Le jeu d'acteurs excellent est le point fort du film, car il est très (trop) long. Pierre Arditi et Sabine Azema incarne plusieurs personnages à la fois et sont excellents
Succession de saynettes inintéressantes (une seule est humoristique), façon Canal pour retraités... Smoking est une vraie déception, compte tenu de la présence du duo Bacri-Jaoui aux dialogues. L'idée de traiter une histoire et toutes les différentes possibilités à partir de petits riens est très mal exploitée : Les conséquences des actions n'en sont pas vraiment.
Le duo Jaoui / Bacri a adapté pour le cinéma toute une série de pièces d'Alan Ayckbourn. Alain Resnais en a sorti un film en deux volets, le tout durant tout de même un peu plus de 4h30, ce qui demande une concentration et une patience hors-norme de la part du spectateur, car bien que fantaisiste, il s'agit d'un film d'auteur très exigeant. Le scénario est un exemple de bonne construction dramatique, les décors volontairement peu réalistes sont amusants, et surtout, le duo d'acteurs Sabine Azéma / Pierre Arditi est absolument bluffant dans chacune de ses différentes incarnations. La mise en scène de Resnais, a priori discrète et effacée, est en réalité très étudiée pour éviter le risque du théâtre filmé. Sur la forme, il y a donc une maîtrise indéniable, même si c'est évidemment un peu longuet et répétitif. Sur le fond, c'est un peu pareil : certaines scènes sont très réussies, mais d'autres sont redondantes. L'agilité avec laquelle on passe du drame à la comédie est en revanche remarquable. Néanmoins, il n'est pas recommandé de se faire les deux films d'affilée : risque d'overdose...
Une comédie dramatique intéressante où les deux acteurs sont en roue libre et complétements hallucinants!! Cependant le concept peut être déroutant et comme la mise en scène se révèle peu inventive on trouve rapidement que l'ennui s'installe!
Un film très balèze et admirable surtout pour les prestations des seuls acteurs principaux. Si la fin traîne un peu longueur, le film est excellent grâce aux acteurs et aux dialogues.
Un film qui tient la route! Sabine Azéma et Pierre Arditi jouent à merveille, ici Alain Resnais arrive à retranscrire du théâtre au cinéma! Un film à voir!
Au-dela du fait que ce film était à sa sortie une putain d’arnaque car il obligeait à payer deux places pour voir (en gros) le même film, ce « Smoking/No Smoking » m’afflige surtout parce qu’il n’est qu’une simple énumération de questionnements bourgeois superficiels dans lesquels Alain Resnais se vautre sans réel avec un certain dédain qui moi m’horripile. Alors après, le pire, c’est que l’idée est purement brillante sur le papier. Voir deux fois le même film avec les variances de comportement qu’implique la cigarette : moi je dis « belle expérience ». Mais bon, vu qu’après en avoir visionné un, j’ai été consterné par les futilités évoquées, la vision du second est une véritable purge tant finalement cette idée n’est qu’un gadget amusant pour une intrigue vide qui tourne dans le vent. Franchement, ce(s) film(s), c’est juste un joli foutage de gueule.
Je ne parlerais que de «Smoking» (France, 1993) d’Alain Resnais, indépendamment de «No smoking», mais il est évident que l’un et l’autre, similaires, ne peuvent se dissocier. Tout ce que je dis donc sur ce volet du diptyque concerne indirectement son second épisode. «Smoking» débute donc par un choix : celui de fumer ou non. De cette décision, Resnais, Jaoui et Bacri, tous deux scénaristes, extraient deux films de l’imaginaire. Et l’imaginaire c’est bien le seul sujet de cette adaptation d’une pièce d’Ayckbourn. Comment ne pas rire face aux arrières cartons pâtes sinon en mieux les édifiant par notre imagination. L’imagination est, comme dans «La vie est un roman», terrain de jeu. Par les cartons «Ou bien-Ou bien il/elle dit», Resnais fantasme sur l’avenir en influant sur une seule réplique. «Smoking», c’est un peu Paris en bouteille que l’on pourrait contempler avec des «si». Et si… L’imaginaire de ce film resnaisien, où le théâtre comme dans «Mélo» et dans «Pas sur la bouche» est invoqué, s’appuie sur une autre vertu cérébrale : l’illusion. L’illusion est maintenue par le choix singulier de faire un film de 150 minutes avec seulement deux acteurs. Pour entretenir l’illusion, Resnais assujettis son découpage pour n’avoir dans une séquence que deux acteurs. C’est donc dans une succession fluide de dialogues que le film se déroule. L’illusion est parfaite par le grimage réussis d’Azéma et d’Arditi. «Smoking» est peut-être le film le plus ludique de Resnais, il y a du jeu, de l’amusement qui se déploie sous nos yeux et auxquels ont participe volontairement. Le jeu est partout, jusque dans les cartons dessinés par Floc’h. Comme ces enfants qui rêvent à ce qui se produirait si…, Resnais fabule et modèle son œuvre, de ses décors à son montage, pour donner vie à ce canton britannique. Plus fondamentalement, «Smoking» aborde l’imaginaire par le choix. C’est a posteriori, le choix qui gouverne l’imaginaire et l’illusion fabuleuses du film.
Resnais nous invite à prendre part à un jeu de rôles drôle et subtil, et au charme tonique... Et son formidable sens de la narration fait que l’expérience se révèle en tout point délicieuse ! Personnages et situations sont gratinés au possible dans ce théâtre filmé complètement carnavalesque et assurément revigorant, auquel prendre part ne sera cependant pas donné à tout le monde : nul doute que certains s’impatienteront lorsque Resnais choisira de pousser la provocation jusqu’au bout en faisant durer son film encore et encore, par ses "Ou bien", qui deviendront donc vite un cauchemar - ces cartons (superbement illustrés par Floc’h) marquants l’annonce d’une autre et énième situation alternative...! SMOKING est un exercice de style débordant d’originalité et d’énergie, et d’une incroyable maîtrise.
Un des meilleurs films français. Malgré un budget extremement réduit, cette comédie est un pur chef d'oeuvre et ça c'est la marque d'un génie de la réalisation. Alain Resnais signe ici une histoire magnifique servie par des acteurs impeccables (seulement 2 pour 8 personnages différents) et complétée par des dialogues droles et efficaces (Jaoui-Bacri). Le fait de montrer ce qui se serait passer si... etait une idée encore inexploitée au cinéma et pour une premiere fois, on peut dire que c'est réussi. César du meilleur film et Prix Louis Delluc largement mérités...