Il fallait oser : du théâtre filmé certes, mais deux acteurs pour une multitude de personnages dans un décor de carton pâte faisant et défaisant les fils enchevêtrés de leur destin. Il faut également adhérer, on est tout de suite décontenancé, mais finalement on s'attache à ces personnages qui apparaissent humains tout simplement, banals comme nous tous. Il faut saluer les prestation de Sabine Azéma et Pierre Arditi, très à l'aise dans cet exercice de style qui ne fait que confirmer leur talent d'acteur. Les personnages partant d'une base qui elle ne change pas révélent à chaque différente scène une facette de leur caractère que l'on ne soupçonnait pas et réussit souvent à prendre le spectateur au dépourvu. Jeu d'apparences donc, jamais le personnage semble être ce qu'il apparaît être et nous étonne. Mais le fait est que nous sommes censés être au cinéma et que ce décor théâtral semble finalement bien pauvre et la scène malheureusement bien vide, puisqu'elle ne peut être occupée que par deux personnages à la fois. Autant le Dogville de Von Trier ne posait pas ce problème, autant celui-ci oui car l'action fait cruellement défaut. On s'étale, on s'étale plus de deux heures durant, si bien que le spectateur fatigue.