Pendant une grosse décennie, Paul Verhoeven a été reconnu comme un des réalisateurs bankables d'Hollywood, mondialement célèbre pour avoir révélé au monde entier la beauté sulfureuse de Sharon Stone dans "Basic Instinct". On connait assez mal ses débuts en Hollande, son pays natal où il réalisa six films avant d'émigrer aux Etats-Unis en 1985. "Turkish Delices" son deuxième film lui apportera la notoriété nationale en même temps qu'une solide réputation de cinéaste trash. A l'époque Verhoeven entame un compagnonnage avec son compatriote Rutger Hauer dont c'est la première apparition à l'écran. Voir Hauer sur son vélo les cheveux au vent fait penser incontestablement à Depardieu et Dewaere les post-adolescents fanfarons des "Valseuses" de Bertrand Blier qui sortira un an plus tard avec l'écho que l'on connait en France. Le parallèle entre les deux films ne s'arrête pas à la ressemblance physique entre les acteurs mais se prolonge dans la vision qu'ont les deux auteurs du devenir des idéaux de mai 1968. Les deux réalisateurs sentent bien que la morale bourgeoise a commencé à reprendre le dessus et que leurs héros sont déjà hors normes cinq ans seulement après les évènements, un peu comme les vieux cowboys de l'Ouest finissant de Robert Altman ou de Sam Peckinpah. Pour s'en convaincre il suffit d'observerspoiler: leurs deux conclusions au goût amer et tragique, Blier précipitant ses deux héros dans le ravin et Verhoeven infligeant une tumeur incurable à sa jeune héroïne. Mais là où le dénouement brutal surprend chez Blier, le basculement dans le tragique est bien plus précoce chez Verhoeven qui semble entrevoir un horizon très sombre pour cette jeunesse (un jeune peintre désargenté aimant une jeune bourgeoise) qui devra expier sa rébellion contre l'ordre établi. spoiler: A posteriori le film peut paraître prémonitoire et la maladie qui frappe la jeune fille une préfiguration du SIDA vu par certains comme intervention divine pour réprimer une trop grande libération des mœurs . Il n'est d'ailleurs sans doute pas anodin que ce soit l'élément féminin qui soit frappé car jugé par la religion chrétienne comme responsable du péché originel. Commencé dans l'allégresse, le film est clairement scindé en deux parties avec comme point d'inflexion la mort du père de la jeune femme seul élément de l'ancienne génération apte à comprendre les aspirations de cette jeunesse assoiffée de liberté et d'amour. La scène de l'enterrement où Rutger Hauer emmène sa femme vers une autre destinée fait étrangement penser à la celle du mariage du "Lauréat" où Dustin Hoffman enlevait Katharine Ross aux convenances d'une union raisonnable. Le film de Mike Nichols se concluant sur cette scène lyrique, on pouvait imaginer un avenir radieux pour les deux jeunes gens selon l'éternel optimiste américain.spoiler: Verhoeven semble vouloir nous écrire une suite beaucoup plus sombre que celle promise par Mike Nichol s. "Le Lauréat" est sorti en 1968 et en quatre ans, l'étau s'est déjà refermé sur cette parenthèse enchantée qui menée au bout de sa logique souvent moquée du "peace and love" conduisait inéluctablement à une remise en question trop profonde de l'ordre social. Le rappel à l'ordre sera vite mis en marche. "Turkish Delices" pas si subversif que l'on a bien voulu l'écrire, s'avère un formidable film témoin d'une époque où les utopies se brisent contre les remparts d'un système qui fonctionne toujours sur un ordre établi entre les classes sociales. Verhoeven continuera à distiller sa vision désenchantée du monde dans ses blockbusters hollywoodiens et Rutger Hauer l'ange blond de "Turkish Delices" finira en méchant de séries B. Curieux destins.
Le grand Paulo avec son ex-acteur fétiche Rutger Hauer nous offre un drame à la hauteur du talent du Hollandais violent. C'est trash mais c'est aussi un film qui fait réfléchir.
Film typique du début des années 70, bien mise en scéne par Paul Verhoeven. On suit cette histoire d'amour avec plaisir, on ne s'ennuie pas, mais on est pas non plus particuliérement surpris par le scénario somme toute assez classique.
le plus grand film de Verhoeven et une des meilleur histoire d'amour tournée: c'est vilkent, bestial et sans concession, et en même temps tendre, profond et émouvant. On est loin des histoires à l'eau de rose préfabriquées d'hollywood
Ca donne l’impression d’un remake cynique et malin de « Love story ». Autrement on peut souligner le talent du réalisateur pour brouiller les pistes, évoquer un drame de la jalousie inaccomplie, brouiller le fantasme et la réalité. On est dans les années 70, celles de la contre culture. Bourgeoisie dégueulasse contre bohème. L’aspect émouvant de la chose c’est de montrer un amour finissant, la désillusion et tout de même la tendresse avec. Rutger Haur est formidable. C’est tout.
Premier film que je voie de la période hollandaise de Verhoeven. On y découvre déjà son goût de la provocation. Rutger Hauer incarne à merveille Erik et la sublime Monique Van de Ven crève l'écran. Si dans la première moitié du film, on assiste à un ensemble de scènes crues avec de la provoc', la seconde moitié bascule vers un drame amoureux et change carrément de registre... Et c'est dérangeant d'assister à ça car si avec la seconde moitié Verhoeven prouve que son film a quand même une profondeur, la première moitié était bien plus drôle...
Turkish delices est une sorte de Love story version trash (c'est une adaptation du roman culte aux Pays-Bas étudié au Lycée de l'écrivain Jan Wolkers qui s'inspirent de sa propre vie), si certains le considèrent comme le meilleur Verhoeven personnellement ce n'est pas mon film préféré de ce grand réalisateur. Verhoeven ne fait pas dans la dentelle, c'est brut, sale, cru et percutant, ça secoue mais Turkish delices dégage une certaine beauté (l'histoire contient aussi un humour féroce), les acteurs sont formidables, Rutger Hauer nous livre un jeu très fort, Monique Van de Ven est une Olga touchante. Je ne peux pas dire que j'ai réellement aimé ce film mais Turkish delices ne m'a pas du tout déplu. Un film à voir pour se faire son opinion, Paul Verheoven est un cinéaste passionnant.
Pour son premier "vrai" film, Verhoeven réalise une sorte d'adaptation Hollandaise de Roméo & Juliette à la sauce marxiste. Turks Fruits ne laissera personne indifférent, comme peu de films savent le faire ! Erotique, cru, enivrant, choquant, frénétique, malsain, jouissif... les qualificatifs qui me viennent à l'esprit de manquent pas ! Superbe film, annonciateur de l'avant-gardisme et du talent du "Hollandais volant" -heu violent! XD
Une ode à l’amour et à l’hédonisme que Paul Verhoeven racontait avec son style qui lui est propre (dialogues crus, scènes de sexe très chaudes, humour noir, anticléricalisme assumé,…) sans oublier son lot de scènes chocs, provocantes, touchantes et parfois mêmes très drôles (notamment les relations entre le hippie qu’est l’excellent Rutger Hauer avec la famille bourgeoise de sa bien-aimée ou encore certains dialogues du genre « Je baise mieux que Jésus Christ »). Mais ce qui est hallucinant avec Turkish Delight est son avant-gardisme absolu, et par conséquent son modernisme total, qui prouvait clairement que le cinéma des années 70 proposait une liberté artistique hallucinante à des cinéastes comme Verhoeven qui est, désormais, un des plus grands auteurs actuels du septième art. Non pas son meilleur film certes, mais un second long-métrage archi prometteur et incontournable pour tout fan de l’Hollandais violent (et génial au passage) qui se respecte.
Je considère "Turkish delight" comme le premier chef d'oeuvre de Paul Verhoeven. Dès le début du long-métrage, le réalisateur nous plonge dans son bain glaciale puisque Erick, jeune sculpteur hippie, et rebel, abbat, à l'aide d'un marteau ainsi que d'une arme à feu, froidement un homme et une femme. On apercevra juste après le sculpteur allongé à demi-nu, dans un bordel immonde. J'ai littéralement été subjugué par la mise en scène et par l'audace du réalisateur, avec à l'image, du cul, du vomi, de la merde, de la violence. Mais c'est également avec l'interprétation de Rutger Hauer, magistral, que le film prend une réelle importance. Le jeune homme qu'il interpréte aime baiser, jusqu'au jour, où l'amour de sa vie apparait, Olga, il décidera alors de se marier avec. Dans "Turkish delight" ou encore "Turks Fruit", on sent un Verhoeven, talentueux, audacieux, et précautionneux. Chef d'oeuvre.
Turkish delices marque la première collaboration entre Paul Verhoeven et l'acteur Rutger Hauer avec qui il tournera en tout quatre films, turkish delices, katie tippel, soldier of orange et la chair et le sang. Ce film, le deuxième de Paul Verhoeven, relate l'histoire d'amour sulfureuse et passionnée entre un hippie et une fille appartenant au milieu de la bourgeoisie. Il montre sans concession et sans retenue le conflit familial entre ces deux milieux et le mépris que le milieu bourgeois éprouve et affiche pour Erik, la mère de la fille entreprendra tout pour éloigner le viking Hauer. Années 70 oblige, le film montre de nombreuses scène de sexe entre les deux amoureux et porte bien son nom puisque dans cette histoire d'amour, toute la nature de l'homme est montrée: sexe, cul, excréments, nourriture, vomi, tout est réuni pour donner l'image d'une histoire extrêmement réaliste. La vulgarité de la famille de la fille dégoûtera tellement Hauer qu'il vomira sur sa femme. Hauer qui jusqu'à présent limitait l'amour au sexe découvrira les sentiments lorsqu'il perdra sa dulcinée atteinte d'une lésion cérébrale. Le film est à la fois drôle, jouissif, triste, touchant et reflète une réalité proche de nous et qui ne laissera personne de marbre. Nominé à l'oscar du meilleur film étranger en 1974, ce film a rencontré un immense succès dans son pays et ne prend pas une ride. Verhoeven signe ici son premier chef-d'oeuvre et révèle un acteur monstrueux de présence et de charisme qui effectuera lui aussi une carrière internationale.
Choquant, érotique, malsain et morbide, un grand film de Verhoeven, quand il commençait tout juste le cinéma (et faisait découvrir l'acteur Rutger Hauer). Attention, extrèmement choquant.