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mister
17 abonnés
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4,0
Publiée le 7 août 2019
Ce film de 1936 dénonce comment les firmes importent de la main d'oeuvre des pays pauvres, pour challenger les workers natifs et leur imposer des mauvaises conditions de travail et de salaire : si tu n'es pas content, l'immigré prendra ton job. En 1936, les travailleurs américains étaient fiers et courageux et savaient résister contre la tyranie qu'on voulait leur imposer. Evidemment, ça ne plaisait pas aux firmes, et c'est pour cela qu'ils ont eu l'idée d'inventer un concept qui allait avoir un succès considérable pour lutter contre la résistance de leurs employés : le raciste. Comme les firmes possédaient les médias et que la classe politique étaient à leurs bottes (c'est quand même les firmes qui financent les élections), ils ont matraqué à longueur de journée et par tous les moyens la même litanie : le racisme c'est mal, c'est pire que voler ou tuer. Si tu es raciste, tu es coupable et tu es exclus de la société. Ainsi on peut faire tout accepter aux gens. S'ils ne veulent pas, alors ce sont des racistes, et etre raciste c'est devenu la pire ignominie de la terre. La recette a eu tellement de succès, qu'elle a été appliquée dans tous les pays occidentaux. Autrefois, quand un peuple envahissait un pays, ceux qui luttaient étaient des résistants. Aujourd'hui, ils sont devenus des racistes. C'est comme ça que de nombreux peuples dans le monde ont été soumis au plus grand profit des firmes. Le conditionnement a atteint un tel niveau, que toute personne voulant s'opposer est automatiquement censuré, partout et en tout lieu. Ne reste plus que les écrits qui véhiculent la même pensée, toujours la même pensée, répétée sans cesse par les conditionnés au cerveau lavé : si tu t'oppose aux desseins des firmes qui veulent plus de consommateurs serviles et soumis, alors tu es un immonde raciste, et donc tu ne mérites pas de faire partie de l'humanité.
Noir comme la nuit. Les années 1930, c’est un peu l’installation de l’apocalypse. En 1937, L’Europe est largement dominée par les idéologies d’extrême droite et les démocraties vacillent dans le sillage de la crise de 1929. Aux States, les mêmes dangers rôdent la nuit, quand on ne les voit pas. Frank est un honnête ouvrier méritant dans une usine. Quand arrive l’heure de sa promotion, elle lui passe sous le nez au profit d’un fils d’immigré polonais. Franck voit rouge et se met dans une colère noire. Pile poil le bon moment pour se faire embrigader dans un groupuscule secret pratiquant les représailles armées contre l’envahisseur. Il est tout d’abord réjouissant de retrouver ce Bogart dont on avait oublié le charisme à force de le voir et de ne plus le regarder. Son jeu est ici tout en puissance à mesure qu’il s’enfonce dans l’obscurité. Sa présence colle parfaitement à l’ambiance du film car nous sommes quelque part entre le thriller politique et le polar noir. Les codes du noir sont d’ailleurs de mise et conformément au genre, notre héros n’en finira par de chuter sans qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Tu paieras pour ton pêché. J’ai commencé par une mise au point contextuelle car le film est indissociable de son contexte. Les discours de haine des fonds de caves sont des copies conformes des diatribes d’Hitler, jusqu’à la gestuelle. La tenue de ces brutes haineuses (davantage crapules qu’idéologues) est celle de la véritable Légion noire, groupuscule actif dans les années 1930, et donc proche de l’esthétique du KKK. Le choix d’une victime polonaise n’est probablement pas innocent non plus (il est d’ailleurs étonnant que les apprentis nazis s’en débarrassent en l’exilant de force dans un train …). Le film se conclut sur un plaidoyer pour la défense des valeurs américaines (liberté, justice, respect des droits, respect de la propriété privée, …) à grands coups de citations de la constitution, des pères fondateurs, de la déclaration d’indépendance … à l’américaine en somme. Ça a le mérite de lever toute ambiguïté mais on doit admettre que le ton moralisateur est lourdingue. Reste que ce film se veut probablement pédagogique et on imagine qu’il peut se montrer persuasif. Quoi qu’il en soit, on tient là un très bon thriller noir à l’intrigue bien menée et à l’interprétation solide. Un vrai plaisir qui n’a pas souffert des années pour peu qu’on le replace dans son contexte. A noter qu’il fut un temps censuré au USA ainsi qu’en France en raison de sa violence (toute relative, question de standards). A voir assurément !
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3,0
Publiée le 18 mai 2014
La promulgation du code de censure de William Hays dans les annèes 30 semblait dirigèe contre les grandes compagnies de production cinèmatographique financèes par Rockfeller et la banque Morgan! En rèalitè, elle visait tout autant l'aspect politique que l'aspect moral des films! Elle obligea les rèalisateurs à modifier considèrablement leurs scènarios et elle introduisit l'image gènèralisè des « happies ends » faux et artificiels! La prècensure et l'autocensure èvitaient le plus souvent de recourir à l'interdiction pure et simple des films! il y eut pourtant quelques exemples de censure directe, par exemple pour ce "Black Legion" d'Archie Mayo, où l'on voyait une organisation secrète analogue au Ku Klux Klan s'attaquer aux syndicats corporatifs des travailleurs! Ainsi ce film vigoureux avec Humphrey Bogart (qui n'ètait pas encore le mythe que l'on connait) et la belle Ann Sheridan prèsente des organisations secrètes de type fascisant, opèrant aux Etats-Unis, mais le propos est encore très vague! Rèalisè en 1936 avec une naïvetè que l'on pardonne aisèment (c'est l'èpoque qui voulait ça), "Black Legion" est restè malheureusement inèdit en France, sauf sur T.C.M...
Lors de l'Âge d'or hollywoodien, la Warner Bros. était la Major la plus engagée et de très loin. "La Légion noire" en est un exemple parfait car c'est peut-être la seule oeuvre tournée à cette époque à dénoncer (du moins la seule produite par un grand studio hollywoodien !!!) les agissements du Ku Klux Klan (l’organisation dans laquelle entre le protagoniste s'appelle "Black Legion" mais il est plus que fortement sous-entendu qu'il s'agit en fait du KKK !!!). Pour cela, le scénario n'y va pas de main morte car plus que les scènes de violence qui sont plus suggérées que véritablement montrées c'est la stupidité de la "Légion" et de ses membres qui est abordée. Ainsi ceux qui la dirigent sont juste de froids hommes d'affaires qui profitent du fanatisme et de l'imbécillité de leurs "hommes" pour se remplir pleinement les poches, et difficile d'oublier le serment d'allégeance se faisant un pistolet sur la tempe qui est à lui seul une aberration comme seule la bêtise humaine peut en créer. Et puis, il y a le portrait du personnage principal... En fait, il s'agit juste d'un type normal, enfin plutôt d'un pauvre type normal, qui va être pris dans un engrenage qui va faire de lui autant une victime qu'un bourreau. Même s'il faudra encore attendre cinq ans avant qu'il accède au rang de star, Humphrey Bogart livre une prestation convaincante dans ce rôle et prouvait qu'il avait déjà pleinement le charisme pour faire voir que ce n'était qu'une question de temps. On notera aussi une scène assez étonnante qui se moque des médias et de leurs manières de "s'arranger" avec la vérité. On pourra juste regretter une fin un peu trop pompeuse et naïve pour convaincre. Mais il n'empêche c'est un film incontournable ne serait-ce qu'historiquement ou encore parce qu'il délivre un message malheureusement encore actuel.