Mon compte
    La Bataille d'Alger
    Note moyenne
    4,2
    605 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur La Bataille d'Alger ?

    61 critiques spectateurs

    5
    21 critiques
    4
    29 critiques
    3
    9 critiques
    2
    1 critique
    1
    0 critique
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 202 abonnés 4 190 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 août 2012
    Le film de Gillo Pontecorvo, Lion d'or à Venise en 1966 a longtemps eu des démêlés avec la censure française au même titre que tous les films traitant du conflit algérien. Réalisé seulement 3 ans après la signature des accords d’Evian la plaie était encore trop béante pour que les esprits soient prêts à accepter une telle remise en question de la politique de décolonisation de la France. Sans aucune vedette, Gillo Pontecorvo cinéaste engagé place résolument son métrage dans la veine documentaire pour restituer à travers les évènements qui ont ensanglanté Alger l’ensemble du processus qui a obligé la France à reconnaître que sa domination sur cette colonie conquise en 1830 n’était plus viable. S’il prend clairement parti pour le FLN, Pontecorvo n’est jamais outrancier dans sa démonstration. A la vue du film et du statut des algériens sur leur propre sol qu'il met en exergue on se dit que l’issue vers l'lindépendance était fatale et que l’honneur de la France aurait été de le reconnaître plus tôt. Les différences de classes sociales quand elles sont trop marquées sont déjà difficiles à accepter et portent en elles le germe révolutionnaire. Comment peut-on imaginer que l’on va réduire tout un peuple au sous prolétariat pendant qu’une classe moyenne composée de colons va pouvoir émerger sur un territoire qui n’est pas le sien ? L’explosion était inévitable, on ne pouvait pas demander plus longtemps aux algériens de vivre dans la misère avec pour seul spectacle en rentrant du labeur, la jeunesse pied-noir qui s’amusait à la plage ou dans les dancings. Pontecorvo dissèque très bien la réaction en chaîne d’un pouvoir qui ne veut pas voir la réalité en face et qui croît que l’intimidation et la répression sanglante suffiront à repositionner chacun selon l’ordre établi. C’est le colonel Mathieu joué un Jean Martin qui fera la meilleure analyse de la situation là où les politiques sont le plus souvent aveuglés par les puissants lobbys qui demandent à ce que leurs intérêts soient défendus bec et ongles. Sans aucun pathos le film rend compte des horreurs d’une guerre urbaine qui se règle à coup d’attentats terroristes et de torture. On comprend mieux après avoir vu le film que tout ait été fait par les autorités de l'époque pour éviter que le film soit vu par le plus grand nombre. La question qui se pose en 2012 est de savoir si l’histoire apprend quelque chose aux hommes ,
    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    299 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 octobre 2021
    On retrouve là l'ambiguïté fondamentale d’une révolution qui se fait dans la violence en utilisant les mêmes moyens que son ennemi et qui a du mal ensuite à se départir de ce que les méthodes de ce combat ont inscrit en elle. Il montre les femmes perpétrer trois attentats à la bombe simultanés dans des cafés fréquentés par des Français en réponse aux attentats organisés dans la Kasbah avec l’aide d’éléments fascisants de la police française. Pontecorvo ne recule devant aucun effet pour mobiliser (manipuler) le spectateur. Il joue l’efficacité : musique, action, rythme, violence, ficelles du film de guerre et de l’enquête policière, suspens etc. contribuent à créer une tension sans qu’aucun camp ne sorte grandi de l’affaire, chacun employant les mêmes méthodes.
    Caine78
    Caine78

    6 809 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2008
    Il est bien probable que s'il n'y a qu'un seul film à retenir à ce jour sur la guerre d'Algérie, ce sera "La Bataille d'Alger". On est tout de suite impressionné par la force des images que nous offre Pontecorvo, et ce de la manière la plus neutre et la plus juste qui soit. C'est simple, on ne peut peut être qu'impressionné par tant de brio, qui plus est face à un sujet aussi grave et polémique. Et pourtant, le résultat est là, ambitieux et moderne, réaliste et fort, jamais simpliste dans sa manière de montrer les choses. Ainsi, il n'y a alors plus qu'une chose à dire : cette "Bataille d'Alger" est un grand film.
    GabbaGabbaHey
    GabbaGabbaHey

    210 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juin 2010
    Une oeuvre engagée et tres interessante, racontée avec passion et sincerité, et présentée comme un témoignage. Avec des acteurs peu connus (voir pas du tout), et Jean Martin, exceptionnel dans ce rôle ! Une photographie superbe et un scenario fascinant, ainsi qu'une bande-originale signée Ennio Morricone, et qui fait partie de ses plus belles oeuvres ! Un film dérangeant, qui a d'ailleurs été longtemps interdit en france, et vraiment sublime...
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juin 2024
    Il aura fallu attendre 1966 et un cinéaste italien, Gillo Pontecorvo, pour que le cinéma livre son œuvre la plus puissante sur la guerre d’Algérie, mélange de lyrisme révolutionnaire et de rigueur historique qui continue de servir aujourd’hui le nécessaire travail mémoriel. Et d’entrée de film, le décor est planté : celui-ci s’ouvre sur un détenu du FLN encore tremblant, "réconforté" par des militaires français alors que s’achève une séance de torture que l’on devine éprouvante. Rapidement, celui-ci est sommé de dévoiler l’endroit où se cache Ali la Pointe, dernier chef du FLN à échapper à l’armée française alors que la bataille d’Alger touche à sa fin. S’ensuit une séquence qui s’avère être le dénouement du film : les soldats français débarquent en nombre dans les rues de la casbah afin de débusquer le rebelle. Gros plans sur les visages d’hommes et de femmes traqués.

    Puis c’est un retour en arrière : nous sommes en 1954, année qui marque le début d’une guerre qui ne dit pas encore son nom. En voix off, la lecture du tout premier communiqué du FLN sur des images de la casbah. Tout à coup, une course-poursuite entre un policier et un musulman (il s’agit d’Ali la Pointe jeune, pas encore un combattant) qui va se terminer en bagarre avec des européens d’Algérie. Le cadrage précis sur les visages et le montage dynamique installent d’emblée le parti pris anticolonial et illustre parfaitement la violence qui couve entre les communautés. Mais Pontecorvo ne s’arrête pas là. En filmant en très gros plan le visage d’Ali, tel un Christ au regard empli de colère que n’aurait pas renié Pasolini, en évoquant les détails de son passé par la voix off d’un policier (analphabétisme, maison de redressement, prison…), il montre aussi les effets de la violence du système colonial. Il faut ajouter à cela la superbe musique d’Ennio Morricone, apportant de l’ampleur à cette introduction à la signification limpide. Le contexte est planté, on sait maintenant quel camp a choisi Pontecorvo, le film peut commencer. Remarquable.

    Malgré ce parti pris, l’image donnée de l’armée française n’est jamais caricaturale. Le personnage du colonel Mathieu, inspiré probablement de Marcel Bigeard, en est la parfaite illustration. A son apparition au mitan du film, alors que la foule pied-noire l’acclame, celui-ci est présenté comme un héros militaire tandis que son passé de résistant est rappelé par la voix off. C’est un meneur d’homme intelligent et fin tacticien. Il semble pourtant davantage agir en administrateur qu’en chef de guerre revanchard (rappelons que la France a perdu l’Indochine peu de temps auparavant). Quand il met la main sur le chef du réseau (joué par Yacef Saadi, ancien combattant du FLN et auteur du livre dont est inspiré le film), il éprouve davantage la satisfaction du travail bien fait que le plaisir du chasseur ayant capturé sa proie. Le personnage reste finalement assez opaque derrière ses lunettes de soleil. C’est bien lui qui ordonne l’usage de la torture (l’unique moyen selon lui de démanteler le réseau du FLN) et qui trouve comment se jouer des codes de la guerre pour la légitimer (la grève des travailleurs algériens). Mais il se montre aussi empathique à l’égard de l’ennemi et ne cache pas son admiration pour les chefs du FLN.

    Pontecorvo évite donc le piège de la caricature en faisant de celui-ci un personnage très romanesque, ce qui renforce considérablement le propos anticolonialiste du film. Cela fait par exemple reposer la question de la torture moins sur la décision d’un seul que sur le système colonial dans son entier, comme la conséquence tragique et inéluctable dans un tel contexte de révolte. Le colonel Mathieu le rappelle lui-même lors d’une conférence de presse où il renvoie dos à dos journalistes et commentateurs en énonçant la question centrale : "La France doit-elle rester en Algérie ? Si vous répondez encore oui, vous devez en accepter toutes les conséquences nécessaires". D’un point de vue scénaristique, en plus de l’extrême rigueur historique, on est là dans un travail d’écriture remarquablement subtil et précis. Si on ajoute à cela une mise en scène "sur le vif" caméra à l’épaule, d’inspiration néoréaliste, qui fait s’emboîter intelligemment les différents points de vue, on a un film qui, porté par le sens de l’histoire, atteint une intensité dramatique rare, comme dans ces scènes de révolte vibrantes qui auront lieu deux ans plus tard, à la surprise générale, et lors desquelles le drapeau vert et blanc se répandra irrésistiblement dans les rues d’Alger. Alors que la bataille d’Alger a été remportée (du moins militairement) par les français, le peuple musulman crie alors sa liberté sous les balles, bien certain de la marche de son destin.
    paul
    paul

    23 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2021
    Montrant l'action des paras français dans la zone autonome d'Alger, ce film s'avère rapidement être éblouissant en tous points : esthétiquement sobre, musicalement pertinent (on est bien loin des sonorités épiques hollywoodiennes !), il révèle aussi de talentueux acteurs, malheureusement trop peu connus par la suite (et c'est bien dommage !). L'inutile, les émotions, le superflu sont mis de coté, Gillo Pontecorvo oeuvre à ne montre que ce qui pourra éclairer le spectateur.

    Grâce à ce travail de neutralité et de reconstitution, La Bataille d'Alger est, plus qu'un film : un véritable témoignage historique vivant, d'une guerre qui n'a jamais dit son nom. Les attentats, la torture, l'inaction de l'ONU, tout est fidèlement montré. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que ce film a régulièrement été projeté dans des écoles militaires, ou qu'il a été censuré, en France, jusqu'en 2004, ne n'oublions pas !

    Film de 1966 à voir absolument (en VO !), il peut aussi aider à comprendre l'après indépendance, à montrer pourquoi les plaies sont encore aujourd'hui ouvertes, pourquoi différentes mémoires de la guerre sont aussi difficiles à concilier.
    Plume231
    Plume231

    3 936 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2008
    Dans un style quasi-documentaire Gillo Pontecorvo arrive à nous présenter ce qui certainement le film le plus instructif, le plus réaliste, le plus impressionnant et le plus passionnant des films sur cette période sanglante de l'Histoire. On a l'impression de revivre cette période comme s'y on y était. La distribution est excellente tout comme la reconstitution des événements d'une minutie incroyable. De plus ce film a un autre très grand mérite celui de ne pas tomber dans un manichéisme réducteur. C'est en partie cette raison qui fait que ce film n'a absolument rien perdu de sa force.
    Hotinhere
    Hotinhere

    571 abonnés 5 003 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 août 2023
    Un thriller politique puissant, brutal et captivant qui décrypte minutieusement la lutte sanglante de l'Algérie pour son indépendance, rythmé par la musique fiévreuse d'Ennio Morricone. Un cours d'Histoire indispensable. 4,3"25
    Gonnard
    Gonnard

    248 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 avril 2012
    Un quasi-documentaire sur la guerre d'Algérie étant donné qu'il a été tourné moins de quatre ans après la signature des accords d'Evian. On pouvait donc légitimement redouter une vision partisane de l'Histoire. Etrangement, il n'en a rien été. Gillo Pontecorvo ne ménage ni les uns ni les autres, visant la neutralité. Il ne noircit pas pour autant le tableau, laissant des gestes d'humanité se manifester ici et là. Même si le spectateur avisé n'apprendra rien, les principaux éléments historiques sont rappelés avec justesse : les motivations et la structure du FLN, le rôle de la communauté internationale ou encore l'action délicate et contestée de l'armée française. La BOF relève plus du film d'action que du cinéma engagé. J'avais presque l'impression de revoir un vieil épisode de "l'Agence tout risque", dommage. Enfin et surtout, le scénario est trop mince pour tenir en haleine le spectateur. L'histoire d'Ali, qui sert de fil rouge, est zappée pendant trois quarts-d'heure par une compilation de scènes de terrorisme. La litanie des attentats finit par lasser, ce qui est d'autant plus regrettable qu'elle ne se justifie pas.
    Eselce
    Eselce

    1 421 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 août 2016
    C'est pas mal car on voit les méthodes des terroristes de l'époque et leur chasse par les militaires français. Chasse, actes terroriste et combat pour l'indépendance. Je trouve que le film manque d'explication mais vaut le coup d'œil car il est le reflet d'une époque.
    Julien D
    Julien D

    1 214 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 juin 2013
    Plus que la controverse qui fit de ce film une victime des censeurs français pendant plus de trente ans, ce que La bataille d’Alger apporte à la grande histoire du 7ème art est un réalisme frappant dans le traitement de la reconstitution de l’opposition entre les indépendantistes algériens et les militaires. Gillo Pontecorvo ne cherche aucunement à porter un quelconque jugement sur les méthodes des deux camps, mais n’est uniquement animé que par une profonde volonté de reconstitution superbement détaillée de ces événements violents, la réussite de cet aspect documentaire est tel qu’aujourd’hui son long-métrage est devenu un sujet d’études pour les soldats américains se préparant à la guérilla urbaine en Irak. La personnalité trouble des deux personnages que sont Ali La Pointe et le Colonel Mathieu est un autre élément qui éloigne cette œuvre hors du commun du manichéisme inhérent aux habituels films de guerre. Sans conteste la seule approche valable que le cinéma ait fait de la guerre d’Algérie.
    rogertg2
    rogertg2

    31 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 décembre 2007
    Un très bon film de guerre, passionnant d'un bout à l'autre, sans concession, qui nous montre les atrocités commises des deux côtés : du côté français, les paras qui torturent leurs prisonniers algériens pour les faire parler et du côté algérien, les terroristes du F.L.N. qui placent des bombes dans les lieux publics, tuant tout le monde, hommes, femmes et enfants, y compris d'ailleurs leurs propres compatriotes.
    AMCHI
    AMCHI

    5 924 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2014
    Pontecorvo réalise un remarquable film sur une partie de l’histoire de France (et de l'Algérie aussi bien sur) finalement assez peu connue, d’un style très proche du documentaire La Bataille d’Alger décrit très bien ce combat d’usure entre les paras Français et les Algériens se battant pour l’indépendance de leur pays. Le ton est réaliste et cru, en tant que Français on regarde ce film de manière un peu gêné et en même temps on comprend les désirs d’indépendance des Algériens. Une réalisation percutante et vive permet aussi à la Bataille d’Alger de ne pas être un film ennuyeux, les scènes d’action sont efficaces. Du bon cinéma intelligent et comme d'habitude Morricone signe une belle B.O..
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 août 2011
    s'il y'a un bien un film à ne pas manquer dans l'histoire du cinéma, c'est peut etre bien celui la, qui a été classé 120éme dans une liste de 500 films les meilleures du monde. L'histoire reste gravée à jamais, oui la france a merdé et il faut qu'elle le reconnaisse.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 mars 2014
    J'ai vu ce film à de nombreuses reprises et je le considère comme un excellent documentaire sur cet évènement .

    Néanmoins je ne lui mets pas 5/5 parce que cette production comporte des erreurs historiques et ne nous dit pas tout.

    J'ai lu plusieurs ouvrages sur la "Bataille d'Alger" (qui s'est déroulé du 30 Septembre 1956 au 7 Octobre 1957) et certains éléments n'ont pas été pris en compte .

    Contrairement à ce que montre ce film , l'affrontement ne commence pas en 1957 mais en réalité deux ans plus tôt , en 1955 , lors du premier attentat à la bombe qui fera débuter l'escalade jusqu’à la bataille proprement dite (qui fut davantage un affrontement policier qu'un affrontement militaire).

    Ensuite le principal défaut de ce long-métrage est qu'il a un coté "réducteur" de ce qui s'est réellement passé : on nous dit que du coté algérien , il n'y a eu que le terrorisme et du coté français il n'y a eu que la torture .

    Or c'est faux !

    Oh certes , loin de moi l'idée de minimiser ces deux phénomènes mais les deux camps ont aussi utilisé d'autres méthodes qui se sont révélées toutes aussi efficaces .

    Les "indépendantistes algériens" (expression la mieux appropriée parce que c'était aussi une guerre civile) ont utilisé la guérilla urbaine (à peine vue dans le film) et la propagande pour mobiliser la population locale (ce qui n'est pas montré) dans le but de parvenir à leurs fins (à savoir créer une telle instabilité qui ferait d'Alger une ville de fait sous contrôle indépendantiste et attirer du même coup l'opinion).

    Les troupes françaises de leurs cotés sont parvenues à mettre fin aux attentats par d'autres techniques que la torture : il y a eu le rôle des services secrets qui ont infiltré et intoxiqué les réseaux du FLN ayant permis de très nombreuses arrestations (je pense ici aux "Bleus de Chauffe" et à l'opération "Bleuite") et enfin il y a eu le bouclage de la ville avec les checkpoints qui ont asphyxiés les cellules indépendantistes (en les privant de leurs mobilités et en les séparant les unes des autres , ce qui les a rendu très vulnérables).

    Une autre technique qui s'est révélée très efficace , est la mise en place du "Dispositif de Protection Urbaine" qui consistait à ficher systématiquement tous les habitants d'un immeuble et à désigner un responsable local .
    Ce maillage urbain a permis de détecter puis d'éliminer un certain nombre de militants indépendantistes algériens (ce qui les a coupés de la population et donc de leurs soutiens et d'intégrer cette dernière de gré ou de force dans le camp français).

    Or ces différents volets ne sont pas abordés dans le film .

    Notons qu'il y a eu également des "mini-sièges" durant l'affrontement . A plusieurs reprises , des militants algériens qui s’étaient fait repérer ont du se réfugier dans des maisons et/ou des appartements pour s'échapper. Les paras français ont du alors monter des "groupes d'assauts" , constitués de 12-15 hommes pour venir a bout de la résistance de 3-5 indépendantistes (trop rapidement montré dans cette production).

    Le film ne nous dit aussi pas le nombre des victimes (tous camp confondus) .

    Le FLN a commis 751 attentats à la bombe (sans compter les attaques à l'arme légère) ayant fait 1231 victimes tant françaises qu'algériennes (314 morts et 917 blessés , dont un certain nombre sont devenus handicapés) .

    L'armée française de son coté a arrête 24 000 personnes , sur ce dernier chiffre 1000 suspects au moins ont été soumis à des interrogatoires que l'on peut qualifier de torture (le chiffre diverge selon les auteurs mais il apparaît comme étant le plus fiable) et au moins 100 autres personnes ont été exécutées.

    De plus 3000 personnes ont disparu durant cette bataille dont on a plus jamais entendu parlé ...

    Enfin le film aborde trop rapidement le résultat de cette bataille .
    Qui fut le vainqueur ?

    D'un strict point de vue militaire et sécuritaire , l'armée française l'a emportée sur le terrorisme .
    Durant toute la bataille , le réseau FLN d'Alger était composé de 2000 personnes (je désigne ici les militants actifs , les sympathisants politiques bien qu'ayant joué un rôle sont plutôt à mettre de coté) .

    Sur ce nombre , 200 militants ont été tués par les autorités françaises et 1600 de plus ont été arrêtes.
    Soit 90% de l'effectif indépendantistes éliminés ... (les 10% restants quant à eux on soit pris la fuite soit se sont dispersés). Et les chefs du FLN ont tous été capturés ou tués (Ali la Pointe et Larbi Ben M'hidi sont morts et Yacef Saadi arrêté).

    Les attentats ont complètement cessé ou presque pendant les 4 années qui ont suivies , soit jusqu'en 1961 (les attentats ont repris à l'automne de cette année non plus par le FLN mais par ... l'OAS ! ).

    Les troupes françaises de leurs cotés ont eu à déplorer quelques dizaines de tués et de blessés sur un effectif de 10 000 hommes engagés dans l'affrontement (policiers compris).

    Mais l'impact de ce succès fut limité et assombri par les méthodes utilisées pour venir à bout de l'adversaire. Ce qui a placé les autorités dans une situation très délicate vis-a-vis de l'opinion publique...
    C'est à partir de ce moment-là que cette dernière s'est progressivement retourné et a finalement opté pour l'indépendance de l'Algérie . Victoire militaire mais défaite politique.

    Ce qui résume le résultat de cette guerre .

    Certainement a-t'il manqué un Gandhi qui aurait pu permettre une solution pacifique .

    Sans verser dans une uchronie sommaire , on peut se demander ce qui aurait pu se passer , si l'Algérie était reste française ou que les pieds-noirs n'aient pas été contraints à l'exode et soient restés dans
    ce pays ...

    Notons qu'il y a eu aussi des hommes d'honneurs des deux cotés , des algériens qui ont refusé de commettre des attentats et des soldats français refusant de pratiquer la torture .

    Il aurait été intéressant que tous ces éléments soient montrés dans ce film , ce qui lui aurait donné un coté plus global mais aussi plus objectif dans la vérité historique .

    Aujourd'hui ce film et cette bataille sont utilisés par de nombreuses personnes .

    Des mouvements insurrectionnels et/ou indépendantistes tels que la Bande à Baader , l'IRA , l'ETA ,
    les Talibans ou encore le Hamas se sont inspirés de ce film pour leurs actions.

    A l'inverse les armées Britanniques en Irlande du Nord , Américaines en Irak et en Afghanistan ainsi qu' Israéliennes en Palestine se sont inspirées des techniques de contres-insurrections françaises pour leurs opérations.

    Et même l'armée Algérienne a du examiner la stratégie française pour réduire à néant les Islamistes du GIA et du FIS durant la Guerre civile algérienne (1992-2002) . Et certains des officiers français venus enseigner ces techniques aux algériens étaient des vétérans de la guerre d'Algérie... quelle ironie et quel retournement de l'Histoire !

    PS : Une remarque politique , je sais que les algériens étaient de facto des citoyens de seconde zone durant la colonisation française mais cela ne justifie pas - comme certains internautes l'ont laissé entendre - le recours a des méthodes terroristes et je pèse mes mots .
    Pour moi , d'un point de vue philosophique , on est un Résistant dés lors que son pays est occupé et que l'on s'en prend EXCLUSIVEMENT à des militaires , c'est-a-dire à des hommes armés.
    Mais dés lors que l'on s'en prend et ce de manière DÉLIBÉRÉ à des civils innocents , on est un Terroriste.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top