Je me suis mis en tête de mater tous (ou en grande partie au moins) les films de Marylin Monroe. C’est un peu maso sur les bords mais ça permet de voir comment une star né à partir de rien.
Dans cet opus on est plus sur une comédie qui se veut loufoque et décalée. Billy Wilder en était le spécialiste, et en effet ses longs métrages changeaient dans le Hollywood de l’époque, mais pas forcément en mieux. Vu de nos jours c’est juste une énième comédie pas drôle, et on peut le dire car on ne voit rien de comique dedans. Autant quand il fait « Certains l’aiment chaud » c’est génial, il y a de l’idée, le sujet et la façon de le transcrire sont inhabituels, et on a un film rigolo, autant là c’est lourd, lent, plombant. Vous me direz que cela correspond bien à la chaleur due à l’été qui conditionne le récit, mais est-ce drôle ? Pas à mon sens en tout cas, et beaucoup doivent partager ce point de vue, surtout que ça casse le rythme continuellement. Voyez l’histoire déjà : l’uniformisation des femmes qui partent à la campagne pour les vacances, les mecs restant à bosser et trompent celles-ci, fendard. Le héros, plus malin que les autres s’y refuse, déboule Marylin et on brode un semblant de vaudeville autour de ça. La mouche qui pète assure plus. Faut avouer que les états d’âmes incessants de Tom Everell, ainsi que ses plans sur la comète, avec l’histoire qui se fige et sa voix en off c’est juste ringard et chiant.
Après cette intrigue, pas mal naze, on n’est pas sauvé car : le montage ressemble trop à un assemblage de sketchs qui n’en sont pas, on sent les scènes tournées dans tous les sens et collées au feeling ; la trame est celle d’un vaudeville classique, sans surprises ; la musique est très moyenne ; le décor se résume à la maison du héros (d’ailleurs il y a beaucoup de faux raccords dans celle-ci tel le tapis mouillé) ; l’humour ressemble plus à celui d’une sitcom banale, ne manquent plus que les rires enregistrés, en plus c’est prévisible et inefficace ; les dialogues sont d’une niaiserie affligeante (même en VO) ; les acteurs sont médiocres, ils ne semblent pas forcément à l’aise avec le style (à se demander comment Tom Everell a pu recevoir un golden globe pour ça tant il est poussif, détaché et ridicule), quant à Marylin ben elle joue la potiche superficielle. Certes c’est ce qu’elle sait faire le mieux me direz-vous, mais ce n’est pas pour autant bien joué, ni agréable à voir.
Qu’y a-t-il de bien dans ce film alors ? Evidemment la fameuse scène de la robe au dessus de la bouche de métro, il passe deux fois mais, contrairement aux affiches bien connus, on ne voit jamais Marylin en entier donc ça gâche un peu. Le jeu de séduction involontaire de celle-ci reste sympa, contrairement aux tergiversations du héros ou les apparitions du concierge. Le style reste du Billy Wilder, donc appréciable même s’il se loupe, et la dénonciation d’un travers de la société est bien là. L’ensemble n’est pas une torture non plus et on peut se détendre vu la complexité de l’intrigue, voir s’endormir on ne loupera pas grand-chose. Cela reste maigre pour le qualifier de chef d’œuvre mais c’est un instantané de ce qui se faisait à l’époque, tant sur la pellicule qu’au théâtre.