant bien que mal à détruire.

    En plus d’être magnifiquement interprétés par un Rutger Hauer au sommet de son charisme, impressionnant d’agilité et d’animalité, et d’une Monique van de Ven incroyablement touchante, qui attrape immédiatement le cœur du spectateur de par sa joie de vivre communicative et l’immense palette d’émotions qu’elle dégage, les deux protagonistes sont dotés d’une grande justesse d’écriture. Le traitement est fin, sans lourdeurs, ne repose sur aucun artifice. On ne fait que suivre leur vie de couple, par le biais de nombreuses scènes, d’étapes dans leur vie commune, en rapport avec la famille d’Olga, le travail d’Éric, leurs voyages… On passe du rire aux larmes, de la joie la plus pure à la détresse la plus totale… Bref, on y croit. C’est pourtant une histoire qui ne se refuse aucun excès à laquelle on a affaire, mais outre cette outrance justifiée par la nature des personnages, c’est aussi dans sa critique sociale que Verhoeven vise juste. Le metteur en scène a beau ne pas être adepte de la subtilité (en démontreront ses films suivants, « Le Quatrième Homme » en particulier), le portrait de la haute société qu’il brosse et développe tout au long du film évite tout manichéisme, prend le temps de montrer tout ce qu’il y a de bon chez les parents d’Olga, chez son père tout d’abord, seul véritable membre de cette famille apprécié par Érik, puis chez sa mère, profondément détestable mais à qui Verhoeven accordera quelques moments plus doux.

    Il nous fait comprendre avec ce qu’il faut de subtilité qu’au-delà de leurs milieux sociaux respectifs, cette histoire d’amour entre Érik et Olga, fondamentalement, ne peut pas fonctionner. Verhoeven l’annonce dès leur rencontre et l’accident de voiture, un tel contraste entre les deux jeunes gens, mêlé à leur tempérament explosif ne peut qu’être voué à l’échec. Mais l’on va y croire jusqu’au bout, on va suivre aveuglément le personnage de Hauer dans l’espoir que l’issue de cette histoire puisse être heureuse. C’en est un véritable tour de force, maintenir l’attention du spectateur à partir du simple attachement que l’on éprouve envers les personnages, sans véritable intrigue, sans fil conducteur… Magnifique, tout simplement.

    Le film est lui-même marginal, s’affranchit de toutes règles, manipule le spectateur à travers le montage et divers flash-backs, à la manière des deux premières séquences oniriques servant d’introduction au métrage, déroutantes et mensongères. Dès son deuxième film, Verhoeven pose les premiers jalons de son cinéma, prend des risques, et adopte une mise en scène crue et riche en symboles, avec entre autres un gros travail sur la lumière, et une obsession pour les miroirs qu’il développera dans ses films suivants, objet voyeuriste, témoins de tout, qui observe en silence. Il utilise une caméra très mobile, la plupart des scènes étant filmées caméra à l’épaule, mais dont les mouvements sont relativement contrôlés. L’approche du film se veut un aspect documentaire, Verhoeven s’appuie sur le naturel des décors, la variété des situations et péripéties pour emporter l’adhésion du spectateur et accentuer davantage le réalisme du métrage.

    Sur le plan technique, « Turkish Délices » surprend. La photographie de Jan de Bont offre de superbes tableaux et sert au mieux la mise en scène de Paul Verhoeven, à l’image de cette scène du repas d’une lumière rouge infernale, absolument terrifiante, ou de la superbe captation des couchers de soleils. Du côté de la musique, Rogier Van Oterloo parvient également à se distinguer à travers quelques morceaux constitués majoritairement d’harmonica et de piano, transmettant toute l’essence tragique nécessaire à une telle histoire. On retiendra aussi ce petit sifflement entêtant, empreint de cet esprit libertaire cher à son auteur.

    Bref, Paul Verhoeven signait avec « Turkish Délices » son premier grand film, drame déchirant et poignant, véritable tourbillon d’émotions, pertinent dans son propos, provocateur dans son traitement… Un grand réalisateur était né, et il ne comptait pas s’arrêter là !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 17 février 2015
    L'histoire dramatique, fascinante, crue et sans tabous d'une violente passion charnelle.
    Benjamin A
    Benjamin A

    709 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 janvier 2015
    L'histoire d'amour en Hollande entre Eric, un sculpteur bohème et sans lois et Olga, jeune femme qu'il rencontre en auto-stop et issue d'une famille conservatrice...

    La passion amoureuse et sexuelle, l'addiction à l'autre, l'amour destructeur ou encore la vie en couple, c'est une relation tumultueuse sous le signe de la libération et l'émancipation sexuelle que Paul Verhoeven met en scène pour son second film. Provocateur, cru, subversif et sans concessions, le hollandais violent met en avant cette belle mais chaotique histoire d'amour, teinté d'une certaine mélancolie.

    C'est à travers le portrait de ces deux jeunes hollandais que Verhoeven passionne et notamment Eric, qui voit en Olga la perfection, il en fait sa muse et lui donne tout son amour. Il décrit Eric comme un artiste anticonformiste, provocateur, charismatique et dont le sexe occupe une place très importante dans sa vie face à une Olga qui va découvrir le monde d'Eric et sortir de sa vie aisée et bourgeoise. Et Verhoeven retranscrit très bien toute cette passion, allant de beaux moments lyriques à l'amour destructeur en passant par la consommation de cet amour. "Turkish Delight" représente aussi le tableau d'une société hollandaise qui évolue, où la vie bohème et la libération sexuelle représentée par Eric sont opposé à la vie bourgeoise et traditionnel de la famille d'Olga et notamment de sa mère.

    Très bien écrit et sans oublier l'humour, "Turkish Delight" bascule peu à peu vers le drame où l'amour fou ne survit pas à la vie de couple et au temps qui passe. Verhoeven nous offre un cocktail d'émotion avant de voir, avec mélancolie, les changements de la vie et du temps. Et enfin "Turkish Delight" repose aussi sur son talentueux duo de comédiens et notamment Rutger Hauer où son charisme crève déjà l'écran.

    Dès ce second film Verhoeven pose les bases de son cinéma et livre une histoire d'amour non conventionnelle sur fond de libération sexuelle dans une société hollandaise en évolution.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 14 octobre 2014
    Film d'une rare puissance esthétique et dramatique qui aura inspiré nombre de films par la suite. Certains plans sont juste incroyable de beauté. Bonne adaptation du livre. à voir absolument un jour (si vous avez plus de 16 ans:)
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    88 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2014
    Turks Fruit est un livre culte de Jan Wolker, étudié par la plupart des lycéens néerlandais. Pour son deuxième long-métrage, Paul Verhoeven a la lourde tache d'adapter ce roman qui a marqué son adolescence sur grand écran. L'intrigue du film se noue autours de l'histoire d'amour entre Erik, un artiste désargenté, et Olga, une jeune fille issue de la petite bourgeoisie. Mais rassurez-vous, on est très loin des bluettes hollywoodiennes! Turks Fruit se veut réaliste et aucun des aspects de la vie de couple n'est éludé: le sexe, le quotidien, la violence, la maladie... Le hollandais violent en profite au passage pour égratigner la bonne société hollandaise, figée dans un protocole passéiste. Le film doit beaucoup à l'interprétation magistrale des deux acteurs principaux: Rutger Hauer qui crève déjà l'écran pour son premier grand rôle au cinéma et Monique Van De Ven éblouissante de fraicheur et de liberté. Néanmoins, le manque de moyen (caméra à l'épaule, truquages maladroits...) et la structure narrative un peu bancale (la narration non chronologique n'apporte pas grand chose selon moi) gâchent légèrement mon plaisir de spectateur.
    Ricco92
    Ricco92

    221 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 septembre 2013
    Plus gros succès du cinéma hollandais et nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1974 (ce sera finalement La Nuit américaine de François Truffaut qui remportera le trophée), Turkish délices (connu également sous son titre anglais, Turkish delight, ou son titre original, Turks fruit) est un film extrêmement réputé 40 ans après aux Pays-Bas (il est régulièrement élu meilleur film de tous les temps là-bas).
    Bizarrement, c'est le film de Paul Verhoeven que j'aime le moins. Cela est dû en partie au fait que le personnage principal (Eric) est loin d'être un être pour qui on peut avoir de l'empathie. Au contraire, d'abord présenté comme quelqu'un ayant des pulsions de meurtres, Eric multiplie les comportements immatures et égoïstes. Malgré un certain sens moral ( spoiler: il sera écoeuré par le comportement de la mère d'Olga lors de l'enterrement de son mari, il est meurtri quand il découvre que sa femme le trompe, il reste auprès d'elle lorsqu'elle est souffrante...
    ), on a du mal à comprendre comment Olga (qui semble plus respectueuse et sensible) peut épouser un pareil personnage malgré ses aspects romantiques. Mais ce romantisme se fait à la sauce Verhoeven, c'est-à-dire sous un jour crû où le sexe et la mort sont très présents ( spoiler: ils peuvent même être mélangés comme pour celle du père d'Olga
    ) et où les éléments scabreux ne sont pas évités, comme la scatologie (le chien qui défecte serait-il un hommage au Pink Flamingos de John Waters sorti l'année précédente ?).
    Le sentiment d'insatisfaction peut provenir aussi du fait que la première heure (excepté les premières séquences précédant le flashback) est consacrée essentiellement au bonheur d'Eric et Olga. Peut-être aurait-il été plus intéressant de réduire un peu cette partie et de développer plus largement les problèmes que rencontre le couple dans la seconde partie ?
    Malgré toutes ces réticences, il faut reconnaitre que le film laisse un souvenir durable chez le spectateur (ce n'est pas un film aussitôt vu aussitôt oublié) grâce à sa liberté de ton caractéristique de cette période libération sexuelle (la même année se tourne, en France, Les Valseuses).), à sa mise en scène dynamique et pleine de légèreté, à ses deux excellents interprètes (Rutger Hauer et Monique van de Ven, tous deux criants de vérité) et à la magnifique musique de Rogier Van Oterloo.
    Même si une déception peut se faire sentir (peut-être due aux différences culturelles entre la France et les Pays-Bas), il faut tout de même reconnaitre que ce film porte complètement la marque de Paul Verhoeven et de son époque.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 août 2013
    Le premier chef-d'oeuvre du maître hollandais, Paul Verhoeven, qui lança les carrières de Rutger Hauer et de Monique Van de Ven. Une sublime histoire d'amour entre nos deux protagonistes. C'est beau, malsain, érotique, drôle, terrifiant, excitant.. A découvrir absolument!
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 393 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 mai 2013
    De Verhoeven je connaissais surtout les films de sa période américaine, et je me suis donc lancé dans le visionnage de Turkish Delices, sans d’ailleurs avoir beaucoup d’attentes. J’ai eu la surprise d’un excellent métrage.
    1er gros point, l’interprétation. Elle repose avant tout sur le duo Van de Ven, Hauer, et tout deux sont exceptionnels. Hauer trouve là un premier vrai rôle dans lequel il se montre impressionnant de précision, de charisme, dans un travail de composition pourtant complexe, son personnage étant réellement consistant et passant par des émotions nombreuses, pas toujours simples à rendre. Face à lui van de Ven est non moins convaincante, formant avec Hauer un couple magistral que l’on suit avec un réel intérêt. Autour d’eux aucuns acteurs connus. Si quelques seconds rôles sont moins percutants, pour ma part j’ai trouvé que l’interprétation était tout à fait à la hauteur.
    Deuxième point, le scénario. Franchement on pouvait craindre le pire, avec un synopsis basique, vu mille fois. Pourtant Verhoeven transcende celui-ci. A la fois film seventies par excellence, il est aussi curieusement très actuel, et développe son histoire avec intelligence. Si Turkish Delices est bien dans le style Verhoeven, sans concession, brut, il n’est pas pour autant caricatural, simpliste en amenant son propos de façon balourde. J’ai même trouvé le film souvent d’une grande poésie, imprégné de mélancolie. Passant par toute la gamme des sentiments humains, Turkish Delices est une merveille de ce point de vue, et la conclusion est remarquable. Jamais ennuyeux, teinté d’humour parfois, d’une grande noirceur d’autres fois, c’est un tourbillon lyrique assez fascinant.
    Sur la forme, il n’y a pas énormément à redire, surtout par rapport au faible budget du métrage. La mise en scène de Verhoeven est solide. Elle ne trouve pas encore pleinement son aboutissement, et est parfois un peu raide et manque de variété et de précision, notamment dans la manière de filmer les scènes érotiques. C’est néanmoins convaincant. La photographie est soignée. Jan de Bont est dans le coup, et délivre souvent un travail sobre, utilisant la lumière naturelle avec justesse, et d’autres fois un travail plus plastique, usant d’éclairages artificielles très violent, notamment lors d’une séquence de repas dominée par un rouge que n’aurait pas renié Argento ! On sent une recherche esthétique, que l’équipe du film s’est bougé pour cela, et c’est une intention qui non seulement et louable, mais ici a largement payé. Les décors sont assez restreints, mais compte tenu du budget, c’est honnête. Enfin la bande son est magnifique. C’est une pure merveille qui mériterait vraiment de figurer dans les musiques de légende car elle baigne le film d’une aura envoutant. Elle lui donne vraiment son atmosphère mélancolique.
    Pour conclure, je conseille indéniablement Turkish Delices. C’est un très beau film, d’une poésie un peu désespérée, souvent triste et pourtant traversé de moments légers, et souvent d’une grande fraicheur. Il y a des scènes absolument magnifiques (notamment sur une plage). Certes étiqueté années 70, on passe très vite sur cet aspect pour se concentrer sur les sentiments dégagés. Certes les scènes érotiques pourront rebuter un certain public, mais Turkish Delices évite vraiment la vulgarité dans ce domaine, et il serait dommage de ne le limiter qu’à cela. Je le conseille.
    Plume231
    Plume231

    3 878 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 novembre 2012
    Deuxième long de l'ami Paulo avec son goût bien prononcé pour la violence dans quelques séquences mais il fait ici surtout la part belle à celui tout aussi prononcé pour le sexe, et parsème le tout de nombreuses scènes trashs bien dégueux. "Turkish Délices" est pourtant sans conteste un film romantique, mais bien bien à la manière très perso du "Hollandais violent", dans la mouvance de la Libération sexuelle, qui prend un tour véritablement inattendu sur les plans de l'histoire et de l'émotion dans le dernier quart (d'ailleurs au passage je me demande si "37°2 le matin" n'a pas beaucoup chouré à ce film !!!) . L'ensemble réussit donc l'exploit d'être subversif, à un point qu'on ne pourrait pas refaire le même film aujourd'hui à notre bienheureuse époque très politiquement correcte, tout en n'oubliant pas d'être profond. Et en plus côté interprétation, Rutger Hauer promène avec tout le talent qu'on lui connait son immense charisme et sa force faussement tranquille ; Monique van de Ven donne beaucoup d'intensité à son personnage. En résumé, Verhoeven n'avait pas attendu longtemps pour frapper très fort.
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