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Benjamin A
713 abonnés
1 922 critiques
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4,5
Publiée le 26 mai 2015
C'est lors d'un beau week-end que la veuve d'un général réunit quelques-uns de ses amis, voisins et familles dans sa belle et immense propriété. Peu à peu ils boivent, jouent, se remémorent des souvenirs avant que des failles de leur vie apparaissent...
En adaptant la pièce Ce fou de Platonov d'Anton Tchekhov, Nikita Mikhalkov nous immerge au cœur de cette noblesse russe du XIXème siècle où quelques amis profitent du soleil, de l'osmose avec la nature et en profitent pour tomber dans le rire, l'ivresse, s'amuser à écouter un piano mécanique et jouer à divers jeux. Mais peu à peu, après nous avoir présenté ces personnages dans la convivialité, les masques tombent, le passé et les rancœurs ressortent, les cries s'entendent et on passe de la lumière à l'ombre.
Bénéficiant d'une très grande qualité d'écriture, tant au niveau des dialogues, riche, profond mais sans lourdeur, que des personnages, auxquels on s'intéresse très vite, Mikhalkov donne de la puissance à son récit, notamment dramatique et intellectuelle. Démarrant au cœur de l'immense jardin, il s'intéresse au moment présent, sans revenir sur le passé des personnages et ce qui va les amener à être ici et permet au spectateur de s'immerger au milieu de ce tableau de la noblesse russe, d'avoir le sentiment d'être à leurs côtés et de ressentir ce qu'ils ressentent, tant dans la gaieté que dans les rancœurs. Entre vanité, cynisme et crise existentielle, on découvre des personnages faillibles, dont le bonheur et l'intelligence ne sont parfois qu'une apparence. La narration est exemplaire et il passe d'un groupe de personnages à un autre avec subtilité, sachant retranscrire tous les intérêts psychologiques et intellectuels avec finesse.
Le film devient de plus en plus prenant et fascinant, commençant comme une simple réunion conviviale avant que l'on entre dans des drames personnels. On assiste au portrait d'une société qui n'existe plus, à la façon de vivre d'une certaine noblesse et aristocratie, s'échangeant des pensées sur la vie et le monde tout en s'amusant avec des jeux ou gages parfois bien ridicules. Le film est aussi passionnant qu'il est d'une grande richesse, abordant tant de thèmes différents et sachant retranscrire toute l'ambiguïté et le drame des personnages. Mikhalkov ne tombe jamais dans la facilité et laisse le spectateur s'immerger et juger, si il y a besoin, de ce qu'il a devant les yeux. Utilisant une très belle photographie, il met bien en avant le magnifique cadre naturel de son récit pour livrer plusieurs tableaux magnifiques, ses mouvements de caméra sont toujours très souples et fluides, c'est raffiné et on a l'impression d'être au cœur de la nature et de ressentir la rosée matinale, le soleil etc. C'est aussi la belle reconstitution (décors, costumes...) ainsi que ses acteurs qu'il met en valeur, chacun sachant retranscrire toute la consistance et la dramaturgie de leur personnage.
C'est en plein cœur de la noblesse russe du XIXème siècle que nous immerge Mikhalkov, livrant un tableau de cette société maintenant disparue tout en nous faisant ressentir aux côtés de ses personnages et de leurs drames, parfois pathétiques et absurdes dans un magnifique milieu naturel.
Un dimanche à la campagne chez la veuve Petrovna on attend la visite de voisins dont certains qu ont à pas vu depuis longtemps. Dans ce 3 film Mikhalkov adapte la piece de Tchékov(Platonov). Description de la décomposition de l'aristocratie russe, le film malgrés une fausse bonne humeur est trés noir. Je conseille ce film qui est p etre la meilleure adaption de Tchékov, si le film peut rebuter au début par un incroyable bavardage et fausse joie, on est très vite fasciné par Platonov qui est le plus lucide de cet aristocratie, et dont le mal etre de lui-meme et de son monde l'empeche de vivre et d etre heureux. Si le film est difficile a démarrer il devient vite fascinant, surement le meilleur film de Mikhalkov.
On peut déjà faire l’analogie de piano mécanique avec la société immuable. « Qu’allons nous devenir si nous changeons? » Mais certains veulent changer dans leur cadre immuable. L’amour en fait partie. La première partie est quand même très très longue et c’est à partir du repas qu’on appréciera les pensées sur la société
Virtuose, la mise en scène joue des lumières, des couleurs, des focalisations, pour sublimer chaque décor, chaque paysage, renforçant le contraste entre le luxe ostentatoire de ces nobles en leur tour d'ivoire et la réalité de leur caractère. Mettant à nu dans une satire aigre, violente de sa cruelle lucidité, les frustrations, les regrets, les (dés)illusions d'une aristocratie engoncée dans des divertissements (au sens plein du terme) mondains où les cris de joie superficiels se mêlent à une surenchère vaine pour échapper à la vérité d'une existence inutile, égoïste, mesquine, soutenue par l'essentielle conviction d'une supériorité innée qui culmine dans la saisissante séquence de la requête dédaignée de l'humble ouvrier se dessine pas à pas l'intériorité de personnages campés avec une déchirante pertinence par des comédiens offrant leurs traits aux bassesses, aux émotions, aux faiblesses d'êtres dont le confort heureux ne tient qu'au fil d'une prise de conscience insoutenable, à moins de fuir d'emblée cette prison dorée vouée à se détruire (ce que choisira le jeune témoin de cette déchéance morale?). Portée par le poignant Una furtiva lagrima, cette partition harmonieuse dans son portrait de masques dissonants fascine. Brillant!
Adaptation de la pièce Platonov d'Anton Tchékhov plus que ravissante. Le film ne copie pas la pièce. Au sens où beaucoup d'éléments semblent venir de quelques autres texte de Tchékhov. Ce que je n'ai pas vérifier, mais en tous cas il est clair que le réalisateur a prit des libertés pour faire son film avec son histoire mais peut être pas ses personnages. C'est vraiment de qualité autrement. C'est très beau, le film n'a pas vieilli et en plus de cela c'est grisant. Je ne me suis pas ennuyé.
Très grand film qu'il faut voir en VO, bien entendu.Certainement son oeuvre la plus aboutie, témoignage qui plus est d'une société qui n'existe plus, somptueux.