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pandani
37 abonnés
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5,0
Publiée le 24 janvier 2007
Ce film est tout simplement mon film préféré. La première fois que je l'ai vu, c'est il y a presque quinze ans quand il est passé un soir à la télé : je rentrais chez moi, j'ai allumé distraitement la télé avant de me coucher, et je suis tombé sur Trust Me qui venait tout juste de commencer. Et là, dès les premières images, et jusqu'à la fin, je suis resté scotché à l'écran. Je ne sais pas pourquoi : la profondeur et l'universalité du propos (cachés sous une fausse simplicité), la performance des acteurs (Adrienne Shelly ne joue pas, elle est habitée par son rôle), le sens, que dis-je, la science du cadrage et de la mise en scène de Hal Hartley, la musique, simple mais qui ponctue admirablement la narration, ne suffisent pas à expliquer le pouvoir de fascination de ce "petit" film. Par une sorte de magie, le résultat est mille fois plus efficace et envoutant que la somme des qualités du film. Pendant des années, j'ai souhaité revoir ce film. Et il est finalement sorti en DVD (un coffret comportant en plus de Trust Me un autre grand film de H. Hartley, Simple Men). Je l'ai évidemment acheté et bizarrement, j'étais un peu ému avant même de le revoir (après quinze ans d'attente, ne serais-je pas déçu ?). Et là, à nouveau, 1h30 d'immersion en apnée, sans une nano-seconde à jeter, hypnotisé à nouveau par chaque plan, jusqu'au dernier qui vous reste en mémoire pendant quinze ans.
Je ne suis pas loin de m'associer à ceux qui parlent de Trust comme de leur film préféré. C'est en tout cas et sans aucun doute l'un des plus beaux films que j'ai jamais pu voir. Je l'ai revu avant-hier, et hier aussi. J'ai du le voir plus d'une dizaine de fois. C'est le genre de film qui donne envie de croire au cinéma. Parce que le metteur en scène y croit. Il croit au pouvoir de la mise en scène, au sens du cadrage, à la précision des dialogues, à l'importance du jeu des acteurs, au travail sur la musique et sur le son, à l'intelligence. Etrangement, cette totale maîtrise débouche sur de la poésie pure. Comme on dit, A VOIR ABSOLUMENT. Bon comme je n'arriverai pas à exprimer ici tout le bien que je pense de ce film, "i quit".
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4,5
Publiée le 7 juillet 2022
Il y a des films que l'on ne peut oublier! Des films devant lesquels on ne peut dètourner son regard! il y a la nostalgie et la solitude de l'histoire! Les repères d'une actrice (la très regrettèe Adrienne Shelly) formèe au fil du temps avant de disparaitre tragiquement! Et si "Trust" (1990) se fait aujourd'hui plus rare à la tèlèvision, il continue d'alimenter les amoureux du cinèma indèpendant avec ses personnages dètraquès mais tellement humains! Pas de fuite possible! Ici Hal Hartley emmène le public dans un tourbillon de sincèritè pour un voyage entre loufoquerie et dèlicatesse où les crises familiales ne sont pas exclues! Adrienne Shelly & Martin Donovan, comme connectès l'un à l'autre, y cherchent leur place dans un avenir incertain! Un couple parmi les plus marquants des annèes 90! Et quel final « explosif » . La force de l'èmotion transforme l'instant en un authentique frisson! C'est totalement inattendu (le film ne fait que ça) pour donner un intèrêt supplèmentaire! La rencontre entre ses deux laissès-pour-compte est à la fois captivante et suicidaire! Musique sublime...
Voilà un bel exemple de réalisation du cinéma indépendant américain avec du fond et pas seulement des prises de tête intellos. Avec un petit budget, la mise en scène s'attache de près aux acteurs et escamote l'environnement de Long Island. Certes la forme n'est pas classique, les dialogues sont décalés, les personnages ne se répondent pas toujours, enfermés dans leur univers mental, mais cela donne un film dont on se rappelle. Après un prologue choc, et avec un fil conducteur sous forme d'une grenade provenant probablement de la guerre de Corée, Hartley nous trace un portrait noir d'un couple tentant non sans mal de passer de l'adolescence à l'âge adulte. On sent une touche de Ken Loach, mais le poids du mal-être individuel des deux parents est plus prégnant que le contexte social. Comment Matthew et Maria vont-ils évoluer et s'émanciper? Le final reste ambigu spoiler: pour offrir un rayon d'espoir dans ce film imprégné de violence parentale et de pression mentale . Le respect et la confiance en l'autre peuvent-ils remplacer l'amour idéalisé de notre culture consumériste? Belle question. cinéma février 2020
Pas mal un film assez touchant et sincère avec de bons dialogues. Par contre la musique est horrible, elle a gâché la scène de fin je trouve. Les acteurs sont pas terribles non plus, on dirait un téléfilm. Mais le côté sincère et authentique m'a vraiment plu...
Hal Hartley pourrait être un réalisateur qui va m'intéresser. En tout cas "Trust me" est plutôt pas mal. Il y a une sorte de folie douce, de liberté dans son œuvre qui me plait pas mal. On se situe dans une tradition assez propre au cinéma américain qui est de s'intéresser à deux ou trois personnages qui ne parviennent pas à s'adapter dans l'american way of life, le film étant donné un pastiche de l'Amérique moyenne, sur ses moeurs, ses coutumes, ses habitudes. Déjà moi c'est un thème qui m'intéresse et Hal Hartley y apporte une touche personnelle en proposant un traitement à la fois mélancolique, et à la fois complètement déjanté. Le film oscille continuellement entre cette frontière, ce qui le rend à la fois étrange, indéfinissable et intriguant. Après je ne suis pas fan du film dans son ensemble. En effet, je trouve qu'il y a des passages où je le trouve un peu malhabile, un peu lourd. Hal Hartley perd là un peu de son charme malheureusement. Certaines scènes, certaines histoires, certains passages m'ont laissé un peu de marbre. Mais quoiqu'il en soit, Trust Me m'a donné envie de continuer à regarder d'autres films de Hal Hartley, qui est un cinéaste complètement inconnu en fait.
C'est toujours avec une pointe d'appréhension que l'on va revoir un film vu il y a 27 ans, qu'on avait beaucoup aimé et qu'on n'a pas revu depuis : va-t-on se mettre à bruler ce qu'on avait adorer ? Eh bien, avec "Trust me", un des 3 films de Hal Hartley que notre pays avait découverts en 1992 avec des sorties très rapprochées, 3 films qui ressortent en ce début d'automne, aucun problème de ce type : le film avait une facture tellement moderne à l'époque de sa sortie qu'il est toujours, aujourd'hui, totalement d'actualité. La beauté des plans, le jeu des comédiens, tout ce que le film nous raconte sur les relations familiales, sur les relations amoureuses, sur le monde du travail, tout est magnifique et d'une grande justesse dans ce film. En fait, la seule chose qui permet de deviner que ce film, dont on comprend qu'il dépeint le présent de son époque, n'est pas un film tourné aujourd'hui, c'est qu'on ne voit ni téléphone portable, ni ordinateur. En tout cas, quel plaisir de retrouver Martin Donovan et Adrienne Shelly. Quelle tristesse de s'apercevoir que cette dernière a été assassinée en 2006, à l'âge de 40 ans. Quelle frustration de constater que Hal Hartley a continué de tourner et que, depuis des années, ses films ne sortent jamais dans notre pays.
spoiler: Il est toujours triste de revoir "Trust me" en pensant que la toute jeune et fraîche Adrienne Shelly qui illumine le film s'est fait bêtement assassinée en 2006 par un artisan venu travailler dans un appartement voisin du sien tout juste âgée de 40 ans. Dans son deuxième film avec Hal Hartley l’héroïne a mûri et son visage encore enfantin s'est marqué d'une certaine gravité. Deux paumés de la vie habitant dans le même quartier voient leurs destins se croiser. Lui, miné par la domination de son père avec qui il vit seul depuis la mort de sa mère est un génie de l’électronique qui refuse de se laisser embrigader dans la société de consommation qui piège tout bon américain moyen. Elle enceinte de son ex-petit ami est sans emploi. Comme toujours pour caractériser ses personnages et imager leur contexte, Hal Hartley a le bon goût de forcer le trait de manière poétique. Ainsi pour imager la mauvaise fabrication des téléviseurs imposée par le système capitaliste qui veut que les produits soient rapidement rattrapés par l'obsolescence programmée, il place face caméra une queue de quidams avec leur téléviseur dans les bras devant le magasin du réparateur. Cette façon de démontrer par l’absurde est typique du jeune réalisateur qui puise peut-être sans le savoir dans le style si particulier du cinéma du grand Jacques Tati. Par le plus pur des hasards, Matthew (Martin Donovan) rencontrera Maria (Adrienne Shelly) qui vient de causer accidentellement la mort de son père après qu’elle lui a annoncé sa grossesse. Accueilli par la force des choses dans la famille de Maria après avoir fuit la demeure paternelle à la suite d’une ultime dispute, il servira de lien entre les trois femmes (la mère et ses deux filles). Après bien des retournements les deux jeunes finiront par unir leurs destins et fuir cette banlieue où ils n’arrivaient pas l’un et l’autre à grandir. Film sur l’incommunicabilité entre les êtres, « Trust me » est dans la droite ligne de «L’incroyable vérité » avec ce ton si particulier et ce jeu si détaché des acteurs qui font tout le charme de cette mixture envoûtante que seul Hartley sait nous préparer. Hal Hartley est résolument un cinéaste du désenchantement malgré tout habité d’un optimisme sur la capacité de l’homme à se sortir de tout par l’amour et l’amitié.
Une comédie dramatique décalée et désenchantée sur la rencontre improbable entre deux individus de la middle class mal dans leur peau, portée par l’interprétation attachante de Martin Donovan et de la lumineuse (et regrettée) Adrienne Shelly.
Je sais que je l'ai vu, mais je n'ai plus de souvenirs précis, mais je ne désespère pas, un jour en France, quelqu'un aura l'idée de faire une rétrospective Hartley, et j'y serais.
Chef d'oeuvre ou film culte ? peu importe, mais bravo au grand Hal Hartley. Un film où chaque parole est un grand moment d'intelligence, ou rien n'est superflus, on aimerait voir ça encore et encore...
La rencontre improbable entre un trentenaire désabusé et violent et une ado désenchantée, avec des personnages secondaires aussi improbables que délirants, le tout dans dans une ambiance absurde et décalée, . C'est la réussite de Hal Hartley: réaliser une comédie douce amère où la folie de ses personnages est proportionnelle au monde compliqué dans lequel nous vivons. C'est aussi une critique de la société où tout écart est condamné, et où chacun vit avec ses névroses. Un film léger et agréable dans lequel l'absurdité des personnages n'est que le reflet (exagéré) de la réalité.