Mon compte
    Andreï Roublev
    Note moyenne
    4,1
    628 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Andreï Roublev ?

    67 critiques spectateurs

    5
    25 critiques
    4
    21 critiques
    3
    9 critiques
    2
    10 critiques
    1
    1 critique
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Ricco92
    Ricco92

    221 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 octobre 2017
    Second film d’Andreï Tarkovski, Andreï Roublev est loin d’être une biographie historique classique. En effet, le personnage-titre n’est qu’un prétexte pour le cinéaste pour montrer la vie de la Russie du début du XVème siècle et surtout pour enchainer les réflexions intellectuelles. En effet, si ce film permet à Tarkovski de montrer qu’il est capable d’offrir des séquences esthétiquement belles spoiler: (la séquence du chemin de croix ou celle où Marla fuit les soldats)
    avec un sens du cadre évident et peux éviter d’ennuyer le spectateur spoiler: (le premier quart d’heure du film jusqu’à l’arrivée d’Andreï Roublev, la séquence de l’attaque des Tatars ou celle entre Durochka et les Tatars)
    , Andreï Roublev est, à l’image des autres œuvres du réalisateur un film intellectualisant qui se moque la plupart du temps de l’aspect divertissant que peut revêtir le cinéma, ce qui peut facilement amener le spectateur à s’ennuyer, décrochant par la lenteur de la majorité des séquences et la longueur des dialogues métaphysiques. Ainsi, si on est hermétique à un cinéma purement intellectualisant, on aura du mal à se passionner pour ce film. Ce refus du sensationnel et l’aspect intellectuel seront encore accentués dans son film suivant qui appartient pourtant à la science-fiction, genre souvent spectaculaire : Solaris.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2010
    Première séquence : un moine est emporté dans les airs par une mongolfière avant de s'écraser brutalement sur le sol, puis plan suivant on voit un cheval se roulant par terre. C'est la séquence introductive du film qui à première vue n'aurait pas de lien avec le reste du film. Que signifie ce voyage improbable dans les airs ? Un voyage dans le temps ? Une élévation spirituel ? Et ce plan du cheval ? Une réincarnation ? Andrei Tarkovski ne répond pas à ces questions laissant le soin aux spectateurs de décider par lui-même égrenant tout au long du reste du film ce qui pourrait être des indices. Preuve qu'il fait confiance à l'intelligence du spectateur au lieu de le mépriser. Cette suite de tableaux mystiques ayant qu'un fil narrative très mince est très déroutante, mais là encore on a l'impression que le réalisateur ne montre pas du mépris par l'extrême rigueur de sa mise en scène conférant des images tout bonnement splendides. Un autre point étrange, pendant trois heures on suit la vie d'un peintre hors on ne le voit pas un seul instant prendre le pinceau. Mais là aussi Tarkovski se montre généreux terminant son film en nous montrant en couleurs chaque détail de la fresque qu'il a peinte du "Jugement dernier". C'est la plus belle des nombreuses séquences marquantes du film avec la fabrication de la cloche. C'est pour ces raisons que même si ce film peut paraître parfois difficile, il mérite grandement qu'on s'y intéresse. Une expérience unique à vivre absolument.
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2024
    Sans même parler de sa beauté formelle, époustouflante, voilà un film qui ouvre bien des portes. Au fond, qu’est-ce qui permet à l’homme d’avancer, de construire, de transmettre malgré ses pulsions destructrices ? Qu’est-ce qui guide son geste, ancestral, de créateur ? Sa foi en Dieu ? Ce serait trop simple et la question reste en suspens longtemps après visionnage, la fabrication de la cloche (véritable morceau de bravoure) n’allant pas clairement chercher sa motivation dans le divin - ce qui du reste n’exclut pas la foi. Le rapport de Boris, jeune fondeur, avec son père (dont le lien de transmission a été rompu), la relation de Andreï avec la femme muette (qu’il protège sans qu’on sache s’il la désire ou s’il considère son innocence comme un signe du sacré) sont autant de pistes suggérant toute la complexité du processus de création. Pistes dont Tarkovski exploite tout le potentiel esthétique par une mise en scène d’une ampleur très impressionnante.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 avril 2019
    Quand un film est connu pour avoir souffert la censure soviétique, c’est généralement qu’il est digne d’un visionnage patient et attentif, car il s’agit vraisemblablement là d’une œuvre teintée d’anarchisme et que la vérité tient à cœur. Avec Andreï Rublev, on n’est pas déçu. Il faut bien se vider la tête au préalable car nous voilà partis pour trois heures d’une création très russe, avec tous les thèmes qui vont avec : religion, fierté, oppression, guerre, un goût pour l’Histoire et surtout un talent exhibé pour la dramaturgie.

    **Contexte**

    L’histoire se passe au début du XVème siècle dans le District fédéral central (pour schématiser grossièrement, une région un peu plus grande que la France autour de Moscou, à mi-chemin entre la mer de Barents et la Caspienne). À cette époque-là, on rencontre une Russie des princes profondément religieuse, où l’orthodoxie s’est largement répandue et n’admet comme opposition directe que le shamanisme de l’envahisseur tataro-mongol (le bouddhisme faisait déjà sa percée depuis deux siècles chez ce peuple mais restait marginal).

    Pour les gens de l’époque, il y avait deux choix possibles : ou l’orthodoxie salvatrice, ou le paganisme libérateur. Être sauvé ou être libéré ? La plupart prenaient la première possibilité, mais pas toujours de leur plein gré ; le bûcher était de mise pour les hérétiques, et le feu est un très bon élément persuasif quand il ne purifie rien.

    Mais les plus minoritaires n’étaient pas les plus discrets : quelle surprise de voir soudain cette vague de gens dénudés aller s’ouvrir aux plaisirs terrestres comme en 68 ; ceux-là ne voulaient que s’aimer les uns les autres, alors que les détenteurs de la foi donnent tout leur amour à Dieu. C’est un bienfait de voir une société soviétique qui n’est pas épurée de ses minorités.

    **Les idoles**

    Avec son deuxième long-métrage, le réalisateur avait dans l’idée de démontrer l’histoire russe – on sait qu’ils en sont fiers – par le christianisme. Non seulement par lui mais en montrant bien que le monde ne pouvait alors guère être vu au travers d’autres lunettes.

    Par le biais du personnage réel au cœur de l’histoire, Andreï Roublev (quoique Roublyov serait une meilleure retranscription), Andreï Tarkovsky va nous montrer un outil mésestimé dont la religion disposait : l’art. En l’occurrence, la représentation picturale, les idoles. Ces peintures sans profondeur qui étaient une forme primitive de la propagande. Elles étaient puissantes, et leurs créateurs respectés. Alors quand le peintre, qui est un homme comme un autre, perd l’inspiration, on l’accuse de perdre la foi, on le menace et on le rejette.

    Une tournure inattendue quand on n’a pas les moyens de l’anticiper.

    **Le pêché**

    Il y a une chose étrange dans cette Russie d’alors. Il est assez sûr de pouvoir en parler sur la base de ce film, car c’en est une vision réaliste que les historiens corroborent : la nature du pêché. Dans notre culture religieuse occidentale sophistiquée, la religion est là pour nous rassurer, nous pardonner, effacer nos erreurs au moins dans les apparences. Quant à eux, leur croyance pardonne aussi mais elle ne fait pas semblant de tout réparer : Dieu absout, mais l’homme aura toujours sa faute sur les épaules. Dieu n’est là que pour adoucir la pénitence.

    Il est assez impressionnant de voir les personnages formuler des regrets et de voir que leurs occupations matérielles – ils n’avaient pas la chance de pouvoir les mettre de côté comme à notre époque – sont incapables d’occulter leur culpabilité. Et surtout le pardon divin en lequel ils croient sans jamais le considérer comme un pardon terrestre, au point qu’ils se mortifient en regrets exprimés sans plus de dignité, voire en faisant vœu de silence.

    Dans une argumentation athée, on soulignerait que c’est la position exacte qu’adopte une divinité fictive qu’on se fantasme pour s’aider soi-même – un concept spirituel véritable, celui-là – sans nécessairement se l’inventer pour rejeter la responsabilité. Un pêché, une faute inassumée ? Mais comme ce n’est pas l’objet, on va simplement laisser cette incise incomplète dans l’espoir de semer quelque zizanie.

    D’autre part, un personnage le dit lui-même, « comment ne pas fauter dans ce siècle ? » Un homme peut tolérer la disette, le climat et les rapports de force. Rares sont ceux qui doivent tout supporter à la fois dans les grandes largeurs, mais l’humanité à démontré à maintes reprises qu’elle le pouvait. Un homme dans ces conditions peut rester conforme à ce que lui impose sa croyance, ce fond intelligent commun à toutes les religions qui veut ramener la bonté de l’individu à la surface de son comportement. Mais comment s’y soumettre encore quand des impies saccagent, violent et tuent ?

    C’est là qu’on se rend compte du vrai cœur de l’histoire : ce qu’il se produit quand des artistes, des peintres d’idoles, doivent garder la foi en des temps difficiles pour l’inspirer à ceux qui en ont besoin. Et si le film a été censuré, c’est parce qu’il n’est jamais unilatéral, et prend bien soin de nous montrer ceux qui pensent autrement, en l’occurrence les épicuriens, tous ces gens nus et sans convictions doctrinaires.

    Il y a aussi cette femme muette, que le générique appelle « l’idiote », qui accepte une proposition pacifiste d’un chef mongol d’en faire sa femme et chevauche avec eux, la tête pleine d’espoir d’être bientôt joliment parée.

    **La forme**
    Puisque ni le fond ni la forme n’ont été laissés au hasard, il faut en parler également.

    Les moyens sont gigantesques, un peu comme si les Soviétiques voulaient que nous voyions la taille de leur pays au travers de la taille de leurs films. On n’a pourtant pas besoin de cela pour s’imaginer ces steppes infinies et glacées où des villages sont réunis sinon dans l’espace, sinon dans leur irréductibilité nordique que… Bon, tout bien réfléchi, peut-être bien qu’on a besoin d’une piqûre de rappel. Après tout, les Russes eux-mêmes ne peuvent avoir qu’une idée bien faible de l’immensité de leur pays. En fait, leurs propres œuvres cinématographiques leur ouvre les yeux sur ce qu’ils ont juste devant eux ; leur fierté serait incompréhensible s’il n’y avait rien pour leur en rappeler l’objet…

    L’histoire adopte une forme chapitrée. Comprenez ici un néologisme chafouin pour dire « sous forme de chapitres ». L’année n’est pas toujours la même, les événements qui y sont contenus sont toujours différents ; seuls les protagonistes restent. En plus de permettre une richesse énorme, cela ouvre le film à une représentation légitimement variée des faits réels, contrairement aux biopics modernes qui en choisissent généralement une poignée assez arbitrairement pour conserver une certaine linéarité.

    Un autre vice de forme est la post-synchronisation. Qu’on ne s’y méprenne pas, elle est très bonne, à plus forte raison que le film a été rénové en 2004. Mais ce sont ces deux qualités qui accentuent une chose assez horripilante : pourquoi doit-ce être des voix de personnes derrière les bruits d’animaux ? Il y a une scène où un chien est battu à mort (c’est d’ailleurs magnifiquement filmé : on ne voit pas le chien, qui en vrai n’est bien sûr pas frappé, mais la suggestion est convaincante) et ses cris d’agonie sont réalisés par un homme. C’est toute la violence de la scène qui s’évapore avec ce procédé.

    **En bref**
    Andreï Roublev, c’est un de ces électrons libres du cinéma soviétique, nés du paradoxe d’un budget faramineux et d’une censure menaçante. Imprégné d’une volonté de retranscrire la vérité d’une époque, celui-ci gagne à ne jamais faire de proposition unilatérale, et nous offre au final une réflexion profonde et étonnamment distrayante sur la Russie médiévale. Les grandes largeurs dans la mise en scène sont à peine gâchées par les petits grumeaux que révèlent une excellente rénovation.

    septiemeartetdemi.com
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 avril 2012
    Voilà un très grand film. A la fois fresque historique, réflexion sur la religion, film documentaire... La beauté des plans est inestimable ainsi que la gestion des mouvements puis le jeu d'acteur. Le scénario est très bien écrit. Le travail de réflexion sur la religion est très intéressant et enrichissant : pourquoi croire en Dieu ? Comment ? Mais également sur l'Art et la manière dont il dépasse l'être. Excellent ensemble, à voir.
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 avril 2019
    A partir d'un canevas de récit d’apprentissage racontant des épisodes de la vie du peintre d'icônes Andreï Roublev, Tarkovski a réalisé l’un des films les plus extraordinaires de l’histoire du cinéma, une toile de maître en noir et blanc où des observations sur la caractère salvateur de l’art, le libre arbitre et le mal s’incarnent en images d’une puissance visuelle et d’une vérité expressive peu communes. Voir ma critique sur Newstrum : https://newstrum.wordpress.com
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    112 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 septembre 2012
    Une immense fresque médiévale absolument divine et c'est le mot étant donné les thèmes abordés par Tarkovski. Quelle bonne idée de nous montrer la vie d'Andrei Roublev, quelle immense scénario et quelle mise en scène exceptionnelle! Dès les 1ères minutes, sa caméra s'envole avec le ballon d'air chaud histoire de nous donner le ton et c'est peu de chose à comparer des nombreuses et merveilleuses séquences qui vont suivre. C'est un film historique de 3 heures alors on a droit à ses habituelles séquences de dialogues où les personnages entament de grandes réflexions philosophiques, ici, la foi et l'art, le savoir et la paix intérieure: pertinent! Et il faut bien s'accrocher aux sous titres pour suivre. En dehors de ces duos, un grand nombre de figurants a été employé et je me demande vraiment comment il a fait pour les diriger avec autant d'habilité car même le plus petit d'entre eux au fond de l'écran a une tâche à faire comptant pour la scène. L'attaque des Tatars est somptueuse mais les scènes qui m'ont le plus marqué sont les païens se précipitant nus dans la rivière pour leur rite et bien évidemment la grandiose séquence de la fonte de la cloche à la fin qui tient juste du miracle. Comment peut-on reproduire pareil ouvrage au cinéma? C'est fort, c'est incroyable, magnifique et finir par des plans contemplatifs des véritables oeuvres d'Andrei Roublev en couleur tient du génie ce qui ne fait aucun doute pour moi de mon réalisateur préféré: Andrei Tarkovski.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 058 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 novembre 2009
    Je ne suis pas rentré du tout dans l'histoire, du coup j'ai été nettement déçu… pourtant j'aime le réalisateur et le synopsis avait l'air attrayant… il n'en reste pas moins des belles scènes et une réalisation au poil
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 avril 2012
    Grande fresque historique et épique signée Andreï Tarkovski, "Andreï Roublev" de ses trois heures durant, passionne. Thème récurrent aux longs-métrages du russe, ce film traite à savoir de la foi et de l'amour. Le découpage du métrage en plusieurs chapitres présentant chacun un moment de la vie du moine/peintre est construit de manière à ce qu'ils soient chacun rejoints par une même ligne directrice. Ainsi, dans les trois premiers chapitres, c'est de la foi dont Tarkovski fait le point, une foi personnelle qu'il remet en question par des dialogues philosophiques qui n'auraient rien à envier aux films de Terrence Malick. Le quatrième chapitre met en scène un amour impossible, celui entre deux religions qui pourtant se rejoignent sur le plan des sentiments. C'est dans cette partie que Tarkovski continue à exhiber ses tourments à travers les actions du moine tout en restant fidèle à l'Histoire, et laisse une marge de réflexion chez le spectateur. Les trois chapitres suivant restent à part dans le récit. Ils décrivent comment Roublev fait voeu d'abstinence de la parole suite à un pêché perpétué. Ses relations avec Durochka, une jeune sourde-muette, représente à la fois son amour refoulé et une symbolique dans sa perte de parole. Roublev s'occupe de la jeune fille comme si il était son père, ou son amant, et lui redonne en partie une raison de vivre notamment parce que cette fille est à la fois la cause de son pêché et le remède. Cependant, dans un élan d'une pessimissité intense, Durochka quitte Roublev afin de partir avec des soldats Tatars, se moquant d'elle en l'amadouant avec de la nourriture, visage représentant à quel point dans des cas critiques, l'Homme, même le plus pauvre, quittera son foyer pour sa propre survie. Moment dramatique aussi dans la solitude du moine qui se retrouve abandonné. Le dernier chapitre, et aussi le plus long, est à lui seul un petit chef d'oeuvre. L'intrigue principale est alors mis quelque peu de côté afin de se focaliser sur le personnage de Boris (Nikolaï Bourliaïev, déjà vu dans le précédent long-métrage de Tarkovski) le fils d'un défunt fondeur de cloche est chargé, à la place de son père, d'en refondre une afin de participer à la renaissance de la bourgade voisine, décimée par la maladie. Si le jeune homme échoue dans la fonte, il sera décapité. A travers cette fatalité, la foi occupe à nouveau le premier plan de l'intrigue, sauf qu'il ne s'agit plus de la foi religieuse mais de la foi en soi-même. Boris n'a pas été formé par son père dans la fonte de cloches. C'est les yeux fermés qu'il se lance dans ce travail, une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Roublev fait ici figure de spectateur. Par le courage de Boris, il commencera à comprendre ce qui lui faisait défaut pour la création de ses peintures, les sacrifices nécessaires et retrouvera petit à petit cette foi qu'il avait perdu. Le jeune garçon parvient avec succès à la fonte de la cloche et tombe en pleurs sur la tombe de son père. Dans ce moment final magnifique, ou Tarkovski met en côté cette pessimissité qui occupait l'histoire, Roublev vient retrouver Boris en pleurs et retrouve pleinement la volonté de créer des peintures.
    Longtemps censuré par le gouvernement soviétique, "Andrei Roublev" est un film remetteur de cause. L'amour est remis en cause, la foi est remis en cause, le travail de l'artiste est remis en cause, la nature humaine l'est aussi.
    Pour son deuxième long-métrage, Tarkovski atteint pleinement le summum de son génie qui restera jusqu'à sa mort dans des films comme "Solaris" ou toujours ces mêmes thématiques feront surface. Quant à "Andreï Roublev", c'est une réussite en tout point de vue, une grande fresque épique de trois heures poétique, cruelle, comme l'est la vie.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 10 avril 2019
    Grand monument de l’ennui, le mysticisme de la religion me dépasse autant que l’abstraction de la science fiction qu’est le vertigineux « Solaris ». La réalisation revient sur Terre au 15ème siècle d’abord pour y glisser dans la mise en scène de l’ambiguïté, l’orthodoxie moyenâgeuse contre le paganisme libéral. Une pincée de portée politique qui a fortement déplus aux autorités soviétiques censées les convaincre, son dirigeant quittait les lieux en pleine projection avant la conclusion iconographique, sa pensée d’étatisme athée fut de le juger indécent, l'enclenchement de la censure. C’est brouillon à s’éparpille dans de multiple péripétie, racontant l’histoire russe des seigneurs et ses princes, l’arrivée sanglante des Tatars mongoles ravageant leurs campagnes. Le christianisme rassemble les chrétiens désunis, une œuvre contemplative destinée aux religieux adorateurs des icônes, c’était inintéressant à regarder au fil du défilement des dialogues non dénués de sens prosélyte. Les athées sceptiques devront passer leur chemin, ce n’est pas génial quand on trouve le temps du film long.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 février 2012
    Admiration que je partage avec les autres critiques...mais déception cependant. Car si le film de Tarkovski n'est pas si lent qu'il n'y paraît ( moins lent que Stalker par exemple ), il demeure à mon avis beaucoup trop long. Plus de trois heures de projection rendent l'ensemble lourd et laisse un goût d'amertume une fois le film terminé. Il est forcé de reconnaître qu'au cinéma les fresques historiques sont connues pour leur longueur, ce qui me conforte dans l'idée qu'elles sont souvent indigestes. Le deuxième long métrage de Tarkovski n'échappe à la règle. Cela dit, Andreï Roublev est un film plastiquement parfait, aux cadrages millimétrés, qui s'inspire notamment des films de Bergman ( on pense au Septième Sceau ) et aux oeuvres picturales de Bruegel ( la scène de l'invasion rappelle Le Triomphe de la Mort ). Cette dernière influence n'est pas s'en rappeler l'un des plans du Miroir qui s'inpire indéniablement des Chasseurs dans la Neige. Il s'agit bien d'un hommage à l'Art ( comme en témoignent ces références diverses ), et pourtant l'intrigue du film de Tarkovski écarte toute citation des peintures de Roublev, excepté dans les cinq dernières minutes, filmées en couleurs. Un autre défaut majeur est celui de la difficulté d'identification des personnages ( sûrement trop nombreux pour la permettre ). Mais me direz vous, c'est l'une des caractéristiques du film historique ! Pour conclure, Andreï Roublev est un film esthétiquement sublime, mais parfois flou dans ce qu'il raconte et surtout trop long. Quel dommage !
    NicoMyers
    NicoMyers

    56 abonnés 302 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 octobre 2009
    Voilà mon premier film d'Andrei Tarkovski. Andrei Roublev est un drame épique (trois heures, c'est toujours épique en soi) sur la vie du peintre du même nom, abordant des thèmes aussi vastes que l'art, le doute, la nature, la guerre, la religion et l'amour. Se déroulant donc au début du XVème siècle, c'est l'occasion pour le réalisateur d'offrir une reconstitution impressionnante de réalisme, ainsi qu'une plongée dans certains mythes et traditions russes, avec des scènes mémorables comme celle du bouffon ou de la fête païenne. Ce grand réalisme fait la force du film : on est littéralement plongé 600 ans en arrière, grâce à la lenteur que prend Tarkovski pour rendre palpable atmosphère, sons, odeurs de la nature ou plus généralement de l'environnement qui entoure les personnages. Ce désir de nous faire immerger, de donner une illusion puissante de réelle présence "matérielle" à son histoire, se symbolise au final par la série de gros plans sur des tableaux du véritable Andrei Roublev, filmés en couleurs, et quand ces tableaux disparaissent presque pour ne laisser que matière : pendant quelques secondes, Tarkovski se focalise sur la texture du support du peintre, et laisse apparaître rainures, sillons, craquements de la matière. Cette grande sensation de réalisme, d'immertion, est donc la force du film, mais aussi son défaut : honnêtement, on ne peut affirmer n'avoir eu la poupière lourde quelques instants, même en admirant la grande réussite formelle du film, même en appréciant son contenu, sans être pédant. Faire un long film n'est jamais une mince affaire, mais quelques longues oeuvres sont des chefs d'oeuvres parce qu'elles subjuguent constamment - on apprécie presque plus que tout le tour de force (Il était une fois en Amérique, 2001 : l'odyssée de l'espace, Le Guépard...). Andrei Roublev, quant à lui, s'il reste un beau film, impressionnant souvent, souffre de quelques passages à vides, de quelques "baisses de niveaux" pour parler vulgairement.
    AMCHI
    AMCHI

    5 780 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 février 2014
    Plus classique qu'un Stalker mais bien plus énigmatique que le cinéma ordinaire Andreï Roublev est bien la preuve qu'un régime totalitaire n'empêchera jamais un artiste doué d'exprimer son talent. Sur prêt de 3 heures Tarkovski parvient sans peine grâce à son talent singulier à nous fasciner par le ton mystique et sombre de cette oeuvre pas facile à aborder, bien sur certaines longueurs sont là et des passages nous captivent moins que d'autres mais dans l'ensemble Andreï Roublev c'est le genre de films qui donne ses lettres de noblesse au 7ème Art.
    Acidus
    Acidus

    716 abonnés 3 707 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 septembre 2013
    Deuxième long métrage d'Andreï Tarkovski, "Andreï Roublev" péche essentiellement par son côté brouillon. En effet, les scènes s'enchainent de manière confuses et desordonnées, compliqués en plus par la présence de nombreux personnages difficiles à identifier. De ce bazar cinématographique, il en ressort une bonne dose d'ennuie accentuée par de gros passages à vide. Il faut attendre l'épisode de la Cloche pour enfin retrouver un semblant d'intérêt et apprécier la qualité de la réalisation. Une grosse déception....
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 141 abonnés 5 121 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2016
    Une approche profondément métaphysique de la foi et de la croyance à travers le cheminement de cet homme et même au-delà, de ce peuple. Doute, ébranlement de la conscience, tiraillement de la foi en l'homme. Le film trouve son apogée dans cette fin avec la cloche, vision véritablement possédée et qui nous libère dans la dernière partie en couleurs. Énigmatique et profond.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top